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l'ayatollah du rock
12 septembre 2023

[Paul Weller] am i where i should be ?

Date : mardi 12 septembre 2023

 

C'est la première fois que je vais assister à un concert debout à la Salle Pleyel, ce qui change par rapport à la position assise est qu'on est plus près de la scène, bien sûr (la fosse est étroite et bien densément remplie), et que la place est un brin moins onéreuse (40 boules tout de même, on ne se mouche pas du coude dans les "beaux" quartiers...). En ce mardi soir, le public est très majoritairement âgé (on se surprend même ) découvrir des moins de 40 ans...), motivé, parfois relou, mais on n'est pas là pour parler des voisins temporaires...

 

C'est un quintet qui démarre le concert, à 20h00 pétantes : Maxwell Farrington & Le SuperHomard est français (enfin, Maxwell est australien et installé en Bretagne), et composé du chanteur antipodien, d'un batteur, d'un bassiste, d'un guitariste acoustique et d'un claviériste qui utilisera de loin en loin une guitare électrique. Et dès que le premier titre démarre, je me dis que c'est... horrible, en tout cas pour moi : une pop mollassonne, pleine de clavier dégoulinant, et un chant presque neutre, sans engagement, le tout faisant sacrément peut pour la suite. Et, miracle ou choix délibéré des musiciens, dès le deuxième titre tout se (re)met en place, le clavier se sobérise nettement, les autres musiciens font dans l'efficacité non démonstrative, et le chanteur prend enfin toute sa place, à l'instar de ce qu'on lui connaît (et qu'on apprécie totalement) avec Dewaere, son autre groupe, nettement plus noisy. Alors bien sûr la basse sera en permanence bien trop saturée, mais on imagine que c'est surtout l'ingé son qui ne fait pas bien le job, il faut également se souvenir que la console son est à l'étage, les spectateurs de la fosse sont donc les sacrifiés de la soirée... Il n'empêche qu'en dépit de ce petit désagrément sonore, le reste de la prestation du groupe réussit à être en permanence d'un excellent niveau, un genre de pop-rock bien léché qui emporte avec lui tout le public, et même quand un morceau flirte avec la grandiloquence, il reste toujours du bon côté du fil, ce qui fait qu'au bout de ces 32 minutes ce sont des applaudissements nourris et mérités qui accompagnent les musiciens vers leur loge. Une belle découverte (oui, on a déjà presque oublié le titre initial), et qui sait si on ne jettera pas une oreille sur la discographie du groupe, y compris le prochain album prévu pour 2024 ?

 

Après cette bonne entrée en matière, on attend jusqu'à 21h00 pour voir débouler Paul Weller et ses musiciens, juste après que le claviériste du SuperHomard soit venu nous lire un petit texte de Paul Weller indiquant son plaisir de revenir jouer à Paris et regrettant de ne pas parler français pour le faire lui-même... On regarde, on compte, et ce sont donc bien 6 musiciens qui sont là pour entourer le Modfather, toujours aussi classieux et en forme à 65 balais, avec un bassiste, un guitariste (Steve Cradock, toujours ?) dont la coupe de tifs évoque furieusement celle de Paul, en moins nette, un pianiste-claviériste, un préposé aux cuivres et flûte traversière (oui, l'instrument préféré de certains...), et pas moins de deux batteurs, et tout ça démarre le set avec une vieillerie, puisque c'est avec le my ever changing moods du Style Council que les spectateurs rentrent dans le set, au plus grand plaisir de certains, et avec un peu de circonspection pour d'autres, dont je fais partie. Car si je suis la carrière de Paul depuis les Jam, la partie Style Council n'est pas forcément celle dont on se souvient le plus, mais quand vous saurez que ce ne seront pas moins de 4 titres qui en seront repris, vous aurez compris que ce soir c'est plus du côté soul que le show penchera, aux dépens d'un aspect plus mod-rock-punk qui sera quasiment aux abonnés absents ce soir. Car la set-list va longtemps se focaliser sur des titres plus récents (voire encore inédits) mais aux mêmes influences Motown, ce qui est louable mais qu'on aurait aimé voir alterner avec des titres plus énergiques. Si je dois avouer avoir trois ou quatre albums de retard dans la discographie du grand bonhomme, j'en maîtrise pas mal d'autres, et reste dont régulièrement sur ma faim, pas totalement contenté par un stanley road ou un above the clouds que je ne me serais pas plaint de voir supplantés par d'autres titres des mêmes périodes un peu plus pêchus (la reprise de Dr John i walk on gilded splinters, sunflower, ...). Sans aller jusqu'à dire que je m'ennuie, j'ai tout de même du mal à m'enthousiasmer, et même la partie la plus excitante du set ne réussit pas à me faire intégralement vibrer, ayant connu sur scène des versions plus percutantes de into tomorrow, the changingman ou de la reprise de start! des Jam (la seule de la soirée...). Heureusement, peacock suit est d'un très haut niveau, mais ne suffit pas à me contenter, et le groupe quittant la scène, on conserve l'espoir que le rappel réponde à nos attentes.

Il faut dire que quand le groupe revient, annonçant que c'est le début de la partie 2 (sous-entendu "nous voilà repartis pour 1h30, ce à quoi on n'est pas obligé de croire), il démarre avec broken stones, autant dire là encore de la préhistoire musicale, mais même si ce rappel permettra d'atteindre les deux heures de prestation au total, il nous aura tout de même manqué jusqu'au bout la partie folle qui aurait permis de voir le public sauter partout, ce que ne permettaient pas vraiment les morceaux exécutés. Au bout de cette soirée, on se dit que sans forcément regretter d'être venu, on réfléchira à deux fois à en reprendre si Paul revient à l'avenir, car à ce tarif-là on a le droit d'être un peu exigeant sur la set-list, ou du moins vérifier qu'elle corresponde bien à nos attentes. Et de la soul ou des ballades quasiment sans rock'n'roll, cela n'aide pas à motiver les troupes pur sortir les biftons !

 

La suite, ce sera, faute de mieux d'ici là, dans une semaine et demie à la Philharmonie avec Elvis Costello.

 
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