[Peter and the Test Tube Babies] gentils maniaques

30 octobre 2021

[Peter and the Test Tube Babies] gentils maniaques

Date : samedi 30 octobre 2021

C'est samedi soir, Halloween approche, c'est donc le moment de retourner au Petit Bain pour la soirée "Freaky Horror Night", comme il y a deux ans (on oublie l'année 2020, évidemment). À l’heure où la première partie va monter sur scène, la salle sonne le (très) creux, mais comme mercredi cela va s'améliorer dès que les premières notes vont commencer à sortir des enceintes, c'est le risque lorsque les horaires sont annoncés, le public peut choisir d'attendre le dernier moment, voire la tête d'affiche... Pour le coup, il faudra attendre une vingtaine de minutes pour que la sensation de vide soit totalement éliminée.

Je les avais vus ici même il y a deux ans et demi, et depuis cette période le quatuor lyonnais the Scaners a conservé la même formule : un trio guitare-basse-batterie qui se charge d'accompagner le chanteur chargé du clavier, visuellement c'est parfait avec la tenue vestimentaire idoine (veste en jean blanche pour tout le monde) pour un résultat en forme de garage très bien caréné, efficace et... trop propre à mon goût. Tout comme les Parlor Snakes il y a quelque jours, j'ai du mal à adhérer totalement à ce qui me semble correspondre plus souvent à du garage-pop qu'à du garage-rock, avec un chant réverbéré en permanence (donc trop pour moi) et un clavier omniprésent voire omnipotent, qui fait que je ne me retrouve guère concerné. N'allez pas lire ce que je n'ai pas écrit : cela reste bien fait, le public semble apprécier (sans non plus que la fosse ne se transforme en gigantesque piste de pogo), mais je reste suffisamment froid pour ne pas vouloir trop m'approcher - tout en restant jusqu'au bout, car il n'y a pas rejet total. Bref ces trois quarts d'heure (au moins, le groupe a bénéficié d'un temps plus que correct pour présenter ses morceaux) passent sans passion, c'est aussi l'occasion de saluer quelques visages connus - le ban et l'arrière-ban (on oublie l'avant-ban ?) du punk parisien (voire hexagonal, il y a des Messins et des Normands qui ont fait le déplacement) sont présents, c'est le premier vrai gros concert punk depuis de trop longs mois...

Car ce sont les punkers anglais de Peter and the Test Tube Babies qui déboulent sur scène, déguisés comme il le faut pour Halloween (masques sur le visage, tenues variées de chirurgien, de moine ou de vampire), avec des extraits de films d'horreur qui défilent tout au long du set en arrière-fond, et si le trio de musiciens (guitare-basse-batterie) est au point (pas de pains manifestes, les morceaux sont reconnaissables), on constate tout de suite que Peter (le chanteur) a un léger problème d'extinction de voix, ce qui ne va pas s'arranger au fil des minutes, même en s'abreuvant régulièrement (de vin ?), le liquide terminant partiellement sur sa tenue de moine. Cela démarre comme il y a trois ans (moped lads puis run like hell), on note (et regrette un brin) que the jinx est exécuté très tôt, le public n'ayant pas encore eu le temps de totalement se chauffer pour en profiter à plein, mais par la suite, si la set-list reste proche, il y a des petites évolutions, ainsi on aura droit ce soir à u bore me et facebook loser, ce qui permet aux spectateurs de ne pas avoir l'impression de prestations équivalentes d'une année à l'autre... Ce qui ne change pas, en revanche, c'est la quasi-impossibilité du groupe à enchaîner les morceaux, on ne sait pas si c'est le chanteur ou ses musiciens qui ne suivent pas (on notera que le batteur peut jouer d'une seule main et tenir sa bière dans l'autre...), dans tous les cas cela aboutit à chaque fois à une petite baisse d'enthousiasme - cela repart heureusement à la hausse à chaque début de nouveau titre. La fosse est bien agitée, sans violence gratuite et avec une bonne humeur bien partagée, et si certains morceaux semblent encore plus appréciés (my unlucky day, spirit of keith moon), on ne trouve pas un seul instant de calme pendant l’heure que dure le set. Évidemment, cela s'excite encore plus pendant banned from the pubs, hymne s'il en est parmi les punks du monde entier, mais c'est un pic parmi une succession de moments d'excellente qualité, du punk anglais efficace sans être bourrin, et si on regrette que Peter semble ce soir bien moins communicatif (et rigolo) qu'à l'accoutumée, peut-être est-ce dû à un timing pour le moins serré, ou justement à cette perte de voix qui doit l'inciter à l'économiser...

Le temps d'un passage éclair en coulisses, et le groupe revient sur scène pour un court rappel, initié par un elvis is dead démarré pratiquement a cappella (avant de singulièrement s'électrifier, bien sûr) et conclu par un september qui aura fait de nombreux heureux (et surtout une heureuse, qui se lamentait précédemment de ne pas l'avoir vu sur la set-list...), pour en terminer avec 70 minutes intenses mais pas trop denses, réussies sans bémol (pas de retenue dans les impressions glanées en quittant les lieux), bref on aurait eu tort de ne pas être sur la Seine en ce samedi soir !

Set-list :