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l'ayatollah du rock
20 mai 2022

[Festival Sur les Pointes #13] festival 5 étoiles

Date : vendredi 20 mai 2022

 

En ce vendredi soir, c'est la première fois qu'on tente l'expérience du Festival Sur les Pointes, à Vitry, car si les 12 premières éditions proposaient de belles affiches mais promettaient des galères de transport pour s'y rendre et encore plus en revenir, cette année c'est au Kilowatt que cela se passe, donc bien plus près des transports en commun divers (RER C à l'aller, bus et métros au retour tardif), et il faut dire aussi que l'affiche ne permettait même pas d'envisager de ne pas venir ce deuxième des quatre soirs du festival 2022...

 

Et il faut même arriver tôt, puisque le premier groupe à monter sur scène n'est autre que Ludwig Von 88, et qu'on sait que le quatuor est souvent en pause prolongée et que ses apparitions sont extrêmement rares. Le chapiteau est plutôt bien rempli dès les premières notes de sur la vie d'mon père (oui, le groupe pioche allègrement dans tous ses albums, y compris les premiers); et il ne faut que quelques secondes avant que la grande fiesta se mette en branle, il faut dire que Karim (chant) et ses acolytes (Bruno/guitare, Charlu/Basse, et Jean-Mi/machines) savent y faire pour entraîner une foule, tant dans les rythmes que dans les paroles, largement reprises en chœur par des spectateurs ravis et heureux d'un bout à l'autre du set. Le spectacle est sur la scène, avec des déguisements variés et qui changent presque à chaque titre (un sombrero, un casque militaire, des maillots de cyclistes...), et aussi des jets de cotillons dans la fosse, des énormes ballons gonflables que le public renvoie dans toutes les directions, bref quand on parle de festivités on est en plein dedans, avec l'aspect festif mais pas suranné qui peut être attaché au vocable. Le groupe ayant sorti un album un poil avant la pandémie ("20 chansons optimistes pour en finir avec le futur"), il nous en offre assez rapidement un unique extrait (jean-pierre ramone), il faut dire que le timing est serré et précis (une heure maximum) et qu'il faut donc se concentrer sur les titres les plus fédérateurs et efficaces du répertoire, et on sait déjà qu'à la fin du set on notera tout de même les morceaux absents de la set-list (au hasard : en avant dans le mur, bière et punk, polopop ou encore william kramps) alors que l'heure de set aura été intense et sans aucun regret. Les titres vont s'enchaîner presque sans problème technique (la casse de corde de guitare arrive très tard), et sans aucune baisse de tension, on ne peut prendre le risque de tourner la tête sous peine de rater une facétie sur scène, et quand Karim parle avec un évident degré de "tubes", il faut bien avouer que le terme s'applique également dès le premier degré : comment expliquer sinon les réactions immédiates aux premières notes de new orleans, hlm ou bilbao ? Sur ce dernier, l'un des anciens comparses de Bruno et Jean-Mi au sein du Bawawa Sound System vient toaster un brin (les frères bavarois), il reviendra d'ailleurs un peu plus tard poser sa voix sur un titre, et les spectateurs apprécient ce passage, tout comme ils apprécieront nous sommes des babas, pourtant pas le morceau le plus punk de l'histoire ! C'est cela aussi qui fait la force des LV88, cette capacité à faire écouter et apprécier des musiques et des rythmes variés, il faut dire que les textes poético-délirants aident à rentrer dans l'univers du groupe, et même lorsque Karim se ramène devant son micro avec un masque d'éléphant sans trompe (pour 30 millions d'amis), c'est juste drôle, sympa, et cette absence totale de prise de tête fait que le groupe nous offre, l'espace d'une heure, un moment de jubilation intégrale. Et même quand, pour le dernier titre, Karim appelle François (un ancien bassiste du groupe) pour reprendre houlala, et que cela prend un peu de temps (il faut traverser la foule, et ensuite résoudre le problème technique liés à un débranchage intempestif), le public sourit, patiente, et continue à prendre sa dose de bonne humeur, et lorsque le set se termine définitivement, chacun est ravi, va faire la queue pour sa dose de houblon, car le reste de la soirée promet encore beaucoup...

 

Set-list :

  1. Sur la vie d'mon père
  2. Oui Oui et la voiture jaune
  3. Mon cœur s'envole
  4. Jean-Pierre Ramone
  5. Guerriers Balubas
  6. HLM
  7. O Tchang
  8. New Orleans
  9. Bilbao / Les frères bavarois
  10. Paris brûle-t-il
  11. Louison Bobet for Ever
  12. Pocahontas (chaque fois)
  13. Sprint
  14. Nous sommes des babas
  15. Club Med
  16. Marche
  17. Sur les sentiers de la gloire
  18. 30 millions d'amis
  19. Houlala !


La seule chose que l'on peut un peu regretter dans ce festival, c'est que les groupes qui jouent dans l'Oasis (salle plus petite que le chapiteau) se voient un peu sacrifiés, car il n'y a qu'une demi-heure entre les concerts du chapiteau, on ne pourra donc pas dire grand-chose d'Irnini Mons, le quatuor qui profite du temps mort pour se présenter à une partie des spectateurs du festival. On découvrira plus tard que les deux filles (guitare et batterie) œuvrent (ou œuvraient ?) également dans Décibelles, un trio lyonnais dont la pop noisy ne m'avait pas emballé plus que ça il y a trois ans à la Maro. Un guitariste et un bassiste complètent le groupe, et sur les quelques minutes d'attention il est un peu difficile de comprendre exactement où les musiciens veulent nous emmener, car si parfois le chant rappelle Mademoiselle K, à d'autres moments le son se fait bien plus dur, flirtant à l'occasion avec le grunge, mais il en faudra sans doute plus (et éventuellement écouter le premier album du groupe) pour me faire une réelle opinion...

 

Car on ne tarde pas à retourner sous le chapiteau, puisque la grande zoa (Régine) nous accueille juste avant que les Wampas ne surgissent sur scène, et n'entament avec sauver le monde une prestation qui va pas mal ressembler à celle de Pont-Sainte-Maxence en février, en plus dense (là encore, il n'y a qu'une heure d'accordée) mais qui verra tout de même le retour (réussi) de toto, alors que certains titres (essentiellement tirés du dernier album en date) passeront par pertes et profits. On le sait, le groupe est sur scène une machine, les 4 musiciens (deux guitares, basse, batterie) qui entourent Didier (chant, guitare, acrobaties diverses) sont suffisamment au point pour lui permettre de partir dans des envolées verbales plus ou moins prévues, de le suivre lorsqu'il s'enfuit dans la fosse (voire en sortant du chapiteau) tout en continuant à chanter et jouer de la guitare, le cas échéant, et lorsqu'il s'agit de reprendre intégralement un morceau (comme un punk en hiver), histoire de "refaire le plus gros wall of death du Val de Marne", il n'y a aucune faute et l'énergie reste la même lors des deux versions. Évidemment, dans un chapiteau il y a encore plus de possibilité de grimper, donc Didier s'empare de cette possibilité pour se retrouver sur la foule (avec ou sans chaise), sur un poteau porteur du chapiteau, bref le spectacle n'est pas qu'auditif, et la foule qui n'avait guère besoin d'encouragements se lance dans un pogo endiablé et ininterrompu, mais qui reste très bienveillant. On se doutait que manu chao déclencherait encore plus de mouvement; o,n n'est pas déçus, et si rising a droit à un traitement particulier (il est rarement étiré comme cela, et presque en deux parties bien distinctes), on peut remarquer que les musiciens (Effello en tête) semblent ravis de faire partie de l'affiche du festival, et ne se contentent pas d'accompagner machinalement leur chanteur. Festival ou pas festival, chapiteau ou pas, le principe reste le même : il faut trouver un enfant pour annoncer ce soir c'est noël, c'est bien sûr le cas encore aujourd'hui, mais cela dure moins longtemps que d'habitude (certains enfants sont moins loquaces que d'autres), et ce morceau de bravoure en précède un autre, puisque c'est le diptyque où sont les femmes/petite fille qui suit, avec une invasion féminine de la scène, malgré une petite inquiétude relative à la solidité de la scène (pas de drame aujourd'hui encore), et on va clore cette petite heure avec rimini (l'hommage à Marco Pantani est accompagné de quelques mots de Didier à propos de la performance d’Arnaud Démare qui vient de remporter sa 3e étape sur le Giro 2022), suivi de ("didier wampas est le roi"), que Didier ne va pas trop faire durer ce soir, en enfin d'un for the rock conclusif, qui verra Didier et ses deux guitaristes jouer en slammant, autant dire que le spectacle aura été au programme, et que musicalement le groupe a très largement fait le job : quand on vous disait que l'affiche semblait incontournable...

 

Set-list :

  1. Sauver le monde
  2. L'aquarium tactile
  3. C'est l'amour
  4. C'est politique
  5. Toto
  6. Comme un punk en hiver
  7. Punk ouvrier
  8. Manu Chao
  9. Rising
  10. Les bottes rouges
  11. Yeah Yeah
  12. Ce soir c'est Noël
  13. Où sont les femmes ? / Petite fille
  14. Rimini
  15. For the Rock

 

Une fois encore, on n'aura que très peu de temps avant de revenir sous le chapiteau, alors on ne profitera que très partiellement de la performance des Foune Curry, trio féminin qu'on a déjà vu et apprécié sur scène, mais aussi reçu chez Konstroy (deux fois), on n'est donc pas étonné du message "i love you fuck off" ("on vous emmerde si vous ne nous aimez pas, et on vous emmerde aussi si vous nous aimez") du groupe qui s'appuie sur une batterie, une guitare et un sax, et qui ne laisse personne indifférent dans une salle de concert. Promis, la prochaine fois j'aurai le temps d'assister à la prestation complète !

 

Car là encore, il faut retourner rapidement vers le chapiteau, car même si le set démarre finalement avec dix minutes de retard sur l'horaire annoncé, il est hors de question de rater cette performance des Sheriff, puisque les Montpelliérains n'ont pas pour habitude de jouer petit bras, on sait que du début à la fin cela va aller très vite, très fort, et effectivement je veux savoir pourquoi donne le tempo : voilà du punk ramonesque en diable, avec des textes faciles à comprendre, et aussi à reprendre en chœur, la fosse va chavirer pendant une heure, et tout comme les Ludwig quelques heures plus tôt c'est un genre de best-of qui va constituer la set-list, avec ses incontournables (à coups de battes de base-ball, bon à rien, pendons-les haut et court), ses oubliés du soir (mayonnaise à gogo, arrête de parler), et ses insertions de nouveaux titres tirés du dernier opus "grand bombardement tardif". C'est d'ailleurs le titre éponyme qui va montrer l'exemple, et confirmer en version live ce qu'on peut retenir de la version studio : un petit aspect métallique est apparu dans le son du groupe, pas forcément désagréable mais qui a fait évoluer le son que  l'on connaissait jusqu'alors, et si on l'entendra bien dans les titres anciens, cela sera évident sur les nouveaux. C'est donc avec ce mélange de nouveautés (6 titres au total) et de vieilleries que les cinq musiciens (deux guitares, basse, batterie, chant) vont nous tenir en haleine pendant une heure pleine, par séquences de deux titres (rarement trois) avant de se reposer quelques instants (ça va vite et ce ne sont plus des petits jeunots), mais cette absence d'enchaînements et d'interaction entre les morceaux ne va pas nuire à la cohésion du set, puisque les spectateurs également ont besoin de souffler entre les morceaux... Même si on peut comprendre que le public n'ait pas encore intégré les paroles des titres du dernier album, on sent tout de même qu'elles seront moins aisées à reprendre par cœur, car elles sont moins "faciles", mais comme on pourra toujours se rattraper sur les plus anciens morceaux, cela permettra de reposer un brin les cordes vocales, hormis sur les refrains qui eux restent totalement accessibles. Les présentations des morceaux sont souvent humoristiques, on sent qu'Olivier ne se prend pas pour un autre, on est globalement entre amis, et dès que le titre du morceau à suivre est annoncé c'est un rugissement de plaisir qui émane du public, et si le groupe chante que le temps est élastique, on ne peut qu'approuver cette assertion puisqu'on a le sentiment d'avoir rajeuni de 20/30 ans en quelques minutes... Et si le groupe quitte la scène et que les techniciens laissent quelques instants l'espoir d'un rappel (qui n'aura pas lieu), on n'a pas de regret, cette performance était au moins au niveau de celles des Wampas et Ludwig, et puisqu'il se dit que les Sheriff seront au Trabendo en juillet, il se pourrait bien qu'on n'ait pas très longtemps à attendre avant de les revoir...

 

Set-list :

  1. Je veux savoir pourquoi
  2. Panik (à Daytona Beach)
  3. À coup de battes de base-ball
  4. Grand Bombardement Tardif
  5. Soleil de Plomb
  6. Ne fais pas cette tête-là
  7. Bon à rien
  8. Ça fait mal
  9. Ma Lumière
  10. Pendons-les haut et court
  11. À la chaleur des missiles
  12. Le Temps est Élastique
  13. Condamné à brûler
  14. Les 2 doigts (dans la prise)
  15. Du Rock'n'Roll dans ma Bagnole
  16. Pas de doute
  17. Fanatique de télé
  18. 3, 2, 1... Zéro
  19. Requiem 5 Étoiles
  20. Jouer avec le feu

 

La suite, ce sera mercredi prochain, au Bataclan avec Peter Hook.

 
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