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l'ayatollah du rock
29 janvier 2022

[The Flug/Guillotine/Louis Lingg and the Bombs/La Pire Hour] roule, tambour !

Date : samedi 29 janvier 2022

 

Si les concerts debout restent introuvables dans le circuit officiel, les punks retrouvent le sourire en se rendant du côté des Lilas, où le Tambour à Vapeur propose une belle affiche en ce samedi soir. Le lieu est grand, très grand (a priori c'est une ancienne laverie, investie depuis le mois d'août dernier), et si un food truck à l'entrée permettra aux uns et aux autres de se restaurer véganement, le bar à l’intérieur proposera du vin, de la bière blonde, et aussi de l'IPA, dont le stock ne durera pas - les punks seraient-ils aussi victimes de la mode ? Une fois dans la salle principale (les concerts se déroulent dans une autre salle, plus petite, mais agréable, avec une acoustique finalement pas si mal), on apprend que la police ne viendra pas nous chasser, si les concerts se terminent pour 23h. Résultat, ça traîne peu, et le premier groupe entame les hostilités peu après 19h.

 

On a déjà vu plusieurs fois le quatuor nommé The Flug, on sait donc à peu près à quoi s'attendre : deux chanteuses qui se relaient souvent, et s'appuient sur un duo mixte de guitaristes (la dernière fois, c'étaient deux hommes qui officiaient), le tout sur des rythmes issus de boîtes idoines. En première approximation, on peut penser qu'il s'agit d'un mix entre les Béru et la scène riot grrrl, qui s'avère en permanence énergique et plein de bonne humeur, et les spectateurs réagissent plutôt bien à ce qui leur est proposé. Bien sûr, on n'est pas dans la perfection, on sent de temps en temps qu'on flirte avec la limite, mais peu importe, et si on veut être franc on imagine que la fin du set va plutôt marcher sur les platebandes des Ludwig : ces jeunes gens ont pour le moins de bonnes références, et comme ils ne se prennent pas la tête on apprécie cette ouverture de soirée, qui met la soirée sur de bons rails - ce dont on ne doutait guère !

 

Le temps d'un petit changement de plateau, et de croiser du monde et des animaux (un chien, un perroquet, un mustélidé - ne me demandez pas s'il s'agit d'un furet, d'une fouine, d'une belette ou d'un vison, je ne suis pas spécialiste, dans tous les cas c'est plutôt inattendu), et c'est un quintet qui grimpe sur la scène : Guillotine est un supergroupe formé autour de Vérole (les Cadavres, €uroshima...), qui a sorti un 5 titres l'an passé, et qui répètera plusieurs fois qu'il s'agit ce soir de son premier concert (dédicacé à Batman, l'ancien batteur de Spermicide) - ce qui pourrait expliquer que ses musiciens aient été un peu stressés avant leur prestation. C'est donc sur la base de ces cinq morceaux que le groupe mène sa prestation, on remarque que les paroles sont plutôt compréhensibles (dans les conditions acoustiques inhérentes à un squat, il y a toujours un doute), que Vérole confirme son charisme en attirant invariablement les regards sur lui, ce qui est possible dans la mesure où ses musiciens (deux guitares, basse, batterie) lui offrent un écrin sonore pour ce faire. Les titres connus (à cran, copie conforme) prennent une certaine ampleur en version live, un aspect un poil plus rude qu'en studio, le titre rock the cabas permet de faire voler un sac Franprix dans la salle, et si la reprise du she's a lost cause des Cosmic Psychos australiens s'avère très bien exécutée, le groupe va subir quelques avanies au fil des minutes. D'abord, l'un des guitaristes casse une corde, et se retrouve un peu démuni pendant quelques minutes, cela expliquant peut-être les difficultés qui s'ensuivront avec un nouveau morceau ce tina devant être repris deux fois avant de pouvoir aller jusqu'à son terme - il n'aurait été répété que deux fois en studio, cela peut donc expliquer cette mésaventure. On aura également apprécié d'entendre le titre en anglais virtual tears (ce n'est pas l’habitude de Vérole d'écrire en anglais), et au bout de cette prestation qui s'est étirée un peu plus longtemps qu'envisagé, par la faute des désagréments déjà évoqués, on en termine avec une autre reprise, celle du r.a.m.o.n.e.s. de Mötörhead; histoire de faire plaisir à tout le monde ! S'il s'agissait bien du premier concert du groupe, les nombreux spectateurs présents pourront y repenser plus tard en disant "j'y étais", cela valait effectivement le coup d'oreille...

 

On respire un bon coup, on réussit (difficilement) à rejoindre le bar pour recharger les batteries, et on retourne rapido dans la salle, car Louis Lingg and the Bombs vient tout juste d'entamer son set, avec le désormais habituel freaky deaky tiré de son dernier album ".​.​.​checking system​.​.​.​disruption detected​.​.​.", qui constituera la base de leur petite quarantaine de minutes de set, puisqu'on y retrouvera par exemple belly up, disrupt ou nowhereland. Comme toujours, le set est animé, agité, festif, cela se voit sur scène et se ressent dans la salle, il faut dire qu'il est toujours compliqué de résister au punk mâtiné de hip-hop mais aussi de sonorités mangaïques ou totalement improbables (quand le clavier ne se retrouve pas débranché, bien sûr). Si Josh cassera lui aussi une corde de sa guitare (en rétorsion, il chantera en slammant sur la foule), cela restera anecdotique, puisque chacun aura pu profiter à plein de l'ambiance toujours incroyable que le sextet (deux guitares, basse, batterie, clavier, chant féminin) réussit à créer à chaque fois. Sheena is too old ou grindstone ne déparent pas au milieu des nouveautés, et si les musiciens avaient des appréhension avant de nous proposer leur dernière reprise en date, elles auront rapidement été levées : oui on peut reprendre Wham! (last christmas) sans recevoir de pierres ni de tomates, oui les musiciens ne sont pas les seuls à s'amuser en jouant ou écoutant cette niaiserie - mais ne nous demandez pas de réécouter l'original, la blague tournerait à la torture ! Au final, après le rave and steal qui achève traditionnellement les prestations du groupe, on constatera que celui-ci aura une nouvelle fois réussi son coup : réunir autour de lui le public en lui instillant des sonorités pas forcément ingérables au premier abord, mais finalement totalement comestibles, et en plus on en redemande encore, preuve d'un talent certain, sous des atours carrément bordéliques.

 

La soirée se termine avec un quintet venu de Mantes la Jolie : La Pire Hour commence son set en version punky reggae party, avant de poursuivre dans une veine plus classique et un poil durcie, entre Camera Silens et Peter and the Test Tube Babies (j'irais même jusqu'à Komintern sur certaines sonorités, le chant un poil rauque jouant peut-être un rôle dans ce rapprochement), et les spectateurs revenus en nombre (à chaque intermède entre deux groupes, la salle de concert et la salle du bar jouent les vases communicants) vont profiter à la fois du son et de l'image, puisqu'on a droit dans la salle à quelques animations de type gymnastique, sur un caisson ou dans les airs, et là aussi c'est suffisamment improbable pour que les spectateurs y prêtent une attention bienveillante. De mon côté, je dois avouer ne pas rester jusqu'au bout du set, j'en profite pour saluer encore d'autres têtes connues avant de m'en retourner à l'autre bout de Paris, avec l'espérance que ce lieu si accueillant et agréable (il paraît que les toilettes y sont plus propres qu'à la Miroiterie) réussisse à perdurer encore suffisamment longtemps pour y voir de nouveaux concerts, même après le 16 février !

 

La suite ? C'est toujours l'imprévu, cette soirée permettra peut-être de faire des petits avant la réouverture officielle des concerts de rock !

 
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