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l'ayatollah du rock
19 février 2022

[G.A.Z/Powercello/Abdullah Sheraton/Sagittarius A] navarin réussi

Date : samedi 19 février 2022

 

Si on peut supposer que l'Ess'Pace a fait le plein en ce samedi soir de soirée Barrocks, on décide d'aller jusqu'à Vitry, au Pylos, un squat qui vit ses derniers mois (semaines ?) avant expulsion. C'est loin, mais on y arrive finalement assez vite, il faut dire qu'à 19h les transports sont encore plutôt réguliers, c'est plus pour le retour qu'une petite inquiétude règne...

 

À l’heure où G.A.Z va démarrer son set (20h et quelques), nous sommes quand même une trentaine de personnes agglutinées devant la scène, on sait que le trio n'a pas pour habitude de faire traîner ses sets, là encore en moins d'une demi-heure ce sera bouclé, cela signifie que les titres généralement courts vont s'enchaîner rapidement (objectif partiellement atteint) et que l'énergie va déborder (objectif intégralement atteint). Les trois musiciens (guitare-basse-batterie) s'occupent des voix, même si c'est majoritairement le guitariste qui s'occupe du chant lead. Si je n'avais pas été totalement convaincu fin août dernier à Montreuil par la prestation du groupe, ce soir mes réticences s'envolent en fumée, il faut dire que toute la première partie du set évoque furieusement les Garage Lopez, même si on ne comprend que très difficilement les paroles, et si le batteur pratique l'ironie en déclarant que "c'est punk, donc c'est carré", il faut être de mauvaise foi pour ne pas se laisser emporter par la fougue qui émane de la scène. Bien sûr, je suis toujours aussi nul au jeu du "celui qui reconnaît la reprise a droit à une bière" (trois fois je reste sans réponse, y compris pour les Beastie Boys - info récoltée post concert), mais lorsque la prestation se conclut sur un abruti qui aura débouché les dernières esgourdes assoupies, on peut retourner au bar (de la bière ambrée plutôt que de la blonde, si c'est pas une bonne nouvelle, ça !) avec le sourire jusqu'aux oreilles, la soirée a sacrément bien démarré.

 

Le groupe qui prend le relais est bien moins classique, puisqu'il s'agit d'un quatuor composé d'un violoncelle (électrifié), d'une basse (le bassiste passera à l'occasion au trombone), d'une batterie et d'un sax. Powercello n'est donc pas là pour nous caresser dans le sens du poil, et si les sonorités résonnent régulièrement dans un cadre plutôt jazzy, ce n'est pas tout le temps le cas, j'y retrouve une façon de faire que Terry Edwards a réussi à mener jusqu'au bout, ce que le quatuor du soir n'a pas totalement réussi à mon sens. Il n'est qu'à voir les deux reprises (en tout cas celles que j'ai reconnues), puisque celle du red right hand (Nick Cave and the Bad Seeds) ne me convainc guère tandis que celle du psycho killer (Talking Heads) ne m'apparaît pas meilleure que la version originale (je déteste toujours les Talking Heads). Bref, ces 45 minutes, sans être inintéressantes, ne provoquent pas d'enthousiasme démesuré chez moi, je pense qu'il y a mieux à faire dans cette configuration, et plus spécifiquement en perturbant le spectateur, ce qui n'a pas été réellement le cas.

 

Le temps de se réchauffer avec un petit mafé (les courants d'air ne sont pas totalement compensé par le poêle improvisé au milieu de la pièce), et c'est le duo Abdullah Sheraton qui se met en place : on remarque d'un coup que le nombre de spectateurs a spectaculairement augmenté, on ne doit pas être loin d'une centaine désormais, et on le comprend d'autant mieux que c'est bien la présence du groupe à l'affiche qui m'a fait traverser Paris... Une basse, une batterie, une inventivité de tous les instants, en s'appuyant à l'occasion sur des bandes, cela ne semble pas extraordinaire vu comme ça mais dès que la musique démarre la magie opère, à coups de sonorités convaincantes et toujours en lien avec les modulations de rythmes incessantes, et personne ne s'étonne plus de voir apparaître un cor modulé à la mode AS, bien sûr. Le public en redemande, ça danse sans interruption devant la scène, et si les deux musiciens craignaient un peu le froid avant de grimper sur scène, nul doute que la chaleur ambiante les aura aidés à nous offrir une prestation aussi intéressante que d'habitude, au sein de laquelle on aura reconnu une réinterprétation de a forest (Cure) plutôt éloignée de celle de Goul, mais pas moins fascinante et entrainante. La seule comparaison qui me vient à l'esprit (et depuis bien longtemps désormais) tient en un parallèle avec les regrettés NoMeansNo, sans doute à cause de cet aspect free et toujours borderline, on est en permanence sur le fil du rasoir, et au bout de cette cinquantaine de minutes on peut vous confirmer que cela fait beaucoup, beaucoup de bien !

 

La soirée se termine avec le régional de l'étape, puisque Sagittarius A est vitriot, le duo guitare-basse veut profiter de ce concert pour présenter les titres de son deuxième album (et la venue chez Konstroy est prévue), mais tout ne se passe pas comme prévu : en raison de problèmes techniques (une histoire de carte-son pour le laptop, apparemment, et aussi une absence de retours sur scène), la première partie du set est hachée, le guitariste-chanteur cherchant à tout prix à faire fonctionner l'accessoire indispensable à l'environnement des morceaux. Une fois le problème résolu (ou la recherche de solution abandonnée), le duo s'y met à fond, et on retrouve alors ce qu'on avait apprécié dans le premier album, des variations de rythmes, un chant parlé aux introductions mordantes et aux textes incisifs (je suis un leader né, tentative puérile de démonstration quant à la dite cécité de la justice), des riffs brutaux quand il le faut, et si de temps à autres on sent que cela repose un peu trop sur ce qui sort du laptop, cela demeure assez rare, la plupart du temps la mayonnaise prend bien, et si la salle s'est un peu vidée, le contingent de spectateurs encore présents continue encore à pogoter bien comme il faut. Musicalement, l'idée d'un mix entre Metal Urbain et Troski Nautique me traverse l’esprit, et si cela va évidemment au-delà de cette comparaison, cette heure de set (à peu près, avec les problèmes techniques) qui se termine sur je cours en mode commando laisse un goût agréable en bouche et dans la tête, et on n'a donc plus qu'à attendre de pouvoir entendre les nouveaux morceaux en version studio pour pouvoir confirmer cette bonne impression. Il n'empêche qu'il est déjà minuit passé, alors on repart à la recherche du transport en commun, et mettre une heure et demie pour rentrer n'est finalement pas si long que cela...

 

La suite ? Au pire ce jeudi à l’Élysée Montmartre avec La Colonie de Vacances, mais il y aura peut-être un petit concert avant, mardi ou mercredi.

 
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