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l'ayatollah du rock
2 février 2024

[les Sheriff/Le Réparateur/Poésie Zero] à la chaleur des missiles

Date : vendredi 2 février 2024

 

Il ne fallait pas se fier à l'horaire annoncé sur le billet en ce vendredi soir, sous peine d'arriver au Bataclan alors que le concert avait déjà démarré : il est en effet 18h50 lorsque les lumières se sont éteintes (horaire 19h00 sur le billet...), et la salle est donc très loin d'être remplie - mais les spectateurs feront quand même suffisamment de bruit pour e pas avoir l'impression d'être seul...

 

Car visiblement Le Réparateur, même en ouverture, a rameuté du monde, ou est bien plus connu que ce que l'on aurait pu penser (après plus de 15 ans, cela peut s'envisager), vu qu'une bonne partie de la fosse semblera connaître l'ensemble des paroles du duo guitare-batterie par cœur. Évacuons tout de suite le sujet, car cela me turlupinera tout au long du set : non, le chanteur-guitariste ne semble pas être le fils d'André Gaillard, malgré la petite ressemblance que je peux lui trouver avec l’ancien des Frères Ennemis, on peut donc s'occuper de la musique, et là on n'est pas déçus, puisqu'il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas entendre de lien entre le groupe et ce que pouvait produire Les Rats en son temps, dans les textes comme dans la musique, et évidemment cela ne peut que me plaire... Le chant est totalement compréhensible, en français, les textes sont simples sans être neuneus, et ne se cantonnent pas à une seule optique, de police partout qui peut sembler engagé à plage, plage ou je suis amoureux de ta femme, plus terre à terre mais pas moins évocateurs. J'ai cité les Rats, je peux également citer les Zabriskie Point dont l'influence pointe également le bout de sa Doc de temps à autres, ce qui est sûr c'est que c'est du punk, français, malin, intéressant, qui ne mise pas sur l'agressivité, et qui interpelle vraiment : comment ai-je pu voir autant de concerts sans jamais avoir l'occasion de me délecter de la présence du duo sur scène ? Ces 40 minutes constituent une vraie découverte, et encore une discographie dans laquelle se plonger dans les semaines à venir...

 

J'avais découvert Poésie Zéro il y a un an et demi au Trabendo, et je dois avouer que j'avais été plutôt agréablement surpris par le trio nantais, inventif, efficace, et qui cassait tout sur son passage en emmenant l'ensemble du public sur son porte-bagage. Ce soir, même motif, même punition à prévoir, avec un chanteur lead agressif au possible, un second chanteur souffre-douleur du premier, un guitariste qui trouve plus ou moins sa place entre les deux, et pourtant, d'entrée de jeu, je n'arrive pas à entrer dans le show, et ce qui m'avait paru fendard et novateur à l'époque me semble désormais lourdingue et pour le moins répétitif. Pourtant, les morceaux les plus punk sont musicalement très réussis, rapides, carrés, et on peut comprendre que le public réagisse avec une certaine passion, mais que l'on prenne les textes au premier ou au énième degré (l'anarchie, trucs de sales nazis de merde, voter avec un pavé) ce soir ils ne m'arrachent pas beaucoup de sourires, m'apparaissant pour le coup assez convenus pour un public qui n'attend que cela. Par ailleurs, je reste toujours hermétiques aux parties les plus rap, tout comme aux parties dansées qui m'évoquent plus du Patrick Sébastien qu'autre chose, et ce n'est pas la longue fin du set (avec simplement de la musique enregistrée sur laquelle le second chanteur vient danser) qui va faire remonter le groupe dans mon estime, au moins pour ce soir : ces 55 minutes m'auront paru très longues, et si les plus jeunes auront apprécié la prestation sans aucune arrière-pensée, parmi les plus anciens une bonne part sera restée rétive à ce qui leur aura été offert/asséné...

 

Heureusement, la soirée ne se termine pas là-dessus, puisque ce soir les Sheriff viennent faire l'escale parisienne de leur tournée-anniversaire (40 ans !), anniversaire qui ne donnera lieu d'ailleurs qu'à un petit cadeau impromptu (une batte de base-ball au nom des Sheriff) et à des tentatives avortées de chant d'anniversaire en provenance de quelques spectateurs... Depuis leur retour sur scène en 2012, on sait à peu près à quoi s'attendre avec les Montpelliérains : une collection de classiques (panik (à daytona beach), à coups de battes de base-ball, annoncé par le chanteur comme n'ayant aucune version studio - ce qui en étonne beaucoup, ou mayonnaise à gogo), au sein desquels le groupe insère pas mal de titres de son dernier album "grand bombardement tardif" (encore une bonne demi-douzaine de titres ce soir, dont soleil de plomb ou le désormais incontournable du rock'n'roll dans ma bagnole). Les morceaux s'enchaînent par séries de 3 ou 4, il y a une pause d'une trentaine de secondes, puis cela redémarre sur le même rythme, les titres durent entre deux et trois minutes, et permettent aux slammeurs de s'en donner à cœur joie, passant au milieu des musiciens pour se jeter dans/sur la fosse, sans trop s'éterniser sur scène sous peine de se voir poussés par les roadies... Le quintet est bien rodé, avec une section rythmique basse-batterie métronomique, un guitariste rythmique lui aussi inébranlable, ce qui permet au chanteur et au lead guitariste de faire ce qu'ils veulent derrière, et offre ainsi au gratteux des opportunités de partir dans des branlages de manche orientés métal plutôt malvenus, heureusement pas omniprésents mais qui à chaque fois me donnent de l'urticaire. La tournée anniversaire est également l'occasion de ressortir du frigo des titres rarement joués, comme ce (Hissez le) drapeau noir, qui clôt la partie principale du set, et qui ne semble pas avoir été joué depuis le retour de 2012 à Montpellier... Le public, jeunes et moins jeunes réunis, connaît évidemment toutes les paroles, reprises et entonnées parfois même avant le chanteur, ce soir c'est la fête pour tout le monde, et si chacun pourra noter les morceaux qui peuvent manquer dans la set-list, nul ne pourra se plaindre car le groupe va jouer plus d'une heure et demie, et va encore nous offrir de sacrées friandises, et particulièrement pendant le deuxième rappel, puisque tant allô la police que pagaille générale ('je ne l'ai chantée qu'une seule fois", indiquera le chanteur) n'avaient pas refait surface depuis la renaissance du groupe (le chanteur utilisera d'ailleurs des papiers avec les paroles...). Et histoire de se dire que la soirée est vraiment mémorable, le chanteur va se tromper et rater le début du dernier morceau, un 3, 2, 1... Zéro pourtant joué tous les soirs, au choix "c'est alzheimer" selon lui, c'est l'émotion peut-on aussi imaginer, car on l'a senti touché par la ferveur régnant dans la salle tout au long du set. Alors on ,ne sait pas si le groupe dépassera les 40 ans, mais au moins on n'aura pas raté cette occasion d'en prendre plein les oreilles, d'avoir la banane tout au long du concert (et longtemps après), et de conserver des chansons dans la tête tout le long du chemin de retour : oui, cela valait le coup de retourner voir le groupe sur scène ce soir, et tant pis s'il y avait d'autres concerts pour le moins alléchants sur Paris ou Montreuil dans le même temps !

 

Set-list probable :

  1. Sortez les bulldozers
  2. Panik (à Daytona Beach)
  3. À coup de battes de base-ball
  4. Bon à rien
  5. Soleil de Plomb
  6. Ne fais pas cette tête-là
  7. Je veux savoir pourquoi
  8. Tant de temps
  9. De toutes les couleurs
  10. Ma Lumière
  11. Y'a comme un problème
  12. A Montpellier
  13. À la chaleur des missiles
  14. Condamné à brûler
  15. Mayonnaise à gogo
  16. Que pasa ?
  17. Pile ou face
  18. Pas de doute
  19. Les 2 doigts (dans la prise)
  20. (Hissez le) Drapeau noir
  21. Rappel 1 : Du Rock'n'Roll dans ma Bagnole
  22. Pour le meilleur et pour le pire
  23. Fanatique de télé
  24. Jouer avec le feu
  25. Rappel 2 : Loin du chaos
  26. Allô la police
  27. Pagaille générale
  28. La saga des Sheriff
  29. 3, 2, 1... Zéro

 

La suite, ce devrait être ce lundi, au Supersonic avec Princess Thailand.

 
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