Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
20 février 2024

[Dead Boys/Lipstick Vibrators] it was fun

Date : mardi 20 février 2024

 

C'est mardi, on est un peu rassuré, en s'approchant du Petit Bain, de constater qu'il y a un peu de monde qui fait déjà la queue, on pouvait craindre, vacances et jour de semaine obligent, que la salle sonne un peu le creux, mais sans être bondée, la barge s'avérera correctement remplie, et pas uniquement d'anciens, ce qui est là aussi une bonne surprise...

 

Ce sont les Lipstick Vibrators qui sont chargés d'ouvrir le bal, un quintet à influences heavy rock qui ce soir va nous offrir une belle prestation, très carrée et qui sera exempte de toute perte de temps : il s'agit de profiter à plein des 45 minutes accordées, ce qui va éviter les éventuels blablas, y compris lors des réaccordages (on retiendra le cri venu de la fosse "s'accorder, c'est petit bourgeois !", pour ne pas dire "de droite" sans doute). Le chanteur tiendra trois titres avec son t-shirt Teenage Jesus and the Jerks sur le dos, avant de se retrouver torse poil, comme d’habitude, mais il ne s'agit pas d'une posture, on le sent visiblement plus à l'aise comme ça... On dit heavy rock, et les dernières fois qu'on a vu le groupe on avait fortement pensé aux Heartbreakers de Johnny Thunders ou à Motörhead, ce soir on va plutôt pencher du côté australien de la force, et je ne dis pas ça uniquement pour la reprise de do the pop (un classique des concerts de Radio Birdman), qui n'est que la partie émergée de l'iceberg sonique sur lequel s'appuient les musiciens. Au passage, on notera que ce soir le groupe est relativement épargné par les habituels soucis techniques puisque si le lead guitariste va casser une corde, cela se passera en douceur, le temps d'empoigner sa seconde guitare et de se réinsérer parmi ses acolytes qui ont tenu le coup sans lui, et si deux faux départs sont imputables l'un au batteur, l'autre au guitariste rythmique, cela n'oblitère pas la qualité d'ensemble du show, qui démontre une nouvelle fois que le groupe continue à monter en puissance au fil des mois. Cette nouvelle jeunesse semble promettre encore d'excellents choses pour l'avenir, et quand on voit le chanteur venir dans la fosse avec une énergie et un enthousiasme encore intacts en fin de set nul doute qu'on aura encore l'occasion de s'enthousiasmer devant les savage rock'n'rollers !

 

On doit avouer être un peu plus circonspect en attendant de voir arriver les Dead Boys sur scène, sachant que le groupe américain ne comporte plus qu'un seul membre d'origine (Cheetah Chrome, le lead guitariste), et qu'on se demande à quoi vont bien pouvoir ressembler les musiciens qui l'accompagnent sur cette tournée... D'entrée de jeu, on se rend compte que le préposé au chant habite totalement le rôle de Stiv Bators, visuellement comme au niveau du chant, voire du timbre, et on ne sera pas surpris d'apprendre plus tard qu'il officiait dans un tribute band aux Dead Boys avant d'être recruté par Cheetah... Le batteur, comme le bassiste et le guitariste rythmique, ne sont pas plus connus, mais ils vont avoir le mérite de tenir globalement les morceaux à bouts de bras, sans être non plus trop carrés - le punk accepte l'imprécision sans s'en plaindre. Il faut dire que Cheetah, visiblement assez diminué, va passer la première partie du set à se pencher sur son ampli pour tenter d'en optimiser le réglage, et s'il n'est pas impossible qu'il soit également un peu fatigué pour cause d'abus de substances liquides, cela ne va pas l'empêcher d'assurer ses parties sur les titres les plus emblématiques du groupe, de l'introductif sonic reducer à flame thrower love, en passant par l'incontournable son of sam. Pour être franc, c'est bien le chanteur qui tient le set et anime la scène, mais ce sont surtout les morceaux, tous tirés des deux albums d'origine ("young, loud and snotty", 1977, et "we have come for your children", 1978) à l'exception d'un so sad dont je ne reconnais pas l'origine, et que les pépites d'origine n'ont pas perdu de leur éclat, même presque 50 ans plus tard. Dans la fosse, les spectateurs bougent et pogotent avec un plaisir non feint, la plupart connaissent par cœur les paroles, et pas grand monde ne remet en cause la validité d'une tournée d'un groupe ne comportant plus qu'un seul membre d'origine. Alors évidemment cela ne dure pas des heures, avec seulement deux albums officiels au compteur on ne peut pas espérer beaucoup plus que les 65 minutes de prestation, rappel compris, mais au final on ne trouvera pas beaucoup de grincheux pour repartir déçus, on a eu ce qu'on cherchait, à savoir un groupe qui a conservé l'esprit punk de ses origines, y compris dans ses approximations, et comme en plus un petit hommage a été rendu à Stiv (décédé à Paris en 1990), je ne peux que me féliciter d'avoir pris ma place pour assister à une prestation qui, je le crains, risque bien d'être la dernière du groupe à Paris...

Set-list :

  1. sonic reducer
  2. all this and more
  3. what love is
  4. caught with the meat in your mouth
  5. flame thrower love
  6. i won't look back
  7. so sad
  8. not anymore
  9. ain't nothin' to do
  10. i need lunch
  11. high tension wire
  12. son of sam
  13. Rappel : calling on you
  14. ain't it fun

 

La suite, ce sera vendredi, au Trabendo, avec Guerre Froide et Kas Product.

 
Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 282
Publicité