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l'ayatollah du rock
13 juin 2012

[Paul Weller] coups de son

Date : 13 juin 2012

 

Bataclan, mercredi soir, on avait noté la différence entre l’horaire annoncé sur le site de la salle (19h) et celui affiché sur le billet (20h), cela explique sans doute que la salle soit encore quasi vide à 19h45, et cela induira également que lorsque les lumières s’éteindront, peu après 20h15, pas mal de spectateurs putatifs soient encore dans le bar attenant, et rateront donc une partie du set…

 

Car ce soir, il n’y a pas de première partie, et ce sont donc Paul Weller et ses cinq musiciens qui déboulent sur scène, histoire de nous présenter le dernier album en date du Modfather, « Sonik Kicks », de manière assez étonnante et rudimentaire, puisque c’est l’intégralité de l’album, dans l’ordre de surcroît, ce qui peut surprendre voire choquer certains, mais comme la salle est partiellement remplie d’Anglais (on sait qu’ils franchissent aisément la Manche pour suivre Paul Weller), et que les petits Frenchies semblent connaître le nouvel opus aussi bien que les précédents, l’ambiance est assez rapidement proche de l’enthousiasme. Il faut dire également que ce petit dernier est assez unanimement loué par les chroniqueurs de tous poils, et si on regrette de ne pas suffisamment distinguer la voix de Paul (cela demeurera l’un des regrets de la soirée, avec un son qui ira pourtant en s’améliorant, mais qui part de très loin dans la médiocrité), le passage à la scène est plutôt réussi : certains titres ne convainquent pas forcément (the attic, par exemple), mais dans la foulée d’un introductif green très efficace, c’est le kling I klang (a priori, pas de copyright déposé par Charles de Goal) qui enflamme la foule, qui a fini par bien densifier la fosse comme les sièges de l’étage. Le groupe, basse/batterie/claviers/guitare/percussions, se réduit pour le folkisant by the waters, abandonnant en route la section rythmique et passant à la guitare acoustique, et on est bien plus convaincu avec le retour du groupe au complet pour le funkysant et radio-friendly that dangerous age (choisi comme single), qui énergise les spectateurs suffisamment pour pouvoir apprécier le plus calme et long study in blue, l’occasion d’apercevoir une choriste réputée être la nouvelle épouse du maître de cérémonie, ce morceau offrant également l’opportunité d’ouïr le si surprenant son du mélodica, par Paul et par son claviériste… L’une des pièces de résistance de l’album, dragonfly, voit le modfather s’asseoir derrière son piano, tout en gardant à portée de main sa guitare (il le fera plusieurs fois au cours de la soirée…), et si le titre passe bien, j’en attendais un poil plus de folie, comme quoi les concerts ont toujours de l’intérêt ! En revanche, when your garden’s overgrown est lui hyper efficace, très rentre-dedans, et introduit de manière parfaite un around the lake destiné à perdurer dans les années futures comme pièce centrale des set-lists du groupe, tout est bon dans ce morceau, et le niveau ne baisse que très peu avec le drifters qui suit (j’avoue n’avoir pas forcément perçu les 20 secondes de l’instrumental twilight…), et c’est aussi le premier morceau sur lequel Paul se débarrasse ostensiblement de son chewing-gum (il avait jusque là réussit à chanter avec !), dont on s’apercevra plus tard qu’il possède une collection quasi-inépuisable… Les deux derniers titres présentés, le paperchase à l’intro un peu sombre, et le be happy children qui voit Paul au piano partager le chant avec son batteur, étonnamment, sont eux bien moins convaincants, et c’est après trois gros quarts d’heure globalement réussis que le groupe quitte la scène, en nous prévenant de son retour d’ici 10 minutes…

 

Il n’y a pas eu de mensonge, car 9 minutes seulement se sont écoulées lorsque le groupe revient pour un set acoustique de 4 titres, avec le seul percussionniste derrière ses 5 acolytes qui se sont tous emparés de guitares (acoustiques, bien sûr !) pour interpréter des titres plus ou moins anciens, partant du très beau out of the sinking, issu de « stanley road », pour aboutir à la quasi parfaite you do something to me, dépouillée au possible (même plus de percus), en passant par l’entêtante aim high et la superbe all i wanna do (is be with you), bref une phase plus calme mais splendide, qui permet également de constater qu’on a enfin droit à une acoustique correcte, qui ne se démentira plus avant la fin du set : il est tout de même dommage de ne pas avoir réussi à présenter le nouvel album sous ses meilleurs atours !

 

Pas de sortie de scène, mais chacun retourne à son instrument de prédilection, et on repart dans l’électrique, sans temps morts, sans vraiment non plus de dialogue avec le public (Paul avouera ne pas parler un mot de français, ce qui permet également d’enchaîner plus vite…), juste le temps de reprendre de l’herbe à Nicot (comme Joe Jackson, Paul aime visiblement fumer sur scène…), et on replonge pour une grosse demi-heure largement consacrée aux derniers albums (avec wake up the nation, dans une sacrée version, moonshine ou 22 dreams...), qui prennent une nouvelle dimension, comme ce fast cars/slow traffic qui sous des allures assez psychédéliques envoie bien le bois... Mais que dire des titres les plus anciens ? Un foot of the mountain tirant sur le blues, étiré en longueur, et qui rivalise avec peine avec le stanley road ou le whirlpool’s end final, et on imagine encore ce qu’un into tomorrow aurait pu donner ce soir... Le groupe peut ainsi de nouveau se retirer de scène sous les hourras de la foule, qui attend désormais les rappels en sachant que tout peut arriver, et surtout le meilleur...

 

8 minutes d’attente, et c’est avec 3 guitares (il n’y avait pas trace du moindre clavier en 77-78...) que le groupe revient pour reprendre successivement art school et in the city, deux titres majeurs du premier album des Jam, de quoi rendre fous tant les Brittons que les Parisiens, et le dernier titre du rappel, avec le retour au piano de Paul Weller, est une bien belle exécution de pieces of a dream, qui permet à la salle de commencer à se vider avec le sentiment d’avoir assisté à une sacrée prestation... Mais ceux qui ont eu un poil de patience (pas plus de deux minutes !) sont récompensés, car c’est bien avec the changingman que le groupe aura atteint son sommet ce soir, et le fait que cela fasse partie de mes titres fétiches ne doit pas relativiser cette impression : impossible de résister aux riffs ravageurs du groupe, qui peut lui aussi partir la tête haute, après un ultime salut aux spectateurs... Plus de deux heures de set, même si on ôte les sorties de scène, cela offre au final un concert valant largement le coup (coût ?), et on ne peut après cela que déplorer l’absence du moindre petit stand de merchandising, on aurait bien dépensé quelques piécettes supplémentaires pour garder un souvenir de cette soirée !

 

Repos après toutes ces émotions, et direction Eu à la fin du mois pour le Murmure du Son...

 

Set-list

  1. Sonik Kicks Green
  2. The Attic
  3. Kling I Klang
  4. Sleep of the Serene
  5. By the Waters
  6. That Dangerous Age
  7. Study in Blue
  8. Dragonfly
  9. When Your Garden's Overgrown
  10. Around The Lake
  11. Twilight (instrumental ?)
  12. Drifters
  13. Paperchase
  14. Be Happy Children
  15. Acoustic Out Of The Sinking
  16. Aim High
  17. All I Wanna Do (Is Be With You)
  18. You Do Something To Me
  19. Electric Moonshine
  20. From The Floorboards Up
  21. 22 Dreams
  22. Stanley Road
  23. Foot of the Mountain
  24. Wake Up The Nation
  25. Fast Car/Slow Traffic
  26. Echoes Round The Sun
  27. Whirlpool's End
  28. Rappel 1 : Art School
  29. In The City
  30. Pieces Of A Dream
  31. Rappel 2: The Changingman
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