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l'ayatollah du rock
5 avril 2011

[Mell] too much class for the neighbourhood

Date : 5 avril 2011

 

Alors que le printemps daigne enfin ressembler à ce qu’on attend de lui, la Flèche d’Or annonce une soirée “Spéciale filles”, qui prend le temps d’attirer suffisamment de monde pour remplir la salle, à croire que les températures estivales incitent les spectateurs potentiels à l’indolence...

 

La soirée commence sous le signe d’une folk assez classique, puisque Amélie, venue de Lille avec sa robe bleue et ses grosses lunettes, possède une belle voix qui semble coller à sa guitare acoustique pour un “Blues / Folk / Soul” assez bien fait mais qui ne m’enthousiasme guère, à dire vrai... Le temps d’aller traîner un peu sur la terrasse, et on retrouve l’Amélie accompagnée de 3 musiciens, en formation classique basse-guitare-batterie, et un son qui s’est particulièrement alourdi, spécialement la guitare, ce qui est vraiment très étonnant et décalé, mais en flirtant un peu trop avec le bourrinage gratuit selon moi : trop doux pour l’une, trop lourd pour l’autre, ces deux configurations très différentes ne m’auront pas vraiment convaincu, mais comme je n’ai pas assisté à l’intégralité du set on supposera que j’ai raté des choses !

 

Il ne faut pas se mentir, si j’ai quitté ma banlieue (proche) pour profiter de la folle nuit parisienne, c’est bien pour Mell, car ce soir je vais pouvoir la découvrir dans une nouvelle formation, qui dès l’abord s’annonce très rock, car outre les instruments joués par ses 3 musiciens (guitare, batterie, et basse acoustique électrifiée), les musiciens eux-mêmes ont l’air prêts à en découdre avec le monde entier ! Mell, très classe dans son genre de costume noir assez sobre, sa simili-banane en guise de coiffure et ses chaussures bicolores, ne semble pas éprouver de difficultés à partager la scène avec ses musiciens, qui eux-mêmes sont heureux d’être là, le batteur par exemple passera tout le set avec la banane aux lèvres et des étoiles plein les yeux... Au programme, un mélange parfait d’anciens et de “nouveaux” titres (l’album a été enregistré il y a belle lurette, maintenant, et ne sortira qu’à la fin du mois !), bien évidemment réarrangés et réorchestrés pour prendre en compte la présence d’un groupe complet sur scène, ce qui implique la plupart du temps des innovations au niveau des intros, et permet de constater que la tendance est à un rock classique, flirtant parfois de très près avec le rockabilly, mais comportant également des envolées plus pêchues, ce qu’on attendait d’ailleurs... Certains des nouveaux titres me sont encore inconnus, tandis que d’autres avaient déjà été rodés en solo, ce qui fait que les spectateurs qui découvrent la donzelle ne peuvent faire la distinction entre nouveautés et vieilleries, preuve d’un savoir-faire évident et d’une réussite dans la composition de la set-list ! Le guitariste buriné Hervé Legeay (Sanseverino, entre autres) peut s’amuser tranquillement à jouer les guitar-hero, pendant que la bassiste reste assez stoïque, apparemment ennuyée par une blessure à l’épaule, et le batteur passé derrière pas mal de groupes (Phoebe Killdeer, Cali...) a ajouté quelques instruments de cuisine à ses éléments de batterie traditionnels, ce qui offre des sonorités un peu inattendues mais totalement bienvenues ! La maîtresse de cérémonie reste Mell, qui gère son monde avec bonhomie, et rudoie son public sans avoir besoin d’en faire trop, puisque les habitué(e)s sont là, connaissent toutes les paroles par cœur et sont prêts à hurler et à encourager au moindre signe en ce sens venu de la scène... Paradoxalement, alors que la pratique des concerts en solo et semi-acoustique avait permis à la chanteuse de s’appuyer sur ses textes et son sens aigu de la formule décapante, c’est là que le bât a quelque peu tendance à blesser puisque parfois on a du mal à entendre ou comprendre les paroles (sur last vegas, par exemple, ce qui est vraiment dommage pour une chanson à l’humour basé sur les jeux de mots !), on espère qu’il ne s’agit que d’un problème ponctuel de balance, et que les prochains spectateurs pourront profiter à plein de la crudité bienvenue des mots qui font plaisir et constituent le principal argument du groupe, et de Mell en particulier. Mais cela ne remet nullement en cause la réussite de ce set, toujours trop court (une quarantaine de minutes...), mais suffisamment énergique et renouvelé pour donner l’envie d’y retourner dès que possible : on est addict jusqu’au bout, et voir quelqu’un évoluer de la sorte reste un plaisir incommensurable !

 

 

Set-list :

  • ma grimace
  • lisa
  • c’est pas une vie
  • lace
  • last vegas
  • yeah yeah yeah hou hou
  • nonsense
  • un twist dans la tête
  • porcherie
  • chips à la banane

Pour clore les hostilités, c’est à un duo que nous sommes censés être confrontés, puisque les Alfa Rococo sont annoncés comme deux québécois pratiquant un “Electrique / Indépendant / Pop”, mais il ne faut pas longtemps pour comprendre que le groupe s’est étoffé jusqu’à tripler, ce qui remplit bien la scène ! On peut estimer que l’appellation “pop” n’est pas usurpée, car outre la reprise chaloupée de Gainsbourg la plupart des titres sont plutôt bien faits, agréables à l’oreille, intéressent le public, et m’ennuient sans aucune violence, bref je ne m’éternise pas sur les lieux et préfère conserver en mémoire les riffs de Mell et ses musiciens...

 

Si tout va bien, ce soir je serai au Zénith, pour assister au concert de Gaëtan Roussel... étonnant, non ?

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