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l'ayatollah du rock
16 mars 2024

[Süpersports/les Marteaux Pikettes] modern life

Date : samedi 16 mars 2024

 

C'est samedi soir, il y a plein de concerts possibles ce soir, mais on décide de traverser Paris sans s'y arrêter, puisque c'est à Romainville que l'on va aller découvrir un leu atypique nommé Aux 3 Comptoirs. A priori pas le lieu le plus évident pour y entendre du punk-rock, puisqu'il s'agit au premier abord d'un traiteur italien, doublé d'un restaurant-pizzeria, triplé d'une cave à vin italien, quadruplé d'un bar à bières, avec en plus du CBD dans le décor, et pourtant, une fois les bières protégées par des bâches bienvenues, on peut installer une scène, du matériel de concert, et le cas échéant rameuter un peu de monde - un lieu surprenant, mais qui aura donné des idées à pal mal d'organisateurs de concerts présents ce soir...

 

C'est Süpersports qui ouvre la soirée, le quatuor récemment reçu chez Konstroy va donc tester la compatibilité entre le lieu et le punk rock, et on va très vite se rendre compte que ça matche parfaitement, avec un son étonnamment bon, sans larsens, sans vibrations, qui va permettre aux musiciens de se lâcher bien comme il faut. Emmené par une chanteuse dont on a du mal à imaginer qu'elle est à moitié malade, le trio guitare-basse-batterie va convaincre ceux qui ne le connaissaient pas encore qu'il va falloir compter sur lui à l'avenir, tant le groupe va démontrer qu'il peut aller au-delà du garage-punk auquel on pourrait vouloir le cantonner. En effet, si le chant de Shaili semble souvent un poil forcé, et nous ramène du côté d'un psychobilly légèrement crustifié, ses acolytes vont varier les plaisirs, alternant morceaux (très) rapides et titres prenant le temps de monter en puissance, et ne se contentant pas d'une structure linéaire d'un bout à l'autre des titres. On aura ainsi droit à des intros de basse qui se conforment aux goûts variés du préposé, des parties de guitare bourrines ou d'une grande finesse, des plans de batterie métronomiques qui permettent aux comparses de Dom de partir dans tous les sens, et ce chant particulier qui va évoquer ici Katie Jane Garside (Queen Adreena), là Patricia Day (Horrorpops), et si on sent l'inspiration Wampas derrière un morceau rappelant furieusement revanche, cela ne dure qu'un instant, avant que tous nos repères volent en éclat devant le talent de ces jeunes gens (allez, on embarque Dom dans la définition). Bien sûr, tout cela est un peu fort pour les oreilles des plus sensibles des spectateurs, et la densité de spectateurs baisse au fil des minutes, mais c'est une erreur de ne pas résister à l'éventuelle douleur, puisque les trois quarts d'heure passent comme une fleur, et que la fin sur l'incontournable kermit the frog n'est que le point final d'une succession de petites bombes soniques, et qu'on ne peut donc qu'attendre avec impatience la prochaine opportunité de revoir et entendre le groupe sur une scène - et pour être franc, le groupe jumeau The Quiet Screamers vaut également le coup d'oreille !

 

La barre a donc été placée assez haut lorsque les Marteaux Pikettes arrivent sur scène, mais on se doute que cela ne va pas effrayer le plus chevronné quatuor, qui entame tranquillement son trumpette pour faire rentrer les spectateurs sortis profiter du pré-printemps et encrasser leurs poumons, mais dès écosystème (suivi immédiatement de mon président),le ton se durcit, et les spectateurs se prennent tout de suite au jeu, il faut dire que voilà pour toi et sa chorégraphie digitale ne peuvent que plaire dans cette atmosphère punkisante et bon enfant. En revanche, on se surprend à entendre ici ou là des larsens, auquel le préposé au son ne prête aucune attention, mais cela ne gâte rien, et la chute du communisme réussit comme toujours à emmener le public avec elle, preuve que le quatuor peut continuer à s'appuyer sur quelques vieilleries au milieu des titres plus récents tirés de "racine carrée de vos utopies", son dernier album en date. Ici, les chœurs sont assurés par tous, le batteur, le guitariste ou la bassiste, et si la chanteuse-guitariste semble toujours un peu en colère quand elle interprète ses compositions, on sent qu'elle s'amuse pas mal sur yaka, le titre qui réussit à faire danser les plus réfractaires (pas tous, en fait). Si l'objectif de départ d'enchaîner les morceaux n'est pas totalement atteint, le groupe ne perd tout de même pas trop de temps, il s'agit de mener jusqu'au bout la set-list, sachant que la deadline annoncée (22h45) n'est pas anecdotique, les voisins n'hésitant pas à appeler la milice qui se fera un plaisir de venir vérifier que l'ordre règne à Romainville City... Mais cela ne se passera qu'après le concert, qui est loin d’être fini, on n'aurait pas voulu rater la reprise du r.a.m.o.n.e.s. (Motörhead), ou la fin du concert qui voit Manga le batteur passer en devant de scène, avec la guitare-jouet piquée à son neveu, pour interpréter de l'australien de base, sa référence avouée. Au bilan, 50 minutes intenses, comme prévu, réussies, comme prévu, et qui auront réussi à conserver la majeure partie du public dans la salle jusqu'au bout, ce qui n'est pas forcément gagné lorsqu'il y a un bar et une terrasse à proximité... On peut donc repartir (un bon quart d'heure de marche jusqu'au métro) avec la banane, des bons riffs plein la tête, et quelques paroles qui auront également du mal à nous laisser dormir tranquille...

 

La suite, ce sera vendredi prochain, au Trianon, avec les Nits qui viennent fêter leurs 50 balais...


 
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