[Dropkick Murphy's] famous for nothing
Date : 8 avril 2008
Comme souvent, il aurait fallu se méfier en rejoignant le Bataclan, puisque l'heure prévue sur le billet (19h30) est largement postérieure au début de la première partie, et étant donné que l'entrée se fait au compte-goutte sans raison valable (le hall d'entrée est quasiment vide !), on n'en saura pas plus sur les Deadly Sins que par les souvenirs des spectateurs méfiants qui se sont pointés avant l'heure...
Le concert débute donc avec les Against me !, un quatuor floridien dont les premiers titres correspondent bien au punk/rock annoncé, dans une veine américaine plutôt agréable, et le public suit à peu près, sans enthousiasme majeur... Malheureusement, au bout d'une vingtaine de minutes, on a l'impression que cela tourne un peu en rond, et, plus grave, on sent que la musique se délite au point de commencer à sérieusement flirter avec un genre de rock FM sans beaucoup d'intérêt, et les vingt dernières minutes du set sont légèrement longues à passer, et c'est d'autant plus désagréable que l'on attendait un peu mieux du groupe...
Le public est chauffé à blanc, et à 21h pétantes les lumières s'éteignent, ce qui agite un peu plus les spectateurs qui ne prêtent qu'un minimum d'attention au délicieux morceau irlandais qui accueille le groupe (d'accord, je ne résiste pas à la douce voix de la chanteuse...), et les 7 Dropkick Murphy's déclenchent l'hystérie dès qu'ils débutent leur set : à grands renforts de guitares, basse, batterie, mais aussi mandoline, cornemuse et flûte, les deux chanteurs aux voix opposées (haute et claire contre basse et forcée) se répondent admirablement sur les divers morceaux qui alternent punk-rock et influences celtes évidentes... Avec une énergie débordante, le groupe enchaîne les titres plutôt courts quasiment sans interruption, à la grande joie du public qui en profite allègrement pour pogoter, slammer et chanter, reprenant de façon étonnante les paroles (et pas uniquement des "lalalalala"...), à croire que la salle est remplie d'anglophiles, voire anglophones... Le chanteur rauque se permet de reprendre avec un guitariste acoustique le you can't put your arms around a memory de Johnny Thunders, alors qu'on aurait pu supposer qu'une voix moins forcée eût été moins décalée, mais cette version reste tout de même tout à fait honorable... Le groupe fait monter sur scène les filles pour le dernier morceau, mais les spectatrices sont étonnamment calmes sur la scène, la comparaison avec une scène équivalente pour les Wampas tournant au positif/négatif... En revanche, le rappel permet aux producteurs de testostérone de faire preuve d'un bordel absolu sur la scène, et les musiciens ont vraiment grand mérite à terminer leur morceau sans casse... 90 minutes de pure énergie doublée de beaucoup de fun, il restera donc un excellent souvenir de ce concert, dont on attend un remake de même qualité fin mai avec les Flogging Molly...
Vendredi, on essaiera de voir les HDA et les CDG à la Mécanique...