[3 Gnomes] restez ouverts !

Date : samedi 19 mars 2016

À défaut d'accompagner le retour des Olivensteins sur leurs rouennaises terres natales, on a l'occasion de faire une bonne action en se dirigeant en ce début de soirée du samedi vers la Comedia, à Montreuil, pour assister à un concert de soutien à... la Comedia elle-même, histoire de récupérer quelques pépettes pour aider à payer les amendes qui semblent s'accumuler au fil des mois et des soirées. Bonne nouvelle, il y a du monde dans le troquet lorsqu'on s'y pointe, et pas uniquement les musiciens des 6 groupes à l'affiche !

On a évidemment raté une bonne partie de l'affiche, mais il y a encore des groupes à voir et à entendre, comme ces RDC qui n'offrent qu'assez peu d'informations sur eux, rien que le nom du groupe reste assez abscons, on hésite entre le Rez De Chaussée, la République Démocratique du Congo et la Raie Du Cul (j'aurais pu éviter celle-là...), peu importe, l'essentiel est que la musique soit audible, c'est le cas, sans réinventer les choses on a droit à du punk chanté à une ou deux voix, la voix féminine étant sans doute ce qui me retient d'être trop enthousiaste, sans réussir à déterminer exactement ce qui m'y dérange. En tout cas, le groupe met le feu, ça pogote à fond mais avec beaucoup de plaisir juste devant la scène, et certains profitent de la barre installée au coin celle-ci (non, il ne s'agit probablement pas d'une barre de lap-dance, on supposerait plutôt qu'il s'agit de renforcer le plafond) pour faire leur gymnastique, c'est rigolo, décalé, voire complètement absurde, mais c'est tout à fait dans l'atmosphère du lieu : combien de salles de concerts connaissez-vous qui offrent un baby-foot et un flipper dans le fond, où les chiens précèdent leurs punks sans souci, où la pinte est à 4 euros, où fumer se fait à l'ancienne, sans que cela ne devienne oppressant ? La Comedia, c'est aussi/surtout cela, et même sans accrocher forcément à ce qui se passe musicalement, l'ambiance en elle-même suffit à donner l'envie de rester ou de revenir...

Après un changement de plateau plus ou moins rapide, ce sont les organisateurs de la soirée, les 3 Gnomes, qui s'occupent des festivités, avec un set de plus de 50 minutes sous le signe du hardcore punk old school, la référence évidente étant toujours celle des Dead Kennedys, même s'il n'y a pas de copier-coller musical ou vocal entre les deux groupes. En effet, le trio, dont le chant est assuré par le batteur, en Ogam (la langue gnome), s'appuie sur des parties de guitare très travaillées, qui ne correspondraient pas forcément à mes normes habituelles si elles ne s'inséraient pas à la perfection dans les morceaux dont la rythmique basse-batterie est toujours impressionnante, et le public ne s'y trompe pas, qui danse, slamme (oui, oui, même ici on peut slammer !), grimpe à la barre, pogote, reprend même les paroles en chœur (c'est tout de même réservé aux aficionados qui maîtrisent un brin l'Ogam), et même si on se retrouve aspergé de sa propre bière pour ne pas avoir anticipé un déplacement rapide de population, peu importe, de toute façon l'atmosphère est suffisamment chaude pour que cela sèche rapidement. En guise de guest, Josh (Louis Lingg and the Bombs) vient donner de la voix, lui qui travaille sur le nouvel album du groupe, et ce ne sont pas les reprises, celle du too drunk to fuck (Dead Kennedys) comme celle du ace of spades (Motörhead), qui vont faire baisser l'intensité du set, car même traduites les paroles s'appuient sur des riffs connus par cœur, et les spectateurs, jeunes comme plus âgés, hommes comme femmes, se défoulent avec une bonne humeur qui est aussi présente chez les divers musiciens. Bref, même si on aurait bien aimé pouvoir entendre quelques morceaux de plus, on prend un énorme pied, et visiblement on n'est pas les seuls... Reste à espérer que la sortie du futur album nous permettra de les revoir bientôt sur scène !

Pour clore la soirée, les Prouters sont également de la fête, et le vieux groupe punk (plus de 25 ans d'âge) montre qu'il sait encore bien y faire, les spectateurs sont ravis et font montre du même enthousiasme que pour les 3 Gnomes, et l'énergie déployée sur scène comme dans la salle est effectivement à la hauteur ! Bien sûr, les textes sont plutôt déconneurs, comme j'avais pu le constater lors des précédentes opportunités d'assister à un de leurs sets, mais c'est sans doute l'une de leurs marques de fabrique, la bonne ambiance et l'envie de se défouler avec (et pas contre) les autres semblant irrépressibles pour bon nombre des spectateurs. Et au final, après une soirée aussi réussie, la seule incertitude concerne le montant récolté pour pouvoir continuer à organiser des concerts ici, en espérant qu'il se sera avéré suffisant pour payer les amendes évoquées en début de compte-rendu...

La suite, ce devrait être à la toute fin du mois, avec Sex Gang Children au Bus Palladium, ou avec Jessica 93 à la Méca la veille...

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