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l'ayatollah du rock
9 juin 2016

[Whodunit / Kid Congo and the Pink Monkey Birds] tic et toque

Date : jeudi 9 juin 2016

 

Il y a du monde le long du canal qui amène au Point Éphémère, en ce jeudi soir, et si la salle n'affiche pas complet, on sentira en fin de soirée qu'au vu de la chaleur ambiante, ce n'est pas forcément une mauvaise chose, qui aura sans doute permis d'éviter des évanouissements...

 

Il est 20h30 pétantes lorsque les 4 Whodunit entament leur set, et si on sait à quoi s'attendre, on ne boude pas notre plaisir de retrouver ce "garage blues punk" (c'est eux qui le disent !) aux influences affirmées et revendiquées, du Gun Club aux Cramps, entre autres, mais qui est loin de se cantonner à de l'imitation. Emmené par un chanteur-guitariste en grande forme, dont le visage hyper expressif et la voix (le chant, en général) très particulière ajoutent à la qualité musicale de l'ensemble, le groupe nous offre une prestation aussi impressionnante que la dernière de la Comedia, il y a 7 mois, en s'appuyant sur leurs trois excellents albums, dont le petit dernier en date "welcome to...". Le duo basse-batterie est solide, efficace, et permet aux deux guitaristes d'inverser les rôles lead/rythmique, le deuxième guitariste s'offrant parfois de petites envolées bien foutues à l'harmonica. On parlait d'influences, et voici que c'est fire of love qui déboule, la reprise de reprise (Jeffrey Lee Pierce l'avait déjà dégotée chez Jody Reynolds) est exemplaire, et d'autant plus intéressante qu'elle est loin du plagiat, l'appropriation est évidente, et la conjugaison de la référence et de son exécution font que le public est aux anges, ce qui n'est que justice. En moins de 3/4 d'heure, timing oblige, le groupe enchaîne les titres, sans (se) laisser de repos, on notera un welcome lui aussi hyper carré pour la bonne bouche, et si les tentatives pour faire participer le public ne sont pas toujours convaincantes, la reprise finale de she said (là aussi, on est dans la cover de cover, puisque les Cramps avaient popularisé ce thème incroyable d'Hasil Adkins) est l'occasion parfaite de se rattraper pour le public, puisque le micro est placé dans la fosse, et que les spectateurs peuvent s'en donner à cœur joie pendant que le chanteur descend à son tour de la scène. Au final, on ne peut avoir qu'un seul regret après cette apparition fulgurante et mémorable : que le groupe n'ait pas eu plus de temps pour nous offrir quelques titres supplémentaires. On espère se rattraper le plus vite possible, il faudra juste se tenir au courant de l'actualité scénique du quatuor !

 

On n'a guère le temps de souffler (euh... si, finalement, on a le temps de se reprendre une binouze !), avant que Kid Congo and the Pink Monkey Birds n'arrivent sur scène, et on n'a guère de doutes sur la qualité de ce qui nous attend, tant les concerts de l'ancien guitariste du Gun Club, des Cramps ou des Bad Seeds de Nick Cave au fil des années conservent un niveau qui souvent frôle l'exceptionnel. Après deux ans d'attente (on n'avait pas l'habitude de se faire snober aussi longtemps), le quatuor revient avec un nouvel album sous le bras, pas encore écouté mais qui va constituer une bonne partie de la set-list. Le Kid himself est coiffé d'une toque sous laquelle il doit crever de chaud, mais il ne la quittera jamais, tandis que ses comparses ont anticipé les fortes températures qui les attendent, et c'est avec un instrumental, le tout nouveau nine mile blubber pile, que le set démarre, et on sent immédiatement que le son du soir va être très psychédélique. La guitare du Kid est comme souvent très aigrelette, et pendant que ses trois musiciens font le job, il attire un poil plus l’œil et l'oreille, mais assez vite on a le sentiment que cette présentation de tout nouveaux titres (les deux tiers de la set-list) empêche le leader et son groupe de totalement se lâcher, on n'a vraiment pas l'habitude de cela, et évidemment cela se communique dans la fosse, qui est bien moins exubérante que lors des shows précédents du combo. Cela ne signifie pas que l'on s'ennuie, on apprécie bien sûr la reprise du she's like heroin to me (Gun Club), mais il n'y a pas un mot d'accompagnement, pas une seule fois Jeffrey Lee Pierce ne sera cité au cours de la soirée, à croire que Kid Congo n'est pas très bien luné aujourd'hui... Il y a des moments très intenses tout de même, magic machine s'avère quasi punk, très efficace, mais i found a peanut manque par exemple un peu de jus, et même s'il est plutôt "dansant" au départ (je me comprends), il n'emporte pas les spectateurs, qui sont globalement assez statiques, cela danse sur place mais il n'y a pas à craindre de débordements d'un pogo qui n'existe pour ainsi dire pas. Au bout de 55 minutes, après un dernier titre instrumental, le groupe quitte la scène, bien sûr on en attend plus, voire mieux, alors nous avons droit à un rappel, qui démarre avec le dernier 45T en date, un bruce juice bien efficace, on ne se plaindra pas de lui ! Mais on tombe un peu des nues à l'écoute du sex beat qui suit, tant la reprise du morceau iconique du Gun Club est ce soir molle, peu envoûtante, et c'est avec un dernier instrumental, assez psychédélique mais bien trop long que le set se termine, on s'est pour le coup un peu emmerdés sur ce dernier titre, et il est dommage de clore ces 72 minutes ainsi, lorsque les lumières se rallument on sent que certains sont mi-figue mi-raisin, sans doute les nouveaux titres étaient-ils un peu trop présents sur la set-list, peut-être tout simplement n'a-t-on pas eu de chance, et sommes-nous tombés sur un soir sans du groupe, qui nous aura offert une prestation sans âme. Mais cela ne nous refroidira pas pour l’avenir, le Kid peut revenir, nous serons là, ce n'est pas un léger faux-pas qui va remettre en cause un parcours jusque là exemplaire ! Et puis, d'ici là, le public aura également eu le temps de s'habituer aux titres du nouvel album cela pourra également aider...

 

Set-list :

  1. Nine mile blubber pile
  2. Coyote conundrum
  3. She's like heroin to me
  4. Psychic future
  5. Magic machine
  6. Ricky ticky tocky
  7. I found a peanut
  8. Anything to say
  9. Chicano studies
  10. La araña
  11. ??
  12. ??
  13. Escapetism
  14. Nasty hat
  15. ?? (instrumental)
  16. Rappel : Bruce juice
  17. Sex beat
  18. ?? (instrumental)

La suite, ce sera sans doute dès samedi à la Féline, où Dimi Dero et Delphine Ciampi accompagneront Kim Salmon pour un show rarissime.

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