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l'ayatollah du rock
17 septembre 2022

[Punks 'n' Freaks] nous reviendrons

Date : samedi 17 septembre 2022

 

C'est samedi, et comme prévu il y a du choix, mais comme il faut prendre une décision, et rapidement, je me rends en début d'après-midi (16h un samedi, c'est bien le début d'après-midi ?) jusqu'aux Lilas, au Tambour à Vapeur, où un festival Punks 'n' Freaks est annoncé, ou comment allier musique et activités circassiennes dans un lieu menacé d'expulsion à très brève échéance...

 

On se souvient d'être venu ici fin janvier, le lieu est toujours aussi grand, mais la salle réservée aux concerts sonne un peu le creux quand on y arrive, alors que le premier concert a déjà démarré : c'est Talia qui est en scène, un trio guitare/basse/batterie qui tourne depuis bien longtemps mais qui est pourtant tout nouveau pour moi. Si l'affiche du festival est plutôt punkoïde, avec Talia on est dans un monde un peu parallèle, avec une volonté affirmée de faire dans le gros riff mais qui m'évoquerait plutôt du proto-punk qui ne s'empêcherait pas quelques légères envolées guitaristiques à l'occasion, même si certaines références me semblent bien plus heavy ou grungy. C'est plutôt pas mal pour entamer la journée, la qualité ne baisse pas lorsque le batteur et le guitariste échangent leurs places, et on aura apprécié tout au long du set la morgue de la bassiste qui s'occupe de son instrument sans chercher la moindre pose, ne semblant s'intéresser à ce qui se passe hors scène que lorsqu'une petite fille (la sienne ? Pourtant la bassiste a une allure très juvénile) s'approche d'elle... En résumé, c'est bien fait, assez carré, et cela n'aura incité personne à quitter la salle, c'est déjà bien !

 

Le temps de jeter un œil rapide au numéro de clowns, qui confirme que le cirque ne m'attire guère (les tours de magie, jongleries, acrobaties diverses qui suivront dans les heures à venir ne me passionneront pas plus), et on retourne devant la scène où Abdullah Sheraton se prépare à donner la leçon, comme à chaque fois que le duo joue : le "pruck-nok" du duo (batterie/basse modifiée à pédales multiples et zarbi) est toujours excitant et super énergique, plein de ruptures, de reprises, de variations, et de petits détails qui font sourire tout en nous remuant de la tête aux pieds (enfin, pour ceux qui dansent, bien sûr). On regrette un brin que la voix soit si peu audible (un problème qui reviendra plusieurs fois dans la soirée, visiblement l'ingé-son n'entend pas la même chose que les spectateurs), mais cela ne gâche pas trop la fête, le groupe se permet en plus de tester quelques nouveautés (comme le sextoy maria - nom provisoire mais qui a de la gueule, non ?), et comme le public est - comme moi - fan de tout ce que peuvent nous offrir Tapou et Francis, autant dire qu'au bout de cette prestation, qui aura vu vendetta ouvrir le rappel et le fameux cor à une note faire des siennes, on se dit que le festival est déjà réussi !

 

C'est un autre trio qui s'empare de la scène par la suite, bien plus jeune, puisque les trois membres de Fracture ne semblent avoir atteint leur majorité que depuis peu... Au programme, un punk-rock en version souvent street-punk, le chant étant assuré (souvent simultanément) par la guitariste et la batteuse, le bassiste se contentant de maîtriser son instrument - ce qui est déjà pas mal ! Pour le coup, le public s'est très largement rapproché de la scène, et cela commence à bouger pas mal, on sent qu'il y a des (bonnes) influences, et l'exemple en est du titre fracture qui conclut le set. On a même droit à un titre en rappel, qui contente tout le monde, et au bout du set on se dit que ces jeunes pourraient bien rameuter du monde à l'avenir s'ils continuent à proposer des morceaux bien travaillés...

 

Une bière plus loin, et c'est le trio toulousain Silly Walk qui s'y colle, et autant les amis les ayant déjà vus que le style annoncé (du "punk 77", simplement) font plutôt envie, ce qui peut également expliquer que la salle commence à sérieusement se remplir. Le trio (un micro chacun pour le guitariste et le bassiste, un micro-casque pour le batteur) commence sur too old to die young (qui concerne désormais pas mal de monde dans la scène punk), puis enchaîne très vite avec le titanic (my over) reaction de 999, autant dire qu'il respecte l'ordre du jour, mais assez rapidement j'ai le sentiment que c'est un peu brouillon, ce que confirme une nouvelle reprise, celle du neat neat neat des Damned que j'estime légèrement approximative. N'allez pas croire que je crache dans la soupe, c'est relativement agréable à entendre, et la (nouvelle) reprise de r.a.m.o.n.e.s. (Motörhead) est très speed et plus intéressante que la moyenne, mais au bout du set je reste un peu sur ma faim - il faut dire qu'il va falloir aussi commencer à songer à se sustenter...

 

Après vérification, il n'y a rien à manger sur place, alors je vais (re)tester un peu Die Vräcks avant d'aller chez le kebab du coin, et il faut bien avouer que le punk rock à l'anglaise du groupe (le premier titre contient du god save the queen, c'est de saison...) confirme qu'il est bien fait, d'autant plus appréciable que ce soir on entend bien la basse, et on comprend que le public apprécie cette prestation. Pour ma part, vu que c'est une redite, je me permets d'abréger le plaisir pour me remplir l'estomac, la soirée est encore loin d'être terminée !

 

Le temps de finir mon assiette, et c'est au tour du trio Stupid de nous montrer son savoir-faire, d'autant plus qu'il seront invités le dernier dimanche de septembre à Konstroy... Le plus avisés auront reconnu Jean-Luc Lopez à la basse (et au chant principal), accompagné de deux jeunots à la guitare et à la batterie, mais cela commence mal, ou plutôt cela ne commence pas tout de suite, puisque le batteur crève une caisse claire pendant les balances, ce qui n'est pas de bol. Si on ajoute à cela une corde de guitare pétée pendant le set, on comprend que le groupe n'échappe pas aux incidents techniques, mais l'important reste le côté musical de la chose, et là on n'est pas déçu : il est difficile de nier un lien évident avec ce que peuvent nous proposer les Garage Lopez lors de leurs prestations, sauf qu'ici il n'y a pas de petites blagues, les titres s'enchaînent très vite, et si parfois on note que le son est à la fois un peu plus lourd et un peu plus speed, l'ensemble est d'une efficacité redoutable. Les désormais nombreux spectateurs (pendant le passage au kebab, le Tambour s'est rempli de punks, souvent jeunes, et de chiens qui vont avec) peuvent exulter, le groupe a fait une belle impression, il reste désormais au groupe à rendre accessibles quelques uns de ses titres...

 

On va finir la soirée en beauté avec les Panik LTDC, qui depuis 6 ans que je ne les ai pas vus sur scène ont à peu près tout changé, sauf l’inamovible et charismatique chanteur Christian, qui pâtira lui aussi d'une balance ne mettant pas en avant sa voix, très loin de là... Démarrant avec l.t.d.c., qui entamait l'album "aujourd'hui plus qu'hier" (2018), le set va essentiellement s'appuyer sur la partie récente de la vie du groupe, puisque en guise de vieilleries seul festival se verra interprété, avec une bonne dose de réorchestration au passage, sans doute histoire de rappeler que le groupe vit dans le présent et pas dans un passé, fût-il glorieux. Alors le quatuor passe en revue l'essentiel du dernier album en date, qui contient des pépites telles que la vie que j'aime ou julia, mais inclut également deux titres encore plus récents, un trop tard plutôt pêchu et un nous reviendrons plein de promesses. Les musiciens que Christian a recrutés sont bien carrés et efficaces, on entend d'ailleurs plus les voix du bassiste et du guitariste sur les chœurs que celle du chanteur, et hormis un léger flottement tout s'enchaîne parfaitement, validant le choix initial de venir ici ce soir. Le groupe termine son set sur l'habituelle reprise de Piaf (non, je ne regrette rien), et ces quasi-3/4 d'heure donnent à la fois envie de revoir rapidement le groupe (on ne va pas encore attendre 6 ans !) avec une meilleure balance, et aussi d'inviter Christian et ses musiciens chez Konstroy (oui, je suis toujours à l'affût !). Ça devrait se faire, il va juste falloir trouver une date, autant dire que pour un groupe qui n'est pas basé à l'autre bout de la France je suis très confiant !

Set-list :

  1. l.t.d.c.
  2. aujourd'hui plus qu'hier
  3. ils sont tous là
  4. nous reviendrons
  5. la vie que j'aime
  6. juste un vieux punk
  7. trop tard
  8. festival
  9. julia
  10. non, je ne regrette rien

 

La suite ? Un peu de repos des oreilles avant de reprendre, sans doute le 27 au Petit Bain avec ...And you will know us by the trail of dead, mais peut-être la veille au Supersonic avec Coach Party...

 
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