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l'ayatollah du rock
18 novembre 2012

[NoMeansNo] i'm dreaming, and i don't want to wake up

Date : 18 novembre 2012

 

Dans la série « pas de bol », vous partez de chez vous, en ce dimanche soir, avec un poil de retard, pour découvrir successivement que le RER A est en rade puis que la ligne 1 est également en rade, ce qui vous conduit à passer 30 minutes pour faire La Défense-Charles de Gaulle, et explique que l’arrivée au Point FMR ne se fasse que vers 20h45, heure à laquelle la première partie a bien évidemment commencé !

 

Et pour ne rien arranger, on se rend compte assez vite, dès que l’on a réussi à se creuser un espace au milieu de (ou plus exactement derrière…) la très compacte foule, ça fait plaisir de voir du monde, mais là si on pouvait respirer ce serait bien, on se rend compte, donc, que cette première partie, le groupe messin Le Singe Blanc, vaut vraiment le coup d’œil (un trio très rapidement torse poil) mais surtout d’oreille, car le mélange entre la transe hypnotique des NoMeansNo et la folie des Stanley Kubi est pour le moins étonnante ! Les titres prennent le temps de s’installer, et conservent une lourdeur obsédante qui est largement contrebalancée par des voix, ou plutôt des sons très peu articulés, qui ajoutent une dimension d’étrangeté aux morceaux. Le public ne s’y trompe pas, qui rentre très vite dans l’univers du groupe, et comme le set ne dépasse pas la demi-heure, il faut effectivement profiter de chaque instant… On en regrette d’autant plus les dysfonctionnements de la RATP, pour une fois qu’une première partie nous offre une telle claque ! Bref, un groupe pas si neuf, mais à suivre de près !

 

A peine le temps de changer la scène, et les lumières s’éteignent pendant qu’une musique relativement électronique envahit les enceintes, et on voit arriver un quinquagénaire bedonnant en survêtement, qui s’approche du bord de la scène, avant de commencer à chanter, tandis que le batteur arrive tranquillement et s’installe lui aussi derrière sa batterie, placée en avant-scène, mais malheureusement juste derrière LE poteau, ce qui gâchera une partie du plaisir visuel de la soirée… Car dès lors que le guitariste a fini par arriver lui aussi, et que le chanteur a employé sa basse, on comprend que les paroles prononcées correspondent à celles de the river, en version remix totalement décalée, mais nous avons droit dans la foulée à la version originale, donc bien plus punk-hardcore, et qui nous place directement dans le bain. L’expression « dans la foulée » n’est ici pas un abus de langage, car globalement les titres de NoMeansNo vont se succéder à vitesse grand V, ne laissant parfois même pas de temps pour les applaudissements, ni de répit pour les spectateurs ! Car s’il ne s’agit pas d’une tournée best-of, la set-list reste carrément attirante, avec une majorité de titres plutôt rapides, et seulement (à mon sens) the world wasn’t built in a day à classer dans la section « titres lents »… Et encore, personne ne se plaint, car il y a un énorme travail effectué par le guitariste sur les effets de son instrument, qui passe ainsi pour le coup au premier plan ! Car c’est une habitude pour le groupe, la guitare ne semble la plupart du temps qu’un instrument d’appoint, et la basse et la batterie sont les éléments essentiels des titres… et encore, souvent de manière séparée. Je m’explique : avec un batteur qui assume un style de jeu plutôt jazz (vestimentairement, c’est plutôt le bermuda large…), et un bassiste dont la main gauche semble une araignée courant le long du manche tant le travail des doigts est impressionnant, c’est vrai que la guitare semble un poil en retrait. De manière étonnante, elle joue même le rôle de la basse sur certains morceaux, accompagnant la batterie pendant que la basse vit sa vie de manière plus indépendante… Et si le chant est assuré prioritairement par le bassiste, celui-ci partage cependant cette tâche avec ses deux comparses, ce qui permet également de varier les effets au niveau des voix. Et quand les trois voix se superposent, ce n’est pas la famille Wilson, mais cela prend pourtant une sacrée ampleur ! Si on ajoute à cela, lors des rares ralentissements, une volonté d’humour évidente (à la fin de the fall, la présentation du trio s’effectue comme suit : « Charles Aznavour, Maurice Chevallier et… Benito Mussolini », certains n’apprécieront pas, moi si !), dans les paroles comme dans les attitudes, après plus de 30 ans il n’y a jamais de prise de tête ni de dédain, le groupe s’amuse avec le public, et cela se ressent dans la fosse, le pogo est sympa, peu violent, à croire qu’il n’est pas plus sérieux que la soirée… Menfin, sérieux, le groupe l’est tout de même, car le set est vraiment carré, même si la set-list évolue au fil des soirs, les morceaux sont exécutés à la perfection, il n’y a pas de foutage de gueule, c’est hyper professionnel, mais dans la bonne humeur ! On peut noter l’énorme travail effectué par le bassiste sur obsessed, ou le sommet que constitue l’exécution de would we be  alive ?, qui laisse des frissons…

Au bout de 70 minutes, le trio quitte la scène, mais pour y revenir moins d’une minute après, et nous apprendre à saigner (he learned how to bleed), puis nous demander si le public français connaît la définition de « slugs » (il y a apparemment plusieurs traductions possibles…) pour entamer slugs are burning, histoire de continuer à constater que le groupe pioche allègrement dans la totalité de ses albums, des plus récents aux plus anciens… Après dix minutes, le groupe peut enfin se retirer, sauf que devant l’appel de la population, il revient une deuxième fois, pour constater que le guitariste a de sérieux problèmes avec sa guitare, qu’il en change, avant de réussir à enfin jouer, ce délai aura un peu terni l’effet comique voulu à l’annonce du titre, ce male model emprunté pour l’occasion aux Undertones, dans une version largement au niveau de l’original des Irlandais ! Et puisqu’il faut bien que le public se déchaîne jusqu’au bout, c’est avec oh no ! bruno ! que se termine le set, après une heure et demie (tout pile !) dense, intense, jouissive, en un mot énorme, comme d’habitude pourrait-on dire puisque comme chaque année ou presque, la venue de NoMeansNo à Paris place la soirée d’office dans les 5 concerts immanquables de l’année… Et si on attend un nouvel album « complet » (il y a eu des EPs) depuis pas mal de temps, peu importe, l’essentiel est de revoir les Canadiens le plus régulièrement possible !

 

Set-list :

    1. The River (Remix)
    2. The River
    3. In Her Eyes
    4. The Fall
    5. Jubilation
    6. Ghosts
    7. Slave
    8. The Graveyard Shift
    9. The World Wasn't Built in a Day
    10. Would We Be Alive?
    11. Obsessed
    12. (Titre non reconnu)
    13. I'm Dreaming and I Can't Wake Up
    14. The Tower
    15. The End of All Things
    16. Rappel : He Learned How to Bleed
    17. Slugs Are Burning
    18. Rappel 2 : Male Model (the Undertones)
    19. Oh No! Bruno!

 

La suite, c’est ce lundi soir, à Pantin, avec le nouveau projet de Lydia Lunch.

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