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l'ayatollah du rock
30 septembre 2021

[Basic Shapes/Dusty Mush/Clavicule] être vertical

Date : jeudi 30 septembre 2021

 

En dépit d'une claudication prononcée ralentissant d'autant le pas, j'arrive suffisamment tôt à l'International en ce jeudi soir pour bénéficier de l'happy hour, et m'apercevoir qu'il y a du monde - ce qui se confirmera pendant les concerts, avec un public plutôt jeune, ce qui est une bonne nouvelle, les guitares ne font pas forcément peur aux jeunes générations...

 

Ce qui est plus dommage, c'est que la descente vers la salle de concert s'effectue très lentement, ce qui fait qu'une bonne partie du public potentiel ne voit la première partie de la prestation des Basic Shapes que sur les écrans situés à l'étage, et si cela semble excitant, c'est très largement confirmé lorsqu'on se retrouve "en vrai" devant le groupe. Le quatuor montreuillois nous propose un mélange de post-punk et de garage extrêmement excitant, évitant autant que faire se peut tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à du rock contemplatif, non là ça vous rentre dedans sans vous laisser l'opportunité de souffler, et si le chant en anglais associé aux conditions acoustiques habituelles ici empêche de bien comprendre le sens des textes, nul doute que je ne suis pas le seul à apprécier grandement cette première partie. Si le chanteur-guitariste attire nécessairement un peu plus l’œil que ses trois comparses, il n'en fait pas trop, on sent le groupe bien soudé, en dépit des conditions sanitaires actuelles qui ne lui ont pas permis de répéter plus de trois fois en plus d'un an et demi... On ne sent pas d'hésitation, tout au long des 35 minutes de cette prestation remarquable et remarquée, qui va probablement déboucher sur une petite visite du groupe chez Konstroy dans les mois à venir. Une découverte pour le moins bluffante !

 

On connaît un peu mieux les deux autres groupes à l'affiche de cette soirée, puisqu'on en a causé dans Tatapoum il y a peu, à commencer par le trio melunais Dusty Mush, dont le très varié 4 titres "Modest alterations" paru en début d'année nous avait très agréablement surpris. C'est l'occasion ce soir de voir ce que donne sa traduction en version live, et très vite on constate que le garage blues un peu psyché qui déboule dans les enceintes ne va finalement guère évoluer au fil des minutes (35, tout comme pour Basic Shapes). La voix est en permanence très réverbérée, ce qui doit correspondre aux standards du genre mais finit rapidement par me lasser, mais ce qui me dérange plus est de ne pas retrouver cette différenciation entre les titres. Le set me semble donc plutôt plat, sans variations, et même les utilisations rares d'un mini-clavier ne parviennent pas à me hérisser le poil. Cela ne signifie nullement que je quitte les lieux pour y échapper, c'est juste que je ne m'enthousiasme pas forcément pour un set dont j'espérais bien plus...

 

La soirée se termine avec Clavicule, un quatuor rennais dont le dernier album "Garage is dead" m'avait laissé plutôt froid, mais dont la version live va plutôt positivement corriger cette relative indifférence. Il y a des guitares, du rythme, un chant très assumé, et si je ne suis pas totalement fan du "garage punkpsych" annoncé, il faut reconnaître que c'est très efficace, ce qui se traduit par un gentil pogo qui s'installe et ne cessera guère tout au long de la prestation. Parfois, il est impossible de ne pas penser à Nirvana, tant les sonorités évoquent celles du trio grunge, cela reste toutefois très audible, évitant au maximum de sombrer dans une bouillie métallique toujours à craindre. À d'autres moments, on entend des mélanges de rythmes tribaux et de sons orientalisants, pour un résultat là aussi plutôt réussi. Le petit bémol relatif à ce set tient en sa durée : je pense qu'on aurait pu se satisfaire de 45 minutes, le dernier quart d'heure s'avérant relativement bavard et bien moins intéressant que le reste du set, mais vu que le public toujours aussi nombreux en redemandait encore, sans doute fais-je partie des rares à ne pas avoir totalement succombé à cette prestation. Tout de même, cela va sans doute m'obliger à réécouter l'album, à l'aune d'un concert qui aura sans doute rééquilibré les reproches que je pouvais lui faire...

 

La suite, c'est dès ce vendredi soir, avec un crève-cœur, puisque l'abondance de choix fait qu'on ne verra pas Fleuves Noir à l4espace B (finalement de nouveau ouvert), mais on ira au Centre Paris Anim' Montparnasse avec Louis Lingg and the Bombs, les Lipstick Vibrators et les Fab Mods.

 
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