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l'ayatollah du rock
1 novembre 2023

[Institute/Glue/Litovsk] dopamine for everybody

Date : mercredi 1er novembre 2023

 

Il est rare que j'aille deux fois dans la même année au Glaz'Art, dont la programmation est souvent bien trop métallique pour moi, mais en ce mercredi soir de jour du salsifis, il est quasiment impossible de ne pas se déplacer, tant l'affiche est immanquable (certains viendront même de Nantes, quitte à affronter la tempête au retour)...

 

C'est férié, il y a donc moins de RER que d'habitude, ce qui explique que Deletär ait déjà bien entamé son set lorsqu'on entre dans la salle. Les Stéphanois font dans le hardcore brutal, bruyant, largement au-delà de ce qui peut me seoir, et si la plus grande partie du public (plus nombreux que ce qu'on pouvait craindre, la salle sera loin de sembler vide) semble apprécier ce qui dégorge des enceintes, je reste bien moins conquis, attendant la suite avec une certaine impatience.

 

Car c'est Litovsk qui débarque ensuite sur scène, et on sait à quel point le sextet brestois sait y faire en matière d'anarcho-punk (même si les musiciens sont un peu rétifs à toute appellation, comme ils nous l'avaient expliqué en mars à l'Ess'Pace), avec cette alternance régulière et toujours aussi originale entre les deux chanteurs qui se partagent le chant et les langues utilisées. Le groupe a sorti cette année un nouveau mini-album dans lequel il pioche allègrement (auntie christine), mais n'hésite pas à aller chercher ailleurs, que ce soit dans le split 45T avec Hinin (la reprise méconnaissable et extrêmement réussie du baston des Bérus) ou dans leurs enregistrements plus anciens, comme dispossessed, ce qui ne fut pas ou ce nergenst qui finira comme souvent la prestation du groupe. La section rythmique est omniprésente, offrant un aspect post-punk qui me paraît évident, tandis que les deux guitares s'en donnent à cœur joie, sans évidemment trop en faire, on est ici toujours dans l'efficacité et jamais dans la démonstration, cela n'empêche pas la tension permanente, et permet aux chanteurs de s'appuyer sur une base solide pour présenter puis interpréter les titres, le groupe tient toujours à ce que son public comprenne de quoi parlent les textes, engagés, pertinents, et le mélange des langues n'empêche pas les spectateurs des premiers rangs de relayer le chanteur à l'occasion, avec des paroles intégralement connues. Une fois de plus, et même si la soirée s'arrêtait là, elle serait d'ores et déjà réussie rien qu'avec cette prestation (mais rassurez-vous, la soirée continue !)...

 

On passe l'Atlantique avec le troisième groupe à l'affiche, ce Glue venu d'Austin qui va nous proposer un hardcore à l'ancienne, du genre Bad Brains sans reggae, et le quatuor va se montrer pour le moins bluffant dans ce style. C'est rapide, rentre-dedans sans être bourrin, cela évite la plupart du temps les solos de guitare (on remarquera les deux morceaux qui en incluent, cela signifie que tous les autres en sont dépourvus), et si le chanteur est impressionnant (visuellement comme vocalement), le groupe évite lui aussi de sombrer dans le démonstratif, se contentant (si l'on peut dire) de nous rassasier avec des titres courts et incisifs qui sont de petites bombes auxquelles on ne cherche évidemment pas à résister. Comme pour l'ensemble des groupes de la soirée, la prestation tourne autour de la demi-heure, c'est à la fois suffisant pour permettre d'avoir 4 groupes à l'affiche, et un peu frustrant, ce qui permet également aux spectateurs de se ruer sur le stand de merch' à la fin de chaque concert, histoire de conserver un souvenir physique en sus du souvenir visuel et musical de ce qui vient de nous tomber dessus. Une sacrée découverte, presque inattendue à vrai dire...

 

Pour terminer la soirée, c'est un autre quatuor en provenance d'Austin qui s'y colle, il faut dire que Institute est pour moitié composé de membres de Glue, mas pour le coup on sait à peu près ce qui va nous tomber dessus puisque ce quatuor-ci a déjà sa fanbase française, réunie ici à défaut d'autres dates, et c'est presque silencieusement que les spectateurs vont accueillir les titres qui nous seront proposés... Le quatuor (guitare/basse/batterie/chant, comme Glue avant lui) fait dans un punk/post-punk pas très violent, avec souvent des titres courts, et un chant qui est rarement audible par-dessus la guitare, même après un changement de micro on constatera que la voix est très mal mise en avant. Étonnamment, cela m'évoque régulièrement les Swell Maps, en plus direct et punk bien sûr, mais on sent qu'il y a quelque chose de très particulier et original, c'est surtout le chant qui me rappelle Nikki Sudden et ses acolytes, et cela ne fait qu'ajouter au plaisir qui parcourt tout un chacun à chaque morceau. La sortie du nouvel album est le prétexte de cette tournée, mais bien sûr le groupe se réfère à de plus anciens enregistrements, avec la même qualité d'un bout à l'autre du set, qui sera d'ailleurs l'occasion d'un rappel inespéré, histoire d'ajouter une cerise sur le gâteau d'une soirée qui décidément sera allée encore plus haut que tout ce qu'on pouvait en attendre. Maintenant, on n'a donc plus qu'à écouter tout ce qu'on a récupéré au merch'...

 

La suite, ce sera probablement mardi prochain, avec le retour de Deerhoof à la Maroquinerie.

 
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