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l'ayatollah du rock
23 février 2024

[Guerre Froide/Kas Product] l'expérience

Date : vendredi 23 février 2024

 

C'est vendredi, on finit la semaine de taf en enchaînant avec un déplacement au Trabendo, qui selon les informations officielles flirtait avec le sold-out - cela ne se voit pas vraiment au premier abord, la première partie bénéficiera d'une audience correcte, mais loin d'être bondée, particulièrement dans la fosse.

 

C'est Guerre Froide qui ouvre la soirée, et si on a vu le groupe il y a moins d'un mois à Cherbourg, il y a une évolution de taille depuis puisque, comme prévu, Clo a laissé le quatuor se reformer en trio (comme c'était le cas avant son arrivée il y a 10 ans), et Yves le chanteur (désormais unique) reviendra plusieurs fois sur cette absence - on suppose qu'avec le temps, cela s'atténuera, mais ce soir c'est le premier concert de retour à la formule trio. Pour l'occasion, le groupe va aller piocher au hasard de sa (conséquente, depuis 2007) discographie, histoire de compenser les morceaux pas encore adaptés à une seule voix, c'est également une opportunité de redécouvrir des titres pas forcément beaucoup interprétés ces dernières années (identité variable, zéro, nom), qui viendront s'insérer au sein des incontournables (saint-ex, demain berlin, ersatz) et des extraits du dernier album en date "fiat lux" (jeunesse, dura lex, l'introductif l'envers du décor). L'aspect cold-wave est (de nouveau ?) évident, avec le duo basse/guitare-laptop sur qui repose encore davantage l'attention, en dehors d'un Yves que l'on remarque un brin moins exubérant (dans ses danses, par exemple) que d'habitude, mais qui réussit ses interactions avec le public, qui attend évidemment les classiques mais apprécie également ce qu'il maîtrise moins. Un (tout petit) bémol pour moi : le chant est un poil trop trafiqué (réverb') à mon goût, ce qui fait qu'on comprend moins bien que d'habitude les textes, mais cela est de l'ordre du détail, l'essentiel est que les morceaux atteignent leur but et touchent les spectateurs, ce qui est totalement le cas. Comme souvent ici, le son est très bon, on en profite donc pleinement, et on appréciera plus particulièrement les deux titres successifs saint-ex et les fils de cassandre, ce dernier prenant une étonnante ampleur sans voix féminine, et ce qui avait été annoncé par Yves comme "violent" marquera les oreilles et les esprits du public. De manière désormais habituelle, ce sont les deux plus anciens morceaux (demain berlin puis ersatz) qui achèvent la prestation, au bout de ces 53 minutes que l'on espère ne pas être les dernières du groupe, en dépit des (très) légers doutes qu'Yves aura pu émettre ("on ne sait jamais", c'est neutre ou pessimiste ?)... Une sacrée première partie, que certains spectateurs découvrant le groupe sur scène auront très largement appréciée !

Set-list :

  1. l'envers du décor
  2. le voyeur
  3. ça moins ça
  4. dura lex
  5. nom
  6. zéro
  7. l'expérience
  8. jeunesse
  9. saint-ex
  10. identité variable
  11. les fils de cassandre
  12. demain berlin
  13. ersatz

 

La dernière fois que j'avais vu Kas Product sur scène, ou plutôt Kas Product Reload, la version du groupe sans le regretté Spatsz mais toujours avec Mona Soyoc, accompagnée d'un bassiste et d'un préposé aux machines et claviers, c'était il y a moins d'un an à la Maro, et le moins que l'on puisse dire est que je n'avais pas été enthousiasmé par cette nouvelle version du groupe. Ce soir, lorsque la musique démarre et que l'on découvre Mona au fond de la salle, drapée dans une grande cape noire, on se dit que tout va bien se passer, puisque ce premier titre, très récent, est efficace, tribal, en un mot réussi, et on a hâte d'entendre la suite. Malheureusement, dès le fever lust qui suit, mes craintes initiales se confirment, avec une nappe synthétique quasiment sur l'intégralité du morceau, qui pâtit largement (selon moi, bien sûr) de cette modification importante. Et c'est bien ce qui va régulièrement me chagriner pendant les près de 100 minutes de prestation : le groupe crée de nouveaux titres, auxquels j'adhère ou pas, cela est normal, en revanche je suis déçu de ne pas retrouver le plaisir que j'avais à chaque concert du groupe en version duo initial, la faute à des choix des musiciens qui ne me conviennent pas, très précisément au niveau des parties de claviers. Globalement, si Mona a conservé l'essentiel de sa voix, et déborde d'énergie du début à la fin du concert, passages sur fosse compris, si le bassiste fait le job et plus, je reste toujours pour le moins circonspect devant le constat de titres initialement dépouillés et qui se voient étoffés de parties synthétiques, éventuellement kitsch en sus, et qui perdent pour moi une grande partie de leur force et de leur attrait. Mais il y a tout de même des exceptions, et tout n'est pas à jeter : ainsi, si peep freak (l'un des morceaux de bravoure de "ego eye") est très décevant, tout comme never come back d'ailleurs,  loony bin s'avérera très réussi, et à un degré moindre so young but so cold, mais cela ne me suffira pas pour équilibrer la balance. Quant aux nouveaux titres du trio, ils s'avèrent d'une qualité variable (pour moi, bien sûr, car le reste des spectateurs semblera extatique d'un bout à l'autre du set), le fond étant atteint avec un morceau de techno assez caricatural, que l'on imagine plutôt joué en fin de soirée dans un camping de bord de mer qu'ici-même... Même le dernier titre, le miracles qui apparaissait déjà sur le "tribute" sorti après le décès de Spatsz, ne sauve pas la mise à un set qui aura conforté la majeure partie de la salle dans son appréciation inconditionnelle du groupe, mais ne m'aura pas ramené dans son giron. Donc si l'an dernier, je pouvais imaginer que c'était provisoire, cette année le doute n'est plus permis, et je me contenterai à l'avenir de réécouter avec toujours le même plaisir les albums du groupe original...


La suite, c'est dès ce samedi soir, à la Mécanique Ondulatoire avec Fuji Joe.

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