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l'ayatollah du rock
27 avril 2024

[Born Bad Recordshop anniversary] le retour du grand charles

Date : samedi 27 avril 2024

 

 

C'est la troisième et dernière soirée anniversaire du Born Bad Recordshop, en ce samedi soir à Mains d'Œuvres, et on s'attend à voir beaucoup de monde, il va donc falloir faire des choix puisque les deux salles de concert ne pourront accueillir l'ensemble des spectateurs - mais c'est le principe de ce genre de soirée, on arrive avec en tête les groupes que l'on veut absolument voir, et on assistera à d'autres prestations uniquement si la possibilité nous en est offerte...

 

 

Par exemple, même sans jamais les avoir vus, ni réellement écoutés, on est arrivé suffisamment tôt pour voir les cinq danois de Gob Psychic, et si d'entrée de jeu on peut avoir des doutes en constatant qu'il n'y a pas moins de 3 guitares, en plus de la basse (dont on jurerait que le possesseur n'est autre que Benjamin Biolay, absence de sourire comprise), pour accompagner le massif batteur qui pourrait (visuellement) avoir sa place dans un groupe de death metal, l'écoute des premiers titres va nous rassurer : outre le fait que l'un des guitaristes va régulièrement lâcher son manche pour s'occuper du synthé minimaliste, ce qui nous est présenté, sans fioritures, évoque bien plus le meilleur du punk australien actuel (mâtiné de garage, donc) que les lourdes musiques en provenance des contrées nordiques, tandis que les deux guitaristes qui se partagent (inégalement) le chant me font revenir en mémoire les très anglais Grade 2, en bien moins skate punk bien sûr. L'espace de 38 minutes, nos nouveaux amis vont faire dans la démonstration de force, sans l'ombre d'un solo, sans non plus manifester une quelconque arrogance, on sent qu'ils sont heureux d'être là, et comme début de soirée on n'aurait pu rêver mieux ! En sus, cela les réconciliera sans doute avec Paris, car leur première prestation s'était déroulée au Zorba, ce qui semble leur laisser encore un souvenir pour le moins mitigé... Rien que pour eux, la soirée valait déjà le coup !

 

 

On passe rapidement de l'autre côté, sur la scène "bis" qui voit la salle déjà remplie, on ne s'éternise pas devant la prestation de Dick Voodoo, le désormais trio havrais (avec un vrai batteur) déjà vu plusieurs fois sur scène ayant bien trop d'accointances avec Suicide pour que je succombe à ses morceaux pourtant très énergiques. On en profite pour aller jeter un œil au merch', discuter avec les Gob Psychic, et se préparer à la suite...

 

 

Car si je n'ai jusqu'à présent pas encore pris le temps d'écouter ce que valent les très encensés Die Verlierer, c'est l'occasion de vérifier les assertions multiples les vantant comme la dernière pépite allemande. Les cinq musiciens démarrent en mode punk 77, avec un chanteur qui évoque largement le Johnny Rotten qui n’imaginait sans doute pas encore de finir trumpiste ventripotent, et les trois premiers titres sur le même mode punk énergique semblent confirmer l'erreur qui était la mienne de ne pas m'être penché sur leur sujet. Et puis, assez rapidement, le ton mollit, on a l'impression de se retrouver devant un groupe teuton de la fin des années 70, sans imagination, sans peps, dont le seul intérêt est de voir les cinq membres gérer le chant à tour de rôle, et les musiciens s'échanger leurs instruments (plus exactement, on voit la basse changer d'utilisateur à chaque titre). On essaie un peu de rester, espérant qu'il ne s'agit que d'une mauvaise passe dans la setlist, mais rien n'y fait, on s'ennuie ferme, alors on abandonne les lieux en catimini, histoire d'en profiter pour aller bien se placer devant l'autre scène pour la suite des opérations...

 

 

Car c'est rien de moins que Charles de Goal qui se met en place, cela fait quasiment 5 ans qu'on n'a pas revu le quartet sur une scène, autant dire que l'attente est importante, et malheureusement elle va s'avérer un peu plus longue que prévu... En effet, lorsque le groupe se présente sur scène, c'est pour s'apercevoir que le synthé de Thierry n'est pas répercuté dans les enceintes, et il va falloir pas moins de 25 minutes avant de réussir à régler le problème, doublé de difficultés annexes (micros du chanteur et du batteur, retours pour Thierry), et on sent les quatre musiciens qui montent en pression au fil des minutes - on notera que le public patientera, assez sagement, histoire sans doute de ne pas en rajouter, et de faire en sorte que le concert, quand il démarrera, procurera à chacun le plaisir espéré... Dès que le go est donné, le ton se veut brutal, avec un 7x qui réveille les troupes, et on va vite constater que la set-list va piocher aussi bien dans les vieux titres (exposition, synchro, modem, dans le labyrinthe, tous tirés de l'album "algorythmes" qui vient d'être réédité) que dans les deux derniers albums (passion/éternité, larmes à gauche), et que le mélange se fait d'autant mieux que les quatre musiciens font en sorte de tous les remettre au goût du jour, avec une batterie super efficace (Dimi en perdra plusieurs baguettes en pleins titres), une basse un poil sous-mixée, et deux guitaristes qui se complètent à merveille (on finit par bien entendre la guitare de Thierry, au son famélique sur les deux premiers morceaux). Pas de temps faible, donc, une fois que la machine est lancée les interruptions sont limitées au strict minimum, et les danseurs des premiers rangs voient leur nombre gonfler, jusqu'à l'apothéose sur kling klang où le pogo prend des allures de n'importe quoi, renforcées par un sol devenu de plus en plus glissant au fil des minutes et des bières moins bues que renversées. La setlist est très efficace, d'autant que le temps est limité (55 minutes, tout de même !), mais les titres les plus emblématiques sont présents, et si blackpool dépare un peu avec son aspect dansant plus évident que les autres morceaux, il réussit son coup et on voit les corps et les têtes s'agiter, au risque de torticolis le lendemain matin... Au bout de cette petite heure ultra dense, du plaisir dans tous les yeux et oreilles des spectateurs, et une perspective pas si lointaine de revoir le groupe ) Paris, début juillet à la Maison des Métallos : et dire que certains se plaignent, alors que cette bande-son accompagne si bien l'approche de la fin du monde...

 

Set-list :

  1. 7x
  2. synchro
  3. passion/éternité
  4. dans le labyrinthe
  5. larmes à gauche
  6. hais toi !
  7. zigzag
  8. modem
  9. ambiance répétitive
  10. à feu et à sang
  11. blackpool
  12. exposition
  13. kling klang

 

 

Avec le retard pris, on n'a pas pu retester les King Salami and the Cumberland 3 sur l'autre scène (on avait vu le quatuor il y a quelques années, qui avait laissé un souvenir sympa mais sans plus), alors on reste devant la même scène en attendant les Brestois de Syndrome 81, dont le punk/post-punk aux textes bien sombres a attiré une foule extrêmement dense. Et on peut supposer que le public n'aura pas été déçu, car en dépit d'un chant un poil incompréhensible (mais les spectateurs connaissent la plupart des paroles), on ne niera pas une énergie de tous les instants, avec un chanteur qui n'attendra pas longtemps avant de se jeter sur la fosse, et des musiciens qui enquillent les titres en mode post-punk sombre bien rock, et si on note que les morceaux sont tous un brin homogènes, il n'empêche que cela fonctionne pleinement, sans pour autant modifier les avis préalables : ceux qui aiment le groupe sont confortés, et ceux qui s'en passent également, décidant soir de rejoindre l'autre scène, soit d'aller écouter (voire danser sur) ce que propose les divers DJs. Pour ma part, cela confirme ma bonne impression à l'écoute du dernier album, mais je peux concevoir que cela soit un peu difficile pour certains...

 

 

On abandonnera les lieux avant de pouvoir essayer les deux derniers groupes à l'affiche, car ni Bound By Endogamy ni Leroy se Meurt ne semblent rentrer dans mes grilles d'écoute, trop synthétiques et électroniques à mon goût. Mais cela ne retire rien à la qualité d'une soirée qui aura satisfait l'ensemble des spectateurs, chacun pouvant y trouver ce qu'il était venu chercher...

 

 

On va sans doute se reposer une bonne semaine avant de reprendre les concerts : si Miranda Sex Garden est confirmé le 13 mai à l'Inter, d'autres choses pourraient bien s'intercaler d'ici là (Louis Lingg and the Bombs à l'Inter, ou du post-punk au Supersonic).


 
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