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l'ayatollah du rock
31 octobre 2015

[Sale et Sauvage #4] dirty, smoky and wild

Date : samedi 31 octobre 2015

 

En ce samedi soir d'Halloween, on ne peut pas dire que des hordes de zombies de toutes sortes envahissent les rues, mais on croise tout de même au fil du trajet vers Mains d'Œuvres un certain nombre de têtes cornues ou de visages à cicatrices sanguinolentes, preuve que si le mouvement n'est pas d'ampleur, il attire tout de même quelques aficionados du déguisement plus ou moins sanguinolent.

D'ailleurs, on constate en arrivant sur les lieux de la nuit "Sale et Sauvage #4" que pour cet événement qui mobilise une grande part de l'espace disponible que des spectateurs sont venus déguisés (pas forcément dans l'esprit Halloween), et que si l'accueil des fauteuils roulants est probablement impossible (on commence par grimper des volées de marches avant traverser l'espace dévolu aux stands et DJ, avant de devoir redescendre par d'autres escaliers pour atteindre les scènes réservées aux lives), ce ne sera sans doute pas la seule surprise de la soirée...
Qu'on le dise tout de suite, je n'irai pas faire un tour dans l'espace tatouage, je n'irai pas non plus dans la salle de projection de films de série Z, mais il faut dire qu'il y a beaucoup de choses à faire, à voir et à entendre, à commencer par prendre une bière (happy hour jusqu'à 20h, ça fait la pinte à 4 euros même à 20h15) et descendre vers la scène Sauvage, un peu bizarrement prévue étant donné qu'elle n'est pas centrale dans la grande salle, et qu'une partie des spectateurs entendent sans voir tout ce qui se déroule devant, ou plutôt à côté d'eux. À l'heure à laquelle nous arrivons, c'est le trio belge Empereur qui est en train de montrer son savoir-faire, et il faut avouer que le "cute punk" proposé est pour le moins séduisant : un batteur (déguisé), un bassiste et un guitariste, accompagnés de claviers qui ne font pas de mal, avec des morceaux bien efficaces, tendus, aux sonorités évoquant à l'occasion la bonne frange des 80's (si, si, il y a des choses à garder !), et le public déjà chaud bouillant réagit avec ferveur, un public très varié, pas limité aux habituels suiveurs du garage rock parisien, cela fait autant plaisir à voir que ce que l'on entend. Cerise sur le gâteau, le groupe est scéniquement sobre, la recherche de la simplicité préside, et comme en plus on n'a pas le sentiment de se retrouver devant une quelconque copie (il m'est difficile d’évoquer une quelconque influence), on se dit que si le reste de la soirée est du même acabit, on va rentrer avec les esgourdes bien fleuries (on va vite se rendre compte que ce ne sera pas tout à fait le cas...).

Le temps de se déplacer de quelques mètres jusqu'au "Bar Wild" (en fait, le bar habituel), on découvre de nouvelles animations-jeux, avec entre autres une boîte noire servant à un questionnaire sur Claude Guéant (il faut s'amuser intelligemment), ce qui explique qu'on ne prête qu'une oreille lointaine à la prestation des Quetzal Snakes, dont le "psyché garage" exécuté dans la salle "Sale" (l'habituelle salle de concerts, pour ceux qui connaissent) ne me transporte guère lorsque je vais tenter d'y porter plus d'attention  : le mélange de grosses guitares ne me réussit pas toujours, je n'insiste donc pas trop et revient vers le Bar Wild, inutile de griller trop de forces alors que la soirée commence à peine...

On va également rater plusieurs autres sets à vouloir faire 1/2 heure de queue pour récupérer des hot-dogs que l'on qualifiera de décevants (pour rester gentil) - heureusement que le DJ set de "Gone with the weed" est très agréablement centré sur la scène française des 80's (ça commence avec les Dogs, même si je préfère la version originale de secrets, avant de se poursuivre avec Starshooter...), cela compense un peu la déception culinaire -, les deux scènes alternent les groupes mais on ne peut pas tout faire, et c'est par exemple seulement pour les deux derniers titres du duo belge (encore) Le Prince Harry que l'on redescend vers la scène Sauvage. Ce groupe nous est vanté depuis de longs mois par nombre de spectateurs divers, et en première approximation l'"électro synth punk" des Liégeois est bien affriolant, énergique, ramassé, bref contient tout ce qu'il faut pour comprendre l'enthousiasme qu'il peut susciter. Mais comme on a l'impression (sur deux morceaux uniquement, je le rappelle) d'une réelle répétition d'un morceau à l'autre, on attendra une autre occasion, et un vrai set complet, pour juger plus précisément de la valeur réelle du combo.

Ce qui est plus certain, c'est que ce que j'entends de Albinos Congo, sur la scène Sale, ne m'encourage pas à en redemander, mais l'essentiel est ailleurs, puisqu'on va tenter de se placer le mieux possible devant la scène Sauvage pour profiter à plein du concert de Frustration, qui débarque sur les coups de 23h40 avec une envie d'en découdre encore plus évidente que d'habitude qui fait plaisir à voir. Pour cette soirée Sale et Sauvage, le post-punk habituel des Franciliens va se transformer souvent en punk pur et dur, et la set-list ne peut que confirmer cette volonté : en débutant avec we have some, un très vieux titre, et en l’accompagnant d'autres anciennetés bien calibrées pour mettre le feu dans la fosse (adrenaline, your body, ...premises), l'accord avec le thème de la soirée est parfait, et ce ne sont pas les assassination ou uncivilized qui vont faire baisser la température, même s'il faut bien avouer que la sonorisation est assez désastreuse, on a la sensation d'un son assez plat, en dépit des efforts évidents du groupe. Alors on fait avec, on ne boude pas non plus son plaisir, mais il est dommage de devoir imaginer ce qu'aurait pu donner une telle set-list dans une salle à l'acoustique correcte ! Preuve de l'implication sans faille du quintet, le show, prévu pour durer à peu près une heure, n'atteint même pas les cinquante minutes, le groupe a tout donné à fond, et on peut imaginer les litres de sueur que chacun y aura laissé... Il n'empêche que c'était sans doute une occasion unique d'entendre une telle set-list, et on en connaît qui vont regretter de ne pas avoir fait le déplacement (il fallait prévoir, la soirée est sold-out), qui aura pour le coup permis tout et n'importe quoi dans le public également, de la brutalité assez présente dans la fosse (il y a des coups et du sang) jusqu'aux angoisses de Junior craignant de ne plus pouvoir revenir sur scène lorsque son stage-diving sur midlife crisis l'éloigne de plus en plus de ses claviers : c'était unique, étrange, et ça a satisfait une immense majorité des spectateurs !


Set-list Frustration :
  1. We have some
  2. For them no premises
  3. Dreams laws rights and duties
  4. Adrenaline
  5. It's gonna be the same
  6. Uncivilized
  7. Excess
  8. Midlife crisis
  9. Assassination
  10. We miss you
  11. Mother earth in rags
  12. Your body
  13. Even with the pills
  14. Unsufficient funds

 

Le temps de se reprendre un peu, de passer par la salle d'enfumage (pardon, le fumoir) pour tester les WC, et c'est le dernier concert qui commence, avec un trio nommé Avenue Z qui se met en action, toujours sur la scène Sauvage. Batterie, guitare, claviers, on pourrait imaginer que le groupe n'est qu'un parmi d'autres, s'il ne s'agissait pas de la réunion du duo Magnetix (que l'on apprécie au plus haut point) et d'un membre de Catholic Spray, autant dire qu'il y a un réel potentiel ! Assez rapidement, et cela est peut-être une fois encore lié à l'acoustique de la salle, on a le sentiment de n'entendre les claviers que très parcimonieusement, ce qui aboutit un peu à un concert de Magnetix, mais en mode moins bien rentre-dedans que d’habitude, et on se demande ce qui coince : la volonté de ne pas accélérer le rythme est manifeste, et si les morceaux sont loin d'être insupportables, loin de là, ils ont du mal à totalement emporter les spectateurs présents, qui sont bien moins nombreux désormais, on suppose que beaucoup auront privilégié le retour pas trop tardif au détriment d'un dernier concert. Alors on attend, en espérant que les choses vont s'améliorer au bout d'un moment, et cela finira par être le cas, de manière assez symptomatique : c'est sur les reprises finales de titres de Magnetix que le concert prend enfin son envol, mais il est sans doute trop tard pour cela, la prestation d’ensemble restera en-deçà de ce que l'on en attendait, mais on se consolera en pensant que les Magnetix nous offriront une session de rattrapage en janvier à la Maroquinerie...
Il est désormais 2h30, le temps de faire les derniers adieux et de se diriger vers le Noctilien le plus proche, car ce genre de soirée qui s'éternise a un coût, qui est de devoir prendre du temps pour rentrer chez soi lorsqu'elle est finie...

On laisse passer la semaine, et on entame un gros mois de novembre dès vendredi avec les Olivensteins et les Soucoupes Violentes à la Java. Pour le reste du mois, il y aura Slaves, les Elles, Stiff Little Fingers, Protomartyr, Fidlar, Danko Jones, avec en option(s) Pierre et Bastien, Pneu ou encore Total Control... Un programme alléchant, non ?

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