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l'ayatollah du rock
1 octobre 2021

[Lipstick Vibrators/Louis Lingg and the Bombs/Fab Mods] pas de blagues

Date : vendredi 1er octobre 2021

 

C'est vendredi, c'est rendez-vous au Centre Paris Anim' Montparnasse pour les punk rockers munis de leur pass sanitaire, mais avec tout de même une restriction sur la jauge et le port du masque obligatoire dans la salle de concert, et comme l'affiche est alléchante il se trouvera trop de monde pour les lieux, donc accès impossible pour certains, cela se terminera dans la confusion, avec certains qui forcent l'entrée, des insultes, bref pas de quoi donner envie aux organisateurs de recommencer l'expérience dans ces conditions : tout simplement navrant !

 

Tout le monde est encore sur la terrasse lorsque les Fab Mods entament leur set, on se dépêche de rentrer pour ne pas trop en rater, car on sait que le punk rock à l'anglaise (version fin des seventies) du quatuor parisien est toujours plutôt bien léché. Il n'y a donc pas de surprise pendant la quarantaine de minutes que va durer le set, les morceaux sont bien écrits, le chant en anglais n'est pas si mal, mais comme souvent on se retrouve, au bout du set, à se dire qu'il manque toujours un petit quelque chose qui ferait qu'un ou plusieurs morceaux nous rentreraient dans la tête pour ne plus en sortir, alors qu'en fait tout cela passe bien à l'écoute, mais ne laisse pas vraiment de souvenir une fois rentré chez soi. C'est dommage, car il semble que le groupe n'a toujours pas trouvé le déclic, ni le titre qui emporterait la foule avec lui...

 

On voit très vite la différence avec Louis Lingg and the Bombs, dès que le sextet arrive sur scène : le joyeux foutoir qui règne sur scène est contagieux, les morceaux peuvent comporter des pains sans que personne ne s'en plaigne, mais il est difficile de ne pas se laisser emmener dans cet univers qui mélange entre autres  punk, hip-hop et sonorités électro de manga... Il faut dire que ce soir, c'est la sortie officielle de leur nouvel album (qui s'appelle ">_​.​.​.​checking system​.​.​.​disruption detected​.​.​.", même s'il faudra chercher longtemps pour en découvrir le titre, et qui n'est pas encore disponible en version physique), et si la majeure partie de la setlist sera composée de morceaux tout nouveaux et donc encore quasi inédits, cela n'empêchera pas le public d'osciller, tanguer, danser à l'occasion, et dans tous les cas de rentrer dans l'univers foutraque du groupe. Démarrant avec le "single" freaky deaky, on découvre un son habituel, rythmé, mais accompagné d'un chant très rappé (Josh) et de quelques vocalises de Julie Hate, pour un effet immédiat et totalement réussi. On va ainsi passer en revue la quasi intégralité de ce nouvel album, avec quelques titres plus ou moins reconnus (la reprise de Charli XCX, break the rules, ou encore nowhereland, sorti en single lui aussi), bien encadrés par des morceaux plus anciens (sheena is too old, conspiracy). L'espace de trois titres, un 3e chanteur vient poser sa voix, pour le coup dans une veine hardcore bien vénère, y compris lorsqu'il s'agit d'aborder le sujet des maladies mentales et du suicide. Bien sûr, un bon concert de Louis Lingg ne peut pas se faire sans difficultés techniques, alors ici on n'entend pas les chœurs, là Josh perd sa voix, et sa guitare est parfois presque inaudible, mais cela ne remet nullement en cause le plaisir que peut ressentir le public. En guise de présentation d'album, on a connu largement bien pire, et le groupe peut ainsi terminer en enfilant quelques (relatives) vieilleries, de grindstone à onigiri, et le groupe peut donc terminer cette jouissive prestation sur l'habituel rave and steal, au bout de 55 minutes qu'on aurait bien vu s'étirer un peu plus, mais comme la soirée n'est pas encore terminée, on s'en contentera sans râler le moins du monde, cela valait le coup de se déplacer ! Et la venue du groupe chez Konstroy le 24 octobre risque d'être intéressante...

 

Et comme il ne s'agit pas d'une soirée ordinaire, le groupe qui va clore les hostilités n'est autre que Lipstick Vibrators, de retour en lice après une demi-douzaine d'années de hiatus. Pour ce faire, le quintet comporte un nouveau batteur et un nouveau guitariste, ainsi que Toma et Rico nous l'avaient expliqué il y a peu, toujours chez Konstroy; et si le groupe entame son set dans un relatif anonymat (seule une dizaine de spectateurs sont présents, les autres prennent l'air ou la fumée dehors)cela ne l'empêche pas de se donner à fond, ainsi qu'on pouvait s'y attendre. Au programme, un power rock'n'roll pour le moins énergique, mais qui reste toujours éloigné d'une quelconque influence métallique, avec un chanteur charismatique bien entouré d'une section rythmique très au point, et de deux guitaristes (dont l'un est à mon sens un peu sous-mixé par rapport à l'autre). Si vous voulez qu'on cite des influences ou des liens, j'ai entendu ici les Voivods, perso j'y entends plus du Dead Boys, la référence ultime des New Bombs Turks n'est évidemment jamais loin, dans tous les cas on s'aperçoit vite que si le public finit par arriver, c'est pour ne plus repartir, tant le spectacle vaut le coup d'oreille (voire d’œil, puisque le chanteur n'hésitera pas à régulièrement investir la fosse). Le groupe ne se contente pas de recycler ses anciens titres, puisqu'il propose quelques nouveaux millésimes, dont un burning inside you (titre approximatif) appelé à devenir un incontournable des futures setlists. Le seul regret qui peut pointer à la fin de ce concert tient en sa brièveté, les 35 minutes (auxquelles s'ajoute un rechapage de partners in crime) semblant bien brèves et laissant un poil sur sa faim. Mais en guise de retour sur scène, et de maîtrise de celle-ci, il n'y a vraiment pas grand chose à y redire. Il faudra donc attendre le mois de mai pour revoir le groupe, au Gibus...

 

La suite, ce sera peut-être dès ce samedi soir, avec en choix les Rabblers à l'International, ou les Bécasses à la Pointe Lafayette, ou encore Tabatha Crash à l'Ess'Pace. On avait oublié que la profusion de concerts pouvait exister (et la fatigue aussi)...

 
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