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l'ayatollah du rock
9 septembre 2022

[Clamm/Louis Lingg and the Bombs] something new

Date : vendredi 9 septembre 2022

 

C'est vendredi, et quand on se pointe au Supersonic on est presque surpris de ne pas y voir plus de monde : bien sûr les concerts ne commenceront pas avant 20h30, mais la tête d'affiche devrait attirer la grande foule - de fait, c'est seulement en cours de première partie que cela commencera à bien se remplir, pour terminer avec une sacrée densité de spectateurs.

 

On vient juste de passer les 20h30 lorsque le trio Agile se pointe sur scène, formule classique guitare-basse-batterie, avec un instrumental plutôt neutre pour démarrer, qui ne nous donne pas vraiment de piste sur l'orientation musicale du groupe. Et dès le deuxième titre, le bassiste-chanteur (chant partagé avec le guitariste) s'arrête en plein milieu, se retrouvant avec un instrument désaccordé, autant dire que comme début de set on peut difficilement faire pire pour créer une ambiance et emmener le public avec soi, mais cela finit par se remettre en place, on redémarre le plus vite possible, et les spectateurs découvrent donc que le trio joue beaucoup sur les dissonances et les ruptures, dans un genre "post-punk" auto-proclamé qui censément devrait m'enthousiasmer... Pour être franc, cela se laisse écouter, mais ne suscite pas vraiment d'émotion pour moi, peut-être trop arty, peut-être pas assez rentre-dedans, le fait est que les quelques 33 minutes passent sans que je m'excite le moins du monde, et surtout sans me laisser le moindre souvenir une fois les lumières rallumées... Cela arrive, ce n'est pas grave, au mois il me reste de l'énergie pour le reste de la soirée...

 

Je me suis d'ailleurs rapproché de la scène, comme pas mal de monde d'ailleurs, à croire qu'une bonne partie des spectateurs est là pour la prestation de Louis Lingg and the Bombs, et si le concert démarre lentement, c'est pour un hommage ironique au décès d'une parasite nonagénaire, avec l'interprétation au kazoo du God save the queen/king, mais évidemment et heureusement cela ne dure guère, on n'a pas de temps à perdre avec ces conneries (contrairement aux journalistes du monde entier, visiblement), et le concert démarre pied au plancher avec un freaky deaky qui voit la salle se transformer en gigantesque pogo, plus ou moins amical suivant les moments, en tout cas très agité, et l'anarcho-pop-punk du groupe fait de nouveaux émules ce soir, il faut dire que le quintet (pas de clavier ce soir - les parties indispensables sont enregistrées, et au passage Axel a laissé sa basse à son remplaçant Archie) sait y faire en ce qui concerne la mise en branle d'une foule. Si Josh (guitare/chant) a des soucis avec sa guitare, cela ne ralentira jamais ses petits camarades, et assez rapidement l'habituelle anarchie sur scène (maîtrisée, tout de même) se diffuse parmi les spectateurs, qui ne résistent guère aux titres qui s'enchaînent avec plus ou moins de fluidité, mais toujours dans une bonne humeur évidente. Ce qui aide aussi à faire monter la sauce, c'est que les morceaux sont toujours efficaces, et si la set-list s'appuie beaucoup sur le dernier album en date ".​.​.​checking system​.​.​.​disruption detected​.​.​.", on retrouve quelques titres plus anciens, de sheena is too old (pour le coup, le clavier fait un poil défaut) à l'antédiluvien conspiracy, la voix de Juliette réussit toujours à surnager dans le maelstrom sonore créé par ses comparses, et lorsque Josh décide d'abandonner sa guitare pour aller mettre le bazar dans la fosse sur disrupt, il se rend vite compte que les spectateurs sont suffisamment excités pour ne pas avoir besoin d'un grain de folie supplémentaire, il n'est pas non plus à l'abri du pogo, mais réussira à remonter sur la scène en ayant évité tout accident. Derrière, c'est la reprise de Charli XCX (break the rules) qui enflamme le Supersonic, je dois avouer que le lendemain matin ce morceau reste encore dans la tête, et si le groupe profite de la fête pour jouer d'affilée les deux titres chantés en japonais (onigiri puis kokoro no tabi), les (presque) 3/4 d'heure vont se conclure en apothéose, avec un happy day (when the sun explodes) qui emmène dans son sillage le rave & steal auquel on ne résiste pas. Au final, encore une belle démonstration, dont le plaisir aura cependant été gâché par le vol du merch du groupe (CD, 45T, albums vinyl) : on le savait bien que Bastille pouvait être mal famé...


Set-list :

  1. freaky deaky
  2. sheena is too old
  3. no joke
  4. conspiracy
  5. breathe out
  6. grindstone
  7. disrupt
  8. break the rules
  9. onigiri
  10. kokoro no tabi
  11. happy day (when the sun explodes)
  12. rave & steal

 

Le temps de s'installer, de régler (provisoirement) les problèmes de son, et c'est le trio australien Clamm qui démarre son set, avec un confused "ancien" (il date de l'album "beseech me", sorti il y a un an et demi) qui va permettre de finaliser la balance, par exemple en constatant que la basse est bien trop en avant, et que la réverb dans la voix est omniprésente mais colle finalement bien aux morceaux qui vont nous être présentés. Depuis "beseech me", le groupe a changé de bassiste, a sorti un nouvel album "care" il y a à peine trois semaines, et c'est ce dernier qui va évidemment être mis à l'honneur ce soir, avec 9 de ses 15 titres exécutés. Visuellement, il ne faut pas s'attendre à du spectaculaire, la bassiste est souvent dos au public, et est d'un stoïcisme entwistlien, y compris lorsqu'elle chante, le batteur fait le job avec précision mais presque retenue, et le guitariste-chanteur est lui aussi très concentré sur ses parties, il faut dire qu'à trois il n'y a pas beaucoup de place à l’erreur possible, mais cela ne veut pas dire que le set est inintéressant, bien au contraire, puisque le public (enfin, la partie qui n'est pas en pogo permanent) peut apprécier la musique sans risquer de louper une facétie visuelle, l'objectif est d'enquiller les titres-tueries sans perdre le moindre instant, et la totalité des 12 morceaux ne dépassera donc pas les 36 minutes... Une (très) grosse demi-heure donc, qui est emplie de garage-punk mais surtout et plus simplement de heavy rock, sans chichis, sans solos, c'est juste du gros son, redoutablement efficace, et si je n'ai pas encore pris le temps d'écouter le deuxième album du groupe, la prestation de ce soir ne m'inquiète guère par rapport à son évolution depuis un an : il y a de l'énergie, du larsen, de la distorsion, les morceaux se suivent, se ressemblent un brin mais sont clairement bien distincts les uns des autres, et surtout on ne s'ennuie pas un seul instant, sans doute car on devine que la prestation ne va pas durer longtemps, dans tous les cas on ne regrette pas d'être venu ce soir, et visiblement les autres spectateurs non plus, et si le merch est assailli dès la fin du set, on remarque que c'est la frange la plus âgée du public qui s'y précipite - l'écoute sur support physique semble définitivement non conciliable avec la jeunesse...

 

Set-list :

  1. confused
  2. keystone pols
  3. bit much
  4. care
  5. scheme
  6. monday
  7. global
  8. liar
  9. incompetence
  10. something new
  11. make time
  12. buy

 

 

La suite, ce sera probablement dès ce dimanche soir, après Konstroy, au Rigoletto avec Bad Breeding, puis lundi à la Boule Noire avec Mss Frnce, avant le retour de Protomartyr mercredi à la Maro.

 
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