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l'ayatollah du rock
6 avril 2024

[And Also The Trees/Aeroflot] au septième ciel

Date : samedi 6 avril 2024

 

On a pris le temps d'arriver au Trabendo en ce samedi soir, car l'écoute préalable du dernier album de la première partie m'avait laissé plutôt dubitatif, et j'ai donc raté les cinq premières minutes - comme pas mal de monde d'ailleurs, la salle n'est pas vide mais était directement bondée la semaine dernière, ce soir ça mettra bien plus de temps à se remplir...

 

 

Le temps de passer au bar (ça va vite, il n'y a personne...), et je vais me positionner du côté de mon repaire habituel, histoire de ne pas rater la suite de ce que je découvre sur scène et qui met à bas tous mes a priori : le duo helvète Aeroflot (rien à voir avec un groupe du même nom subi début 2008 au Batofar) s'avère plutôt électronique (électropop ? synthpop ?) en studio, mais sa version live est bien plus intéressante, humaine, et si la configuration ne rentre pas dans mes critères habituels d'appréciation (un préposé aux machines, un bassiste-chanteur), ce qui nous est proposé s'avère agréable, dans un style flirtant avec le trip-hop qui fait la part belle à l'électronique, sans que cela ne me rebute vraiment... Le chant est assez agréable, le groupe ne cherche pas à nous estomaquer, au contraire il semble très humble (rappelant par exemple qu'il a vendu peu d'albums sur la tournée, et que ce serait bien de leur éviter de rentrer chez eux trop chargés...) et ne tente pas de nous en mettre plein la vue, il fait ce qu'il sait faire, se laisse adopter par le public, à tel point que certains spectateurs qui étaient restés assis se lèvent pour mieux en profiter, quitte à créer des tensions avec ceux qui étaient debout et voient en conséquence beaucoup moins bien (et on ne peut pas mettre l'énervement sur le dos des musiciens, pour le coup !). Le duo termine sa quarantaine de minutes avec mh370, un morceau en lien avec la catastrophe de la Malaysian Airlines en 2014, mais ce soir on ne parlera pas d'accident, cette découverte était largement appréciable, on en regrette d'avoir raté les premières minutes, et si je ne dis pas que je me jetterai sur les places lors de la prochaine venue du groupe vers Paris, je tâcherai d'être à l'heure si l'opportunité de jouer en première partie d'un concert auquel j'assiste lui est offerte !

 

 

On n'a même pas e temps de profiter jusqu'au bout de la demi-heure de battement, puisque les cinq And Also The Trees arrivent sur scène 5 bonnes minutes avant l'horaire annoncé, et commençant avec un instrumental mené par Justin le guitariste, le temps de laisser à Simon (son frère, chanteur de son état) le temps de rejoindre le groupe (en sus des deux frères, on a un batteur, un bassiste et un multi-instrumentiste) pour continuer à faire défiler les titres du nouvel album du groupe, ce "mother-of-pearl moon" sorti il y a moins de deux mois que beaucoup seront déçus de ne pouvoir récupérer en vinyl au merch', puisqu'il n'en restera que des versions CD... Toute la première partie du concert est d'ailleurs tournée vers cet album, et plus généralement composée de titres du 21e siècle, ce qui ne dérange pas le public, composé de fans de longue date (moyenne d'âge assez élevée, donc, pour un groupe qui existe depuis 45 ans) qui apprécient et suivent le groupe au fil des années et des albums. Le groupe enquille les morceaux sans vraiment chercher à échanger avec le public, hormis quelques remerciements épars, il s'agit de jouer et de profiter au maximum du temps accordé, il faut également rappeler que le post-punk du groupe est rarement agressif et prend le temps de se construire, et même si certaines stridences peuvent émerger à un moment ou à un autre, on est globalement dans une atmosphère relativement feutrée, qui n'appelle pas à un déchaînement des foules. Alors c'est sûr que lorsque des titres anciens font surface (virus meadow puis shantell), on sent une excitation particulière qui parcourt la salle, et les versions exécutées ce soir ne peuvent que confirmer le public dans son enthousiasme, mais il ne s'agit pas de dédaigner les titres bien plus récents, et les musiciens semblent apprécier les réactions positives qui parsèment le set. Et cela n'est pas forcément gagné d'avance, puisque le groupe s'appuie de plus en plus sur de la clarinette, instrument qu'on n'imagine pas forcément très post-punk, mais cela offre de nouveaux horizons, que l'on apprécie plus ou moins les nouvelles versions de titres connus et reconnus le groupe a le mérite de prendre des risques, et il faut avouer que la plupart du temps cela fonctionne parfaitement. En amont du concert, la recherche des set-lists des concerts précédents montrait que les titres anciens étaient disséminés et variaient d'un soir à l'autre, alors même si d'autres titres auraient pu faire l'affaire le public est extatique en discernant les premières notes de a room lives in lucy morceau qui prend encore ce soir un coup de jeune, et dont l'absence sur la set-list aurait créé un manque évident, et le groupe peut partir en coulisses juste après cette offrande et 65 minutes de bonheur.

Le temps de reprendre son souffle, et le groupe revient pour un rappel copieux, puisque quatre titres suivront l'introductif in a bed in yugoslavia, dont on comprend tournée après tournée qu'il ne peut plus être absent des set-lists, et chacun se dit après ces 23 minutes que le groupe a tout donné, et qu'on peut commencer à préparer ses affaires pour repartir chez soi (ou faire la queue au merch', ou se préparer à discuter avec les musiciens juste après le show, ou refaire le monde avec d'autres spectateurs...). On a eu notre heure et demie, on n'a donc pas à se plaindre, mais finalement le groupe décide de revenir une dernière fois, et ce n'est pas pour rien, puisque nous allons avoir droit à une version de presque huit minutes de slow pulse boy, de quoi encore mélanger énergie, tension, calme et douceur, on est totalement conquis lorsque les lumières finissent par se rallumer définitivement, et la quête du spectateur insatisfait semblerait vaine, tant cette centaine de minutes aura été dense, variée, inattendue (entre les morceaux attendus que l'on n'a pas entendus et ceux inespérés qui nous ont ravis), bref une vraie belle soirée, qui vous laisse comme à chaque fois des étoiles dans les yeux et des tintinnabulements de plaisir dans les oreilles.

 

Set-list probable :
  1. Intro
  2. The Whaler
  3. Town Square
  4. Visions of a Stray
  5. Beyond Action and Reaction
  6. Your Guess
  7. The Beautiful Silence
  8. The Book Burners
  9. Virus Meadow
  10. This Path Through the Meadow
  11. Mother-Of-Pearl Moon
  12. Shantell
  13. The Seven Skies
  14. Missing
  15. A Room Lives in Lucy
  16. Rappel : In a Bed in Yugoslavia
  17. The Suffering of the Stream
  18. Wallpaper Dying
  19. Valdrada
  20. Rive Droite
  21. Rappel 2 : Slow Pulse Boy

 

La suite, ce sera au pire samedi prochain, avec le retour de Jesus and Mary Chain à l’Élysée, mais il pourrait y avoir d'autres concerts un peu plus tôt dans la semaine, à étudier entre le Supersonic et l'International réouvert...


 
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