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l'ayatollah du rock
4 février 2022

[Goul] not too slow !

Date : vendredi 4 février 2022

 

C'est vendredi soir, et en se rapprochant du Quartier Général (ou QG Oberkampf, selon des sources divergentes) à l'heure annoncée de début des concerts, on se rend compte que le bar est encore totalement vide, et il faudra attendre 21h10 pour voir débarquer tous les amis du groupe chargé d'ouvrir la soirée, pour aboutir à un taux de remplissage plutôt correct, voire improbable (tout le monde debout pour un concert rue Oberkampf, c'est étonnant, même si des sièges sont disponibles sur les côtés). Et comme ma première pinte de Stella a été facturée 8€, elle est directement devenue ma dernière, il ne faut pas pousser mémée dans les orties...

 

Ce premier groupe est un quatuor, nommé Rimac (et non Rimic comme indiqué sur le flyer, et comme le prononcera le chanteur du deuxième groupe !), qui aura pris le temps de s'installer, mais une fois démarré (à 21h15), le set (une grosse demi-heure) ne connaîtra pas de gros temps morts. Deux guitares, une basse et une batterie, l'a priori est favorable, et si l'énoncé de ce qui va surgir des enceintes surprend (post-punk et dance-rock), il faut attendre les premières sonorités pour se faire une idée plus précise de la chose. Très vite, on remarque que parler de post-punk à propos du groupe franco-péruvien est sans doute un peu exagéré, tant la basse se fait discrète la plupart du temps, et en fait on note surtout que les références et riffs évoquent quasiment à chaque fois un groupe de rock eighties à guitares, ce qui n'est pas forcément un gage d'enthousiasme éclatant de ma part... On ne niera pas que c'est plutôt bien fait, dans le genre, et on imagine que si les spectateurs apprécient ce n'est pas uniquement pour faire plaisir aux musiciens, mais j'ai quand même du mal avec le chant (le chant principal est presque toujours limite, et quand le bassiste prend le micro en lead sur un morceau c'est quasi douloureux), et le gimmick qui revient plusieurs fois dans le set (le titre démarre à la guitare, stoppe quelques instants puis redémarre en groupe) finit par perdre de son intérêt dès lors qu'il ne surprend plus. Bref, sans m'avoir donné l'envie de partir en courant, cette prestation m'aura laissé plutôt froid, et surtout ne me laissera probablement guère de souvenirs d'ici quelques heures...

 

Il faut une petite demi-heure pour que cela enchaîne sur la scène (il est vrai que les conditions sont un peu spartiates), mais visiblement Chris Theps a attiré pas mal de monde sur son nom, il semble presque le maître des lieux, et si ses musiciens (deux guitaristes, un bassiste, un batteur et un saxophoniste !) semblent bien moins expérimentés et plus jeunes que lui (arborant un t-shirt des Stones, il ressemble un peu à un mix entre Mick Jagger et Tommy Lee), cela n'empêche pas tout ce joli monde de nous proposer une musique pour le moins datée, que je qualifierais de Téléphone flirtant avec le glam. Le chanteur (Géronimo, dans une autre vie) se charge de toute la partie animation/échanges avec le public (il viendra régulièrement dans la fosse, et ira plusieurs fois jusqu'au fond de la salle), il nous donnera des explications sur certains textes (y compris des détails très personnels), mais ce qui me dérange le plus tient bien à ce qui nous est proposé, musicalement parlant. D'abord, il y a ce tic du guitariste principal, qui ne peut s'empêcher sur chaque titre de nous infliger un solo en s'excitant sur sa pédale ouaf-ouaf, ce qui ne rentre pas dans mes critères de qualité musicale. Ensuite, l'idée du sax est bonne, mais pas sur chaque titre, car on a régulièrement le sentiment qu'il s'agit d'empiler les instruments les uns sur les autres, et si la qualité acoustique du lieu est sans doute en partie responsable de cet état de fait, cela finit pas parfois devenir quasi inaudible. Enfin, et c'est peut-être là que le bât blesse le plus, on a du mal à croire que les musiciens croient totalement à ce qu'ils font, et ce n'est pas la présentation des musiciens (chacun a droit à son solo !) qui mettra en question cette idée qu'on n'est pas loin d'un groupe de balloche. En sus, les morceaux sont étirés à l'envi, et le concert finit donc par me sembler interminable (13 titres en 1h25, c'est quand même un peu long, non ?), même si parfois le tempo s'accélère (ça améliore mon impression, mais ne règle pas tous les défauts que je peux y entendre), comme sur cette reprise de Mirza (Nino Ferrer) à laquelle on n'aura rien à redire. Au bout de ces 85 minutes, une question s'impose à moi : s'agit-il finalement d'un groupe qui ne peut être apprécié que par des musiciens (pour l'aspect technique), ou d'un groupe destiné au grand public qui n'y connaît pas grand chose au rock et peut se laisser prendre aux effets de manche(s) ?

 

Le retard pris à l'allumage et la durée de la prestation du deuxième groupe font qu'il est déjà minuit lorsque les quatre Goul entament leur set, il était temps, car c'est pour eux que je me suis déplacé ce soir... Composé d'anciens (on en parlera plus en détails avec eux dans une semaine chez Konstroy), les musiciens (deux guitares, basse, batterie, le chant étant prioritairement assuré par Sean - en m'évoquant régulièrement le phrasé du regretté Pete Shelley -, l'un des guitaristes, avec l'appui du batteur et du bassiste) démarrent avec un titre qui sonne très australien (je pense plus à Radio Birdman qu'à INXS...), mais cela change assez vite, et on va constater au fil des minutes que rien n'est figé, on va ainsi aller dans le reggae, pour revenir à du rock plus classique, pour retourner là où les musiciens veulent nous emmener; avec toujours une certaine unité même en changeant de style. Pour le coup, on ne sent pas d'attitude chez les musiciens, qui sont là pour jouer, sans la ramener, et si une bonne partie des spectateurs a quitté les lieux après Christ Theps, on verra avec surprise (une bonne, pour le coup) le public regonfler après quelques minutes, avec des regards appréciateurs, ça tortille un peu du popotin, et si on peut estimer que l'intervention de Chris Theps sur un morceau est pour le moins déplacée (sur ce coup, Goul devient son backing band...), le reste du set est très carré, super efficace, et ce ne sont pas les reprises acérées de a forest (je ne sais pas si Robert Smith avait envisagé ce morceau dans cette version accélérée et rentre-dedans) et in a rut en final (The Ruts faisait partie des groupes qui mélangeaient allègrement et avec qualité punk et reggae à la fin des 70's) qui pourront inciter à réviser à la baisse l'appréciation extrêmement positive qui ressort de cette heure très dense et qui donne envie d'en reprendre un peu plus, tant on a été intéressé voire excité par ce qui nous était proposé ! Mais il est maintenant 1h, l'heure des braves pour retourner at home, il n'y aura donc pas de deuxième rappel, il faudra simplement être attentif aux prochaines dates du groupe...

 

La suite ? Peut-être mardi prochain au même endroit avec les 3 Gnomes, ou vendredi prochain à la Dame de Canton, avec les Soucoupes Violentes...

 
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