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l'ayatollah du rock
18 mai 2007

[Violent Femmes] richard three

Date : 18 mai 2007

 

Dans la série "pourquoi ne pas aller faire un petit tour au-delà du périphérique ?", le concert intéressant du vendredi soir se situait à Lyon, dans le cadre des 5e Nuits Sonores, qui ont plutôt une réputation de festival électronique d'habitude, mais sans doute cette année les organisateurs ont-ils voulu s'ouvrir à un public plus ancien...

 

En arrivant à 22h30 aux Subsistances (un ancien entrepôt militaire, qui laisse pas mal d'espace pour déambuler au gré des trois scènes), on a déjà raté les premiers concerts, mais puisqu'il s'agit de tenir une bonne partie de la nuit, il a fallu sacrifier les premières parties ! Ça débute d'ailleurs pas mal, puisqu'à défaut du projet de Jon Spencer (dont on se passe sans difficulté), ce sont les Portugais de Wraygunn qui relèvent le gant sur la scène principale en plein air, et ils le font avec grande classe ! Les 7 nous offrent un rock-bluesy tendance bayou très au point, le mélange du batteur et du percussionniste apporte beaucoup de vie, le bidouilleur ne se fait pas trop remarquer, tout comme le bassiste d'ailleurs, tandis que le chanteur guitariste est comme d'habitude bien habité... Et les deux choristes ? dépassant leur rôle présupposé, elles sont réellement chanteuses, et nous démontrent qu'elles ont un filet de voix de haute qualité ! Après une heure de concert, globalement légèrement plus "propre" qu'à la Maroquinerie, et une reprise du you really got me très personnelle, le chanteur traverse la foule pour se chercher une bière, revient sur scène et nous la joue Lux Interior en grimpant sur les enceintes avant de se jeter au sol... Une belle confirmation !

 

On profite du changement de plateau pour aller jeter un oeil aux autres scènes : la Verrière est sous influence techno, et le restera toute la soirée, ce qui nous en éloignera assez vite... Quant au Hangar, il accueille à cette heure les anglaises des Raincoats, dont le folk punk foutraque est assez vite lassant, les discordances entre la violoniste, la guitariste et la bassiste n'étant pas compensées par le batteur... Dommage, il y aurait pu y avoir une étincelle de vie...

 

Retour sur la scène de l'esplanade, avec la seule date française de l'année des Violent Femmes dont le trio original s'est agrémenté des Horns of Dilemma, une section à géométrie variable composée ce soir d'un percussionniste, d'un guitariste/homme à tout faire, de la propre sœur Cynthia de Gordon et d'un saxophoniste rescapé des Pink Floyd, ce qui permet de découvrir par la même occasion qu'il y a eu du sax dans les PF... Décalage horaire datant de leur retour d'Australie ? Ça commence en douceur, avec des morceaux plutôt rares des VF, orchestrés assez étrangement : parfois, on se sent à un boeuf de free-jazz, on a du mal à reconnaître les titres... Très vite, on revient à des valeurs sûres (freak magnet, american music...), totalement transfigurées par les cuivres ou la percu, avec un Victor déchaîné derrière ("autour  de" serait plus juste...) sa mini-batterie et un Brian plutôt introverti ce soir, mais sacrément efficace avec ses basses de différentes tailles et formes... Si le premier 1/4 d'heure a pu surprendre, la grosse heure qui suit n'est que plaisir (même le morceau en français avec Gordon au violon...), et en terminant avec add it up puis kiss off ils sont sûrs de faire un tabac, qui est largement mérité une fois de plus : même sans actualité, les vieux vous saluent bien !

 

Un tour sous le Hangar, pour constater que les Chicks on Speed correspondent bien à ce qu'on attend d'elles : les 3+2 Allemandes échappent difficilement à la comparaison avec Le Tigre, même si l'absence d'instruments et le jeu de scène moins rigolo empêche de rentrer totalement dans leur trip électro-sans-humour : pas mal, quoique un peu décevant...

 

On attendait beaucoup de la prestation de FM Einheit sur l'Esplanade, et le résultat est pour le moins mitigé ! Si on reconnaît bien l'ancien Einstuerzende Neubauten dans son utilisation de perceuse, marteau et ressorts, l'usage qui en est fait laisse carrément perplexe : accompagné d'un trio basse/batterie/guitare qui envoie le bois, plus un bidouilleur derrière ses machines, on a droit à une heure de morceaux instrumentaux, plutôt plus électro que industriels, qui évoque largement des musiques de films, et la question qui se pose est simple : quel en est l'intérêt en concert ? car le son se perd, c'est plus bruyant qu'autre chose, et on ne comprend pas où s'enthousiasmer...

 

Dernier passage au Hangar, pour constater que l'électro pop kitsch de Angie Reed n'a guère d'effet sur nous, et on revient vers l'Esplanade pour constater que Kid Congo Powers et ses Pink Monkey Birds sont décidément très forts ! Avec un bassiste et un batteur qui assurent l'essentiel des musiques lorsque KC chante (slamme plutôt, le chant n'est pas la principale qualité du bonhomme !), on a parfois du mal à reconnaître les morceaux, mais très vite ça tourne à la démonstration : Kid Congo (et sa guitare au son si particulier) a joué avec les Cramps, Die Haut et le Gun Club, et ces si bonnes références s'entendent tout de suite ! Ses propres morceaux tiennent la route, mais ses reprises électrisent la foule ! Le goo goo muck des Cramps prend une bonne claque, et les quatre morceaux du Gun Club font frémir de plaisir : un sexbeat pour s'échauffer, un fire of love instrumental d'un niveau exceptionnel, for the love of ivy pour nous mettre à genoux, et jack on fire pour le coup de grâce, qu'attendre de plus, surtout à 4h20 ?? Rien, on ferme, rideau, demain c'est Maroquinerie avec les 54 Nude Honeys...

 

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