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l'ayatollah du rock
19 octobre 2019

[the Sisters of Mercy] i was right (to be there)

Date : samedi 19 octobre 2019

 

Le Bataclan affiche complet en ce samedi soir, un public pas très jeune, mais plutôt apte à dépenser des sous, que ce soit au bar ou au merch' (30€ le t-shirt, 50€ le sweat, ce sera sans moi !), et si je ne reconnais que peu de têtes amies, on sent que la salle est remplie de fans - éventuellement venus de loin, d'Allemagne par exemple...

 

Pour commencer la soirée, c'est un trio qui arrive sur scène à 20h55, avec un bassiste, un batteur et une guitariste chanteuse. Cela s'appelle A.A. Williams, probablement le nom de la donzelle, et si après un premier titre à la guitare acoustique elle empoigne une guitare électrique cela ne change globalement pas grand chose à l'affaire : cela me donne un peu l’impression d'assister à un show de the Gathering, dans leurs titres les plus calmes, avec une chanteuse qui aurait voulu piquer le filet de voix de Charlotte Gainsbourg ou Alison Shaw (Cranes), autant dire qu'on a un mal fou à l'entendre, et même ses interventions entre les morceaux ne sont guère utiles tant on a du mal à distinguer ce qu'elle peut bien vouloir nous dire... On remarque que le bassiste est très souvent hyper saturé, ce qui acoustiquement est du pire effet, et si le batteur semble jouer le même rythme tout au long du set, on n'a pas le sentiment que cela lui aura coûté une seule goutte de sueur... Bien sûr, de temps en temps cela s'énerve un brin, mais de manière relativement soft, on n'est pas là pour chauffer le public (ou bien c'est totalement raté), et si en sus on rappelle qu'un des titres se voit subir de nombreuses coupures sonores - à tel point qu'on finit par se demander ce qui est réellement joué sur scène -, en arrivant au bout des 40 minutes on ne se dit pas que c'était nul, loin de là, en revanche c'était clairement inintéressant, et on oubliera très vite cette première partie.

 

Il y a dix ans, the Sisters of Mercy avaient joué ici-même, on avait à peine pu voir Andrew Eldritch et ses musiciens tant les fumigènes étaient omniprésents, ce soir on va vite se rendre compte que ce ne sera pas le cas, s'il y a des miroirs en fond de scène et au plafond, les lumières seront les seuls éléments qui pourraient nous gêner, c'est déjà un premier point de satisfaction. Bien sûr, on a un peu peur, acoustiquement parlant, lorsqu'on s'aperçoit en début de set (sur more et ribbons, malheureusement) qu'on n'entend que très peu la voix du chanteur, ou sous forme de borborygmes, et que la guitare de Ben Christo (présent depuis 2006 aux côtés d'Andrew) est très largement inaudible, et que cela est bien dommage étant donné que c'est lui qui s'occupe des parties solo... Heureusement les choses s'arrangent finalement assez vite, et on comprend à partir de crash & burn (l'un des titres joués depuis des années qui n'ont jamais connu de parution officielle) que Dylan Smith, le nouveau second guitariste à la stature impressionnante (et on ne parle pas de sa chevelure qui vole au souffle des ventilateurs), est là pour les parties rythmiques - et aussi pour faire le show, puisqu'on le verra souvent en bord de scène, de manière un peu provocante et arrogante vis-à-vis du public. Une fois qu'on ressent un son correct, on se rend compte que les morceaux, s'ils sont pour la plupart connus par cœur du public (il n'y a qu'à voir les réactions à chaque intro), ont parfois des variations qui surprennent, par exemple l'intro de no time to cry laisse quelques secondes d'incertitudes sur les visages des spectateurs, et si certains se plaindront que les versions de ce soir ne soient pas à la virgule près la réplique des versions studio (c'est quand même l'intérêt du concert, coco !), je trouve justement plutôt intéressantes certains interprétations, qui offrent des changements au niveau des guitares par exemple. Car s'il on a deux guitares, tout le reste est piloté par le préposé aux laptops (dont Doktor Avalanche, bien entendu), et ne permet aucune improvisation, mais cela offre une base solide pour les musiciens - et le public, bien sûr. Si crash & burn est inédit mais déjà connu, ce sont trois tout nouveaux morceaux qui nous sont dévoilés ce soir, un show me plutôt calme, un better reptile  qui ne déparerait sur aucun des trois albums officiels du groupe, et enfin un instrumental, kickline, sur lequel les deux guitaristes s'en donnent à cœur joie, preuve qu'avec les années Andrew laisse un peu plus de liberté à ses musiciens, et on sentira d'ailleurs une certaine unité et presque de l'empathie de la part du chanteur, qui rappellera par exemple que l'un de ses amis est mort ici-même en 2015, et si les premiers concerts parisiens du groupe voyaient un groupe plutôt froid vis-à-vis du public, ce soir on dirait presque qu'Andrew n'est pas mécontent d'être là... On ne s'éternisera pas sur la set-list et les titres exécutés, on sait que dominion/mother russia est l'un des moments forts des concerts, c'est évidemment encore le cas, mais on aura également largement apprécié les trois derniers titres du set, sur lesquels Dylan Smith emploie une guitare acoustique, ce qui n'ôte aucune énergie à something fast, i was wrong ou flood II, mais offre un côté plus chaud à ces morceaux.

Le temps d'un aller-retour en coulisses, et le trio/quatuor (le préposé aux machines est bien actif en fond de scène !) revient pour un rappel de quatre titres et une petite vingtaine de minutes, et là c'est l'occasion pour chacun de se lâcher, car si cela démarre tranquillement avec lucretia my reflection, on sait que vision thing, temple of love et this corrosion laissent aux spectateurs la possibilité de danser et de chanter (éventuellement faux, à contretemps ou avec un immonde accent français, comme l'un de mes voisins) en jetant toutes ses forces dans la bataille, et au bout de ces grosses 80 minutes, on pourra faire le constat d'un concert plutôt correct, intéressant, et que les pisse-froid n'auront pas gâché le plaisir de la majorité des spectateurs, il faudrait quand même être de mauvaise foi pour juger négativement ce concert alors qu'on a passé tout son temps à chanter et danser (oui, c'est toujours du même voisin dont il est question). Bref, ce n'était pas donné (l'un des deux concerts onéreux de l'année), mais je ne regrette absolument pas la dépense, et lorsque ce sera à refaire j'en serai de nouveau !

 

Set-list :

  1. more
  2. ribbons
  3. crash & burn
  4. docteur jeep/detonation boulevard
  5. no time to cry
  6. alice
  7. show me
  8. dominion / mother russia
  9. marian
  10. better reptile
  11. first and last and always
  12. kickline
  13. something fast
  14. i was wrong
  15. flood II
  16. Rappel : lucretia my reflection
  17. vision thing
  18. temple of love
  19. this corrosion

 

La suite, cela arrive dès lundi soir, avec le festival Obernoir à l'International, qui commencera avec Les Morts Vont Bien, mais le reste de la semaine sera aussi bien rempli : mardi, il y a David J au Petit Bain, mercredi et jeudi le festival Obernoir continue avec Last Night et Plomb, et samedi The Legendary Tigerman réinterprètera son album "femina" au 104...

 
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Commentaires
C
Salut Mathieu, c'est à me faire regretter de ne pas être venue, moi qui n'ai raté aucun concert de Sister à Paris !!!<br /> <br /> <br /> <br /> Mais grâce à ta chronique, c'est comme si j'y étais !
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