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l'ayatollah du rock
6 avril 2011

[Gaëtan Roussel] clap hands

Date : 6 avril 2011

 

Un temps clément, voire chaud, un public familial et hyper-motivé, si le Zénith n’a pas totalement fait le plein ce mercredi, l’ambiance y est tout de même bien chaude, et si la qualité acoustique des lieux a toujours posé question, ce soir ceux qui estiment que le public parisien est blasé et froid en auront été pour leurs frais !

 

Pour chauffer la salle et entamer les hostilités sans douceur, voici venue l’occasion aux Helvètes de The Hillbilly Moon Explosion de faire leurs preuves dans le “Garage / R&B / Rockabilly” annoncé, et dès le premier coup d’œil on sent qu’on est dans l’optique prévue : un quatuor, contrebasse-batterie-deux guitares, et une musique qui oscille entre rock 50’s et rockabilly, il n’y a pas tromperie sur la marchandise ! La voix assez haut perchée de la chanteuse/guitariste, la chemise country du guitariste, le jeu du chanteur avec sa contrebasse (et je te grimpe dessus, et je te la balance...) font partie des poncifs du genre, mais sont également incontournables, et ne cachent pas la qualité de la musique jouée, le rythme insufflé dans la fosse est indéniable, et l’absence du moindre temps mort fait que les spectateurs adhèrent sans hésitation. Agréable à l’oreille, bien joué, bonne humeur, que demander de plus ? C’est donc une première partie de très bonne qualité qui nous a été offerte ce soir, et ce n’est pas tous les jours le cas...

 

En ce qui concerne la tête d’affiche de la soirée, il y a quelques explications préliminaires à donner : dans le désordre, je ne suis de manière générale pas très intéressé par les grand-messes, les salles de la taille du Zénith ne m’attirent qu’exceptionnellement, je suis plutôt mauvais public, je ne danse que sous la torture, et ne m’adonne qu’à contrecœur aux jeux d’échanges plus ou moins artificiels entre les artistes et le public, j’ai toujours détesté Louise Attaque (et suis passé à côté de Tarmac), et je ne supporte pas la façon de chanter de son chanteur. J’ai sans doute oublié des choses, mais ça devrait revenir au fil du récit... Tout ça pour dire que si je n’avais pas d’a priori sur l’album “Ginger”, pierre d’angle de la soirée, puisque je ne l’ai ni entendu ni écouté, je me méfiais tout de même de ce set centré autour de Gaëtan Roussel, entouré qu’il est de ses 7 comparses sur scène, sans compter les techniciens divers et variés nécessaires à une telle organisation... Le groupe est d’ailleurs un beau composite, formé qu’il est de musiciens venus d’horizons aussi divers que le jazz (la choriste et saxophoniste Nathalie, le percussionniste Colin), le blues (le clavier Johan, qui a également accompagné un bon nombre “d’artistes” français que je n’irai jamais voir), le rock récent (le batteur Antoine dans Oh La La ! ou Pacovolume) ou plus ancien (le guitariste Daniel et le bassiste Jo, anciens de la Mano Negra, France Cartigny en choriste échappée d’elle-même ou du nouveau Even If), et le premier titre permet de voir qu’avec un son un peu lourd, des parties de sax bien marquées, et un groupe bien rodé, on peut obtenir un beau titre, qui augure d’une soirée plus sympa que ce que les augures annonçaient... Mais assez vite, je constate que le groupe, carré quoique très souriant et heureux d’être sur scène, en couleurs rouge et noir au fil des costumes des uns et des autres, va se laisser happer par ce que je considère comme le mal du grand public, c’est-à-dire la tendance profonde à vouloir faire applaudir, chanter, participer à tout va les spectateurs, qui en sont ravis pour la majeure partie, si je dois comptabiliser les sourires extatiques qui se multiplient sur les visages dans la fosse ! Mais ma tendance à rester simple spectateur fait que je sors peu à peu du concert, n’accrochant pas forcément non plus aux titres plus électroïdes, voire technoïsants, qui font se mouvoir les jambes et les fessiers du public, pendant que je me trémousse mollement sur une jambe en faisant la grue ensommeillée, et ce ne sont pas les instants plus “chanson française” qui me sortent de ma torpeur... Que l’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas de penser que c’est mauvais, au contraire c’est très bien fait, la scène est parfaitement agencée, les chorégraphies laissent un peu de place à l’improvisation, et certains titres, les plus sombres sans doute, permettent de replonger quelque peu dans l’ambiance, mais dans l’ensemble j’ai plutôt tendance à m’ennuyer, comme en écoutant des blagues dans une langue étrangère que l’on ne saisit pas... Quant à la voix de Gaëtan, puisque c’était l’une des incertitudes concernant la soirée, je pense qu’elle n’a pas forcément beaucoup évolué, mais elle se laisse parfois entendre sans me faire grincer des dents, ce qui doit s’expliquer par une évolution tout de même, et également par le fait qu’elle est parfois légèrement couverte par la musique produite par le groupe... Je note également que les claviers ne m’ont que rarement irrité, ce qui démontre d’un bon équilibre entre les instruments... Une heure pile de set, et le groupe se retire, mais il n’y a pas longtemps à attendre avant que les musiciens reviennent sur scène, et entament un rappel d’une vingtaine de minutes, puis repartent et reviennent, avec au final une seule reprise, celle du psycho killer des Talking Heads (décidément, rien ne m’aura été épargné...), et pour le reste l’intégralité de “ginger”, mais nulle reprise des groupes annexes de Gaëtan (Louise Attaque et Tarmac), la tournée étant spécifiquement axée sur l’album en cours. Résultat, le groupe, pour pouvoir satisfaire ses fans, le groupe reprend deux de ses morceaux phares, inside outside et help myself, ce qui redonne aux spectateurs l’occasion de se défouler, une dernière fois, et c’est finalement au bout d’1h45 de spectacle que les lumières se rallument définitivement, laissant repartir un public heureux, d’autant plus vite que les videurs du Zénith sont aussi pressés et aussi sympathiques que dans les autres salles : c’est bien la peine d’indiquer 23h30 sur le site du Zénith comme heure de fermeture si c’est pour virer tout le monde avant 23h00 !

 

Pour ma part, je me remettrai dans le bon sens dès ce jeudi soir, avec Nomeansno à la Clef, ou comment tester le rock au terminus du RER...

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