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l'ayatollah du rock
27 janvier 2024

[Les Tétines Noires/Martin Dupont/Guerre Froide] eaten head

Date : samedi 27 janvier 2024

 

Petit périple normand en ce samedi de redoux, avec comme destination Cherbourg, où l'on découvre une ville où il semble y avoir des travaux partout, bien plus qu'à Paris, et Le Circuit s'avère un peu loin du centre mais tout de même largement accessible, même à pied (je n'aurais sans doute pas pensé la même chose s'il avait plu...). La salle est un genre de gros cube, du type petite Gaîté Lyrique, en moins froide et moins bobo, et avec un bar en fond de salle, ce qui permet de ne pas devoir sortir pour se réhydrater/rehoublonner...

 

Le concert est annoncé complet, mais la salle n'est pas encore bondée lorsque les Lillois de Guerre Froide entrent en scène, le groupe est pour l'avant-dernière fois en version quatuor (l’intérim de Clo n'aura duré "que" 10 ans...), et va enfin pouvoir présenter son dernier album en date, un "fiat lux" qui aura échappé aux oubliettes, et cela aurait été dommage, tant les quelques titres qui en sont extraits (jeunesse, dura lex, l'envers du décor) s'intègrent aux morceaux plus connus sans difficulté. On note que le son de la guitare de Fabrice est bien plus audible que d'habitude, ce qui ne peut que me convenir, les sonorités électroniques émanant du laptop étant mixées à la perfection (il semble que le son dans la salle était aussi bon que le son des retours sur scène, ce qui n'est pas toujours évident...). Sam et sa basse font le job dans l'ombre, là encore sans encombre, et si certains voudront lui imputer le raté de Yves en début d'ersatz, le chanteur assumera sa seule responsabilité sur ce coup - ce n'est pas le genre de la maison de repousser ses propres erreurs sur les autres. Évidemment, c'est l'album "coruscant" qui a droit à la part du lion, il faut dire qu'il a eu le temps d'être rodé sur scène, ("fiat lux" a pâti du Covid...), et on entend dans la fosse des spectateurs soupirer de plaisir aux premières note de le voyeur, ou onduler gentiment sur ça moins ça, et si ce soir Clo paraît déjà un peu en retrait, physiquement parlant, elle assure ses parties de chant comme à l'accoutumée, et on se demande déjà à quoi ressemblera le retour du groupe en version trio (on verra ça vite, d'ici 4 semaines au Trabendo). Yves profite de la soirée pour arborer un t-shirt The Soft Moon, histoire de rendre un petit hommage à Luis Vasquez, décédé il y a une grosse semaine, il mentionnera également DAF et Gabi Delgado après l'interprétation de jeunesse (une référence à verschwende deine jugend), et le groupe se paye le luxe d'aller piocher dans sa discographie pour nous offrir des titres moins habituels, comme l'expérience ou identité variable, mais qu'on se rassure, les incontournables seront bien de sortie ce soir : d'abord un saint-ex sur lequel Clo s'amuse avec une maquette d'avion, mais surtout les deux hymnes du groupe, un demain berlin très attendu et très réussi, qui précède un ersatz dont le faux départ ne gâchera pas la fête. Et c'est avec les fils de cassandre que le groupe clôt ses 56 minutes, le public qui s'est bien densifié n'a pas été déçu et a chaudement applaudi les musiciens, et les spectateurs seront nombreux à féliciter les musiciens après leur prestation, il n'aura manqué que quelques t-shirts ou tote bags au merch' pour satisfaire intégralement les fans !


Set-list (non confirmée) :

  1. l'innocence
  2. le voyeur
  3. ça moins ça
  4. dura lex
  5. la moralité
  6. coruscant
  7. l'envers du décor
  8. l'expérience
  9. jeunesse
  10. saint-ex
  11. identité variable
  12. demain berlin
  13. ersatz
  14. les fils de cassandre

 

Je dois avouer que je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avec les Martin Dupont, un groupe mythique de la scène cold/new-wave française des années 80, disparu en 1988 et reformé depuis moins de deux ans. Malheureusement, je vais très vite comprendre que cela n'est vraiment pas pour moi : sur scène, uniquement des claviers, et la musique que j'entends m'évoque, en non-adepte que je suis, un mix entre Yazoo et Depeche Mode, autant dire que ce n'est pas maintenant que je vais devenir aussi dithyrambique sur le groupe que le Jeune Extrême, cela me passe totalement à côté, mais comme une bonne partie de la salle est visiblement venue pour le groupe marseillais, et est ravie de la prestation, on dira que l'affiche aura satisfait tout le monde...

 

Mais c'est avant tout pour le dernier groupe qu'on a fait le déplacement, car même si on essaie de ne pas rater une performance des Tétines Noires lorsque le groupe se produit en Ile de France, l'idée de voir le groupe retourner dans sa région d’origine explique qu'on ait cassé la tirelire pour cet événement unique... Ce soir, après une introduction en mode tribal doux à multiples intervenants munis de petits instruments (des mini-bandonéons ?), sur une scène bien décorée d'os en tous genres, d'encens et de têtes de poupées, et après la mise en place de Made In Eric, l'homme-pied de micro dont l'arrivée interpellera pas mal de spectateurs, le quatuor (guitare-chant/basse/batterie/machines) va nous proposer un set qui à la fois est proche de ceux que nous avons déjà pu apprécier au Petit Bain ou à la Machine du Moulin Rouge, et qui reste totalement original, car on sent que le noise-punk bruitiste et dadaïste du groupe est toujours sur le fil du rasoir, Emmanuelle est totalement habité et peut en même temps s'exprimer par des petits cris ou petites voix geignardes tout en nous assénant des riffs de guitares extrêmement violents, tandis que ses trois acolytes conservent le fil du set, la section rythmique étant la moins libre (histoire d'avoir une base sur laquelle s'appuyer pour partir en vrille) mais pas la moins efficace. Dans la salle, nombreux sont ceux qui n'ont pas connu le groupe "à l'époque", et qui donc découvrent la version scénique d'albums tout de même déjà impressionnants, et je ne parle pas forcément des plus jeunes (oui, c'est la bonne surprise, certains ne sont pas quinquagénaires, et certains ne sont pas originaires du coin), et le fait d'avoir une grande partie de découverte fait que le public est à la fois hyper attentif et très réactif, chaque nouvelle intro fait passer des frissons de plaisir dans les échines, et si rares sont ceux qui tentent de danser, on imagine que bien peu sont ceux qui restent froids devant ce qui nous est proposé. Le fait d'avoir un son parfait aide évidement à profiter à plein de la soirée, mais même si cela n'avait pas été le cas on suppose que le groupe aurait également réussi à emmener tout le monde avec lui, tant il est impossible de résister au show, qui s'appuie sur la musique mais également sur tout ce qu'il y a à voir, des attitudes des musiciens (qui ne restent pas dans l'ombre d'Emmanuelle) aux petits détails des décors - le spectacle est total, et il est difficile de croire que le chanteur est à moitié malade tant son engagement est total. Le groupe profite de son retour "at home" pour inviter l'un de ses membres originaux à venir jouer de la trompette sur quelques titres, il faut bien avouer que parfois celle-ci est quasi-inaudible, mais cela est presque anecdotique, puisque l'essentiel est (presque) de participer... On a également droit à la participation de Joël Hubaut, le père d'Emmanuelle, qui s'amuse à venir poser sa grosse voix, sans sembler déplacé (les familles d'artistes permettent ces échanges interdisciplinaires), et lorsque le groupe quitte la scène après 75 minutes d'une intensité encore supérieure à ce qu'on pouvait attendre et espérer, le public croit encore à un rappel - tant que Made In Eric reste en scène. Mais pas de miracle, on en reste là (l’état de santé d'Emmanuelle aura peut-être empêché ce rappel), mais on ne se plaint pas, cela valait le coup de faire le déplacement (et d'endurer les longues heures de train), on espère donc désormais une nouvelle date plus proche de chez nous, et (on peut rêver ?) pourquoi pas des nouveautés de la part du groupe, qui a bien créé pour Orlan il y a peu...

 

La suite, ce sera vendredi soir, au Bataclan avec les Sheriff (un autre genre de groupe culte).

 
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