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l'ayatollah du rock
5 avril 2022

[Whodunit] vive l'homme-huïtre

Date : mardi 5 avril 2022

 

Cela devient une habitude de se retrouver le mardi soir au QG Oberkampf, pour une fois on a bien fait de se pointer tôt puisque les concerts vont démarrer bien avant 21h - si ça peut éviter de passer le dernier concert à regarder l'heure pour ne pas rater le dernier métro, c'est toujours ça de pris...

 

Ce sont les LPDB (ce soir, l'acronyme correspond à Le Punk De Barbon, mais vous savez que cela évolue jour après jour) qui sont chargés de faire rentrer les spectateurs, et cela marche plutôt bien, puisque très vite la fosse se remplit, et le quatuor peut donc asséner ses textes tous emprunts de coprolalie quasi-permanente, chacun des membres du groupe (les deux guitaristes, le bassiste aux faux airs de Ian McCulloch caché derrière le poteau, le batteur) s'occupe du chant - de manière séparée ou collective, même s'il n'est pas rare que les textes soient quasi incompréhensibles à l'oreille du néophyte, qui perd donc soit de la Kolossale Finesse ("consommez de l'alcool en écoutant du rock'n'roll !") soit du texte un peu plus engagé (dialectique en toc). Bien sûr, je souffre toujours un peu lorsque l'un des deux guitaristes utilise son Casio/Bontempi, heureusement cela n'est pas permanent, on retombe très vite sur nos pieds chaussés de Doc, et on apprécie comme il se doit le punk classique et bon enfant du groupe : n'allez pas chercher des inventions de dingue, ici on fait (plutôt bien) ce qu'on sait faire, et la seule prise de risques (quelques limités solos de guitare) est suffisamment rare pour ne pas énerver. Bref, une bonne cinquantaine de minutes en guise d'apéritif, et on ne s'en plaint pas !

 

C'est un groupe un peu plus récent qui investit la scène ensuite : les Süpersports (oui, le bassiste est en short de boxeur, et le batteur arbore un maillot de hockey...) sont quatre (guitare-basse-batterie-chant), on reconnaît d'ailleurs le batteur, ancien de la scène, qui chapeaute ses acolytes bien plus juvéniles, et c'est une sorte de hardcore punk mâtiné d'un brin d'indus qui nous est proposé, en anglais exclusivement (ou bien j'ai raté les textes en français, ce qui serait compréhensible vu la qualité acoustique des lieux), avec la chanteuse qui n'est pas omniprésente mais dont la voix peut régulièrement évoquer ce qu'est capable de faire une Beki Bondage, par exemple, quand ce n'est pas trop hurlé. Malheureusement, et au contraire de la majeure partie des spectateurs qui s'en donnent à cœur joie dans le pogo, j'ai du mal à suivre et à réellement apprécier ce qui m'apparaît parfois douloureux, il faut dire que c'est extrêmement saturé, ce qui n'arrange pas les choses. Certains me glissent à l'oreille qu'en studio c'est très largement écoutable, mais sans remettre en cause cette assertion je constate que ce soir cela ne me convient et convainc guère. Bref, je n'en dégoûterai pas les autres, mais cette quarantaine de minutes me laisse plus impassible qu'autre chose...

 

C'est bien pour le troisième groupe que j'ai mis en péril mon équilibre veille/sommeil, car cela fait 19 mois que les Whodunit n'ont pas joué en concert (presque 3 ans que je ne les ai pas vus, pour ma part), et si ce soir le groupe est en formule restreinte (deux guitares/basse/batterie, le clavier étant absent), on sent très vite qu'il est là pour en découdre, et dès le waiting inaugural, on sent le quatuor au taquet, qui va allez piocher dans ses deux derniers albums en date, et aussi nous dénicher des reprises australiennes plus ou moins connues (un titre de Spencer P. Jones, le my pal de God, et aussi un dernier titre avant le rappel qui m'évoque de loin le jinx de Peter & TTB...) pour agrémenter tout cela. Les titres dépassent rarement les trois minutes, ils sont énergiques, mélodiques, et le groupe mené par un Didier en pleine forme ne se laisse pas ignorer, et si le batteur est coincé derrière ses fûts en fond de scène (mais se laisse bien entendre), les trois gratteux se trouvent à tour de rôle (ou en même temps) sur le devant de la scène, histoire de ne pas rester en retrait pour ce retour sur les planches. Bien sûr, ce set est agrémenté de petits soucis, le lead guitariste pétera plusieurs cordes (et finira avec la guitare de Didier), mais cela fait partie des aléas du groupe de rock, et les Whodunit réussissent à les surmonter, tout comme à réussir à faire oublier que le son est un poil saturé, en le maîtrisant plus aisément que les groupes précédents. Le public ne s'y trompe pas, cela bouge énormément devant la scène, à tel point que Didier en perd son micro l'espace d'un instant (un peu durable, l'instant), et si parfois on devine quelques hésitations, cela ne nuit pas à une prestation qui s'avère, comme à chaque fois, à la fois super efficace et réellement impressionnante de maîtrise. Étonnamment, si la reprise (excellente) du fire of love est bien de la partie, et si Didier se fait la main et la voix sur une étonnante réinterprétation d'Arno (les yeux de ma mère, avec des paroles disons méconnues), on n'aura pas de titres hérités des Cramps, il faut dire que visiblement le groupe ne comptait jouer qu'une heure, mais vu qu'il n'y a pas de retard, il lui est offert la possibilité de continuer une dizaine de minutes, et ce sont trois titres déjà exécutés qui ont droit à leur resucée, histoire de terminer en apothéose (welcome/oyster man/come on, que pourrait-on encore attendre derrière ?) une belle soirée de reprise, et ceux qui n'étaient pas là ce soir auront l'occasion de se rattraper d'ici une dizaine de jours au CPA Montparnasse, occasion à ne pas manquer !

 

Set-list (de tête ou presque, donc sujette à caution) :

  1. waiting
  2. hey! hey!
  3. nun on the run
  4. come on
  5. (nouveau titre)
  6. welcome
  7. love me
  8. because you're mine
  9. so bad
  10. redrum
  11. oyster man
  12. room 204
  13. fire of love
  14. the price
  15. ?? (reprise Spencer P. Jones)
  16. les yeux de ma mère
  17. hangover
  18. my pal
  19. ??
  20. Rappel : welcome
  21. oyster man
  22. come on

 

La suite, ce sera dès ce mercredi soir à la Maro avec Bodega.

 
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