[Patrick Eudeline] euthanasie pour les rockers !

Date : 24 septembre 2004

après une longue hésitation, le métro m'a amené ce soir jusqu'au Glaz'Art, où le concert que devait jouer Métal Urbain était remplacé par des petites choses inconnues pour la plupart.

Pour l'occasion, la population était assez colorée, de la vieille mémée au sombrero au black à crête verte, en passant par des dandys poseurs, des djeunz venus écouter du rock, des vieux venus jouer aux jeunes, et des anonymes venus soutenir leurs amis musiciens...

A l'entrée, un CD de "Ciao ! Manhattan" était offert pour compenser l'absence de la tête d'affiche prévue, je dois avouer que je ne l'ai pas encore ouï...

Des DJs du groupe Transistor s'occupaient de l'animation musicale, en attendant que le plateau se mette en place. Hormis deux morceaux des Fall et un des Slits et des Clash, le reste oscilla entre la gentille soupe et le méchant boum-boum, mais pourquoi pas ? Si on commence à se plaindre de la musique, maintenant...

La première à occuper la scène s'appelle Ana Rago, elle est apparemment italo-anglaise, et elle a dû sécher des cours : il faudra que quelqu'un lui explique la distinction entre cabaret et racolage putassier, et si ses ambitions sont de faire le lien entre Marlène Dietrich et Gitane Demone, elle n'en est qu'à relier Sabrina à Christina Aguilera, si vous voyez ce que je veux dire... Et, pire que tout, jouer en play-back est rarement efficace, surtout quand on se prend au sérieux !

Menfin, il restait d'autres groupes, dont voici le prochain : Patrick "Asphalt Jungle" Eudeline et ses "amis". Les guillemets sont de rigueur, car c'est plus du vice que de l'amitié que de laisser un vieux junkie malheureusement échappé à la tombe (oui, OTH avait raison !) jouer les chanteurs de baloches, chantant faux, sur une musique qui dans ses moments les plus inspirés hésitait entre les Doors et Johnny Hallyday... quand les musiciens jouaient dans le même tempo, évidemment !

En bref, c'était navrant, désolant, pitoyable si vous insistez !

Un quatuor s'installe ensuite (très lentement, il y a bien 1/2 heure d'attente), qui s'appelle "Madame de C...", et une comparaison vient immédiatement à l'esprit : ces gens ont été biberonnés au Wire ! La seule chose incompréhensible, c'est d'avoir remplacé le batteur par un bûcheron (genre Kolinka, pour les plus vieux), et le chanteur par une huître maniaco-dépressive (genre... ah, vous aussi vous voyez de qui je parle ??). Disons qu'ils obtiennent à peine la moyenne, et qu'ils feront bien mieux quand ils se concentreront sur la musique plutôt que de vouloir jouer les stars "on stage" !

Un intermède rigolo : un duo est prévu pour déclamer de la poésie sur un fond de guitare, mais au bout d'un morceau (un poème d'un SS d'Auschwitz, si j'ai bien compris), le manque de réaction du public aboutit illico à un "je vous hais" qui clôt la prestation, le guitariste n'étant pas loin de fracasser sa guitare sur un jeune embierré dont la tête à claques ne lui revient pas ! Et après on devrait s'intéresser à la poésie ? Sans moi, je vous laisse la place...

Le dernier groupe à investir les lieux avant de laisser la place aux DJs en goguette est le fameux "Ciao ! Manhattan", qui s'avère être du rock plutôt groovy, jazzy, funky, et à vrai dire quasi-nully. Je supporte un morceau et demi avant de m'enfuir, mais j'ai le temps de retenir un refrain qui va rentrer dans les annales : "oooooh, je sue ! ooooooh, je pue !", vous voyez le niveau...

Finalement, la seule bonne nouvelle de la soirée, c'est de n'avoir mis que 55 minutes à rentrer du Glaz'Art à pied... joli score, je trouve ! Et en plus, j'ai a priori 15 jours pour me remettre (en ingurgitant par exemple à hautes doses la réédition du "London Calling"), avant le retour du Tigre le 10 octobre au café de la Danse... n'hésitez pas à venir, ça vaut les coups d'oeil et d'oreille !