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l'ayatollah du rock
7 avril 2011

[NoMeansNo] they kill me

Date : 7 avril 2011

 

C’est bien la première fois que je teste ma témérité jusqu’à la Clef, à Saint-Germain en Laye, soit le bout du monde pour un habitué des salles parisiennes... Une belle salle, accueillante, aux tarifs plus qu’abordables, à l’acoustique permettant de monter les potards à fond sans perdre de qualité, bref la seule crainte peut concerner le dernier RER de retour, mais les organisateurs sont prévoyants, il y aura largement le temps de rentrer, ce qui pourrait inciter à jeter un œil plus attentif à la programmation parfois alléchante des lieux...

 

Quelque peu désemparé à mon arrivée dans la ville, j’arrive dans la fosse alors que le concert de Marvin bat déjà son plein : un trio guitare-batterie-machines diverses et variées, qui envoie sévère le bois, dans un “Punk / Rock / Trance” totalement hypnotique où les voix sont beaucoup vocodées et totalement méconnaissables, et si une pré-écoute sur myspace m’avait laissé un peu perplexe, la prestation de ce soir me laisse plutôt sur le cul, ce qui confirme que la musique ne peut vraiment se tester qu’en live ! Les deux bonshommes et la donzelle ne font pas les choses à moitié, la fosse commence à devenir folle, et même les musiciens de la tête d’affiche sont dans la salle et apprécient visiblement ce qui leur est proposé, alors qu’on pourrait craindre qu’ils ne soient blasés, après trente ans de carrière et de premières parties sans doute pas toujours au niveau... Bien sûr, tout n’est pas parfait, cette utilisation synthétique peut parfois accroître la taille de mon enveloppe corporelle, mais cela reste quasiment anecdotique, dans une absence de style qui leur permet de toucher à tout ce qui les intéresse, et surtout tout ce qui touche le public ! Je n’ai pas vraiment tenté d’écouter les paroles, je n’analyserai pas les qualités de musicien du trio, tout ce qui leur est demandé est de faire une démonstration d’énergisation de salle, et ils le font à la perfection : il paraît qu’ils tournent beaucoup, je tenterai de ne pas les rater la prochaine fois, en arrivant à l’heure si possible !

 

Ce qu’il y a de bien avec les groupes qui tournent depuis trente ans, c’est qu’on a parfois des (bonnes ou mauvaises) surprises, sauf quand les groupes en question viennent régulièrement dans nos contrées et qu’on vérifie annuellement ou presque que le niveau de qualité reste toujours au top : c’est bien évidemment le cas des Canadiens de Nomeansno, inamovibles fers de lance du “pazz junk” (et peut-être également les seuls membres du genre), ou comment mélanger tous les ingrédients du “Happy Hardcore / Jazz / Punk” pour en faire une émulsion savoureuse et inimitable qui ravit les oreilles des spectateurs ! Le trio batterie-basse-guitare aligné sur le front de la scène, les sémillants quinquagénaires peuvent entamer les hostilités, en parcourant la douzaine d’albums parus en une trentaine d’années (seuls “0+2=1”, “one” et “mr right & mr wrong” ne seront pas de la fête), ce qui permet à la fois de roder des titres pas encore connus ou maîtrisés par les spectateurs (les titres issus des deux derniers “Tour EP”, comme jubilation ou one & the same) et de revenir de grandiose manière sur des historiques (des énormissimes versions de it’s catching up et oh no ! bruno ! en guise de dessert) qui rendront mémorable un set parfait du début à la fin. Sans multiplier les changements d’instruments (UNE guitare, UNE basse, UNE batterie, il n’y a pas de modification suivant les titres), le mélange d’énergie et de finesse (ah, ce jeu de batterie, comme sur slave, avec cet inénarrable batteur en bermuda bariolé !) nous emmène très haut, de manière à ce que le pogo soit incessant, et si on sent que tout cela est bien calé et rodé, il n’y a jamais le moindre soupçon d’ennui, ni côté scène, ni côté public ! On a l’impression d’entendre les armes sur i’ve got a gun, la montée sans guitare sur metronome parvient jusqu’à un genre de nirvana auditif et émotionnel, qui semble ne jamais devoir s’arrêter, et le complément entre les trois voix (oui, le batteur chante autant, voire plus, que les deux autres !) est un réel plaisir... Même lorsque les blagues fusent, uniquement en anglais et à un rythme saccadé empêchant parfois la compréhension, on voit les sourires sur toutes les têtes dans la salle, l’essentiel est la communion entre le groupe et les spectateurs, et les échanges de regards et de gestes entre la scène et le stand de merchandising (après teresa, par exemple) montrent que cette tournée européenne part sur des bases excellentes, et que le jet-lag n’a pas fait perdre leur bonne humeur aux Nord-Américains... Après 80 minutes d’une intensité folle, le trio quitte la scène, mais on le voit s’impatienter derrière le rideau, attendant un rappel qu’il nous offre avec délectation, le final sur the river restant constamment dans la tête sur le chemin du RER et du retour : comme d’habitude, un concert de folie, qu’il ne fallait pas rater, et qui nous rend impatients dans l’attente de la prochaine tournée européenne. A l’année prochaine, on espère !

 

Set-list :

  • angel or devil
  • i can’t stop talking
  • jubilation
  • i’ve got a gun
  • faith
  • slave
  • one and the same
  • no sex
  • the hawk killed the punk
  • teresa give me that knife
  • i need you
  • brother rat
  • something dark against something light
  • metronome
  • it’s catching up
  • oh no ! bruno !

Rappel :

  • going nowhere
  • the river

Prochain RDV officiel le 19 avec Deerhoof.

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