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l'ayatollah du rock
29 octobre 2021

[And Also The Trees] belle prairie

Date : vendredi 29 octobre 2021

 

Dans la série "Les concerts que vous attendiez depuis deux ans", dirigez-vous en ce vendredi soir vers la Maroquinerie, où le 3e report est enfin le bon, puisque ce concert initialement prévu le 5 juin 2020 a successivement été repoussé au 1er novembre 2020 puis au 17 juin 2021, mais la patience est récompensée, et n'empêchera pas la salle d'être remplie (s'il y a une jauge limitée, cela ne se remarque pas...), avec une proportion non négligeable de spectateurs qui conserveront le masque tout au long de la soirée, ce que l'on remarque moins dans les lieux plus petits. Évidemment, il faut montrer patte blanche, ou plutôt pass sanitaire valide, alors il y a la queue avant 'entrer dans la Maroquinerie, et on trouvera des spectateurs grimés qui mettront un moment avant de comprendre que la soirée bobo-Halloween se déroule un peu plus loin à la Bellevilloise...

 

Ce qu'on n'avait pas anticipé, c'est le timeline de la soirée, puisque c'est dans l'escalier qui mène à la salle de concert qu'on découvre qu'il n'y a pas de première partie, et que le concert ne commencera qu'à 21h (l'ouverture des portes était à 19h30...). On va donc patienter un long moment, en révisant ses cours d'allemand (le public est international, ce soir), mais c'est vrai qu'une bonne heure d'attente dans une ambiance bleu fumée qui rend tout flou, ça n'incite pas au pogo... Heureusement, il n'est pas encore 21h lorsque Justin Jones monte sur scène avec sa guitare, et crée pendant de longues minutes une nappe sonore à la fois calme et excitante, avant d'être rejoint par son frère Simon Huw Jones pour entamer, avec l'aide d'un multi-instrumentiste (clavier, guitare, sax, clarinette), un my face is here in the wild fire qui sera enchaîné avec vincent craine, autant dire qu'on sent tout de suite que le groupe And Also The Trees tient bien son objectif annoncé lors de l'annonce de la tournée : fêter le 40e anniversaire du groupe ('le 41ème anniversaire', précisera Simon pendant la soirée) en allant piocher tout au long des 13 albums du groupe (et en testant des nouveautés ?) - même si certains seront oubliés pendant que d'autres offriront plusieurs titres à la set-list, tel l'album "virus meadow" d'ailleurs réédité à l'occasion de cette tournée. Si Simon s'est assis quelques minutes pendant l'intro, la chaise retourne vite en coulisses, on n'est pas devant Phil Collins ici, et pour la fin de vincent craine, le groupe se retrouve au complet, puisque le batteur et le bassiste sont également arrivés sur scène, histoire de donner du punch et du rythme à cette fin de morceau... et à la suite de la soirée, qui ne laissera personne s'assoupir ! Car si le groupe est inclassable, musicalement parlant, il s'avère sur scène très pêchu, ce qui ne se ressent pas forcément sur tous les albums, mais ce soir dès que la mécanique est enclenchée il est hors de question de perdre la moindre seconde d'attention, car si visuellement le groupe ne fait pas dans l'esbroufe ni le démonstratif, acoustiquement c'est bien différent : en s'appuyant sur des musiciens qui savent sacrément y faire, le groupe crée des compositions qui sont à la fois complexes mais pas pompeuses, chacun est au service du collectif AATT, et si par moments l'un ou l'autre est mis en avant, c'est toujours dans l'intérêt des morceaux... et des spectateurs. Le public, à la moyenne d'âge élevée, est très attentif pendant les morceaux, et exprime sa joie de connaisseur entre les titres, mais reste toujours très respectueux, il n'est pas question ici d'avoir toute la soirée des réclamations sur l'absence de tel ou tel titre, on prend ce qui nous est offert, et on s'en réjouit sans récrimination. La set-list mélange donc les morceaux de toutes les époques, qui se suivent sans choc auditif, il faut dire que les musiciens les ont largement ripolinés, on avouera que les interventions de sax et surtout de clarinette peuvent parfois surprendre, mais c'est pour la bonne cause, se réinventer permet d'éviter le réchauffé et d'enthousiasmer des spectateurs qui étaient déjà conquis d'avance, y compris lorsqu'on ne sait plus si c’est génial ou si c'est totalement à côté de la plaque, cela reste toujours intéressant voire passionnant. Le son du groupe, particulier voire unique, est toujours lié au chant de Simon et au son de la guitare de son frère, mais les morceaux s'appuient également beaucoup sur les autres musiciens, du batteur super efficace et enthousiaste (il ira jusqu'à se mettre debout tout en jouant, ce qui n'est pas habituel) au bassiste dont on comprend vite que les parties sont très travaillées et essentielles, puisque cela permet à Justin et aux second guitariste de s'embarquer dans des envolées toujours pertinentes, et sur lesquelles Justin n'est d'ailleurs pas forcément le lead guitariste. Quant au clavier, en dépit de mes préventions à l'égard de l'instrument, il reste toujours à sa place, inséré (ou noyé) parmi les autres instruments, ce qui me convient parfaitement. Au bout de 80 minutes, parmi lesquelles chacun aura remarqué et apprécié ô combien la présence de so this is silence, hargneux et brutal à souhait, le groupe quitte la scène, mais c'est pour mieux revenir très vite, trop vite peut-être d'ailleurs puisque le rappel démarre par un raté (ce n'est pas courant), peut-être les musiciens ont-ils été perturbés par le très incongru "à poil !" venu du fond de la salle, mais le temps de se remettre en selle et le quintet peut dérouler ses trois titres de rappel, terminant sa centaine de minutes sur un slow pulse boy merveilleux, ce qui empêche le public de râler lorsque les lumières se rallument : il n'y a pas grand chose à redire, rien à reprocher au groupe en tout cas, et l'annonce d'un nouvel album en 2022 (sous réserve des difficultés actuelles de pressages de disques) permet de se projeter sur la future prochaine venue du groupe par chez nous, que l'on ne ratera évidemment pas.

 

Set-list :

  1. My Face Is Here in the Wild Fire
  2. Vincent Craine
  3. Shantell
  4. Your Guess
  5. Maps in Her Wrists and Arms
  6. The Suffering of the Stream
  7. Wallpaper Dying
  8. Rive Droite
  9. Boden
  10. (in a bed in) Yugoslavia
  11. Brother Fear
  12. Missing
  13. Dialogue
  14. So This Is Silence
  15. Virus Meadow
  16. Rappel : Prince Rupert
  17. Bone Carver(s)
  18. Slow Pulse Boy

 

La suite, c'est dès ce samedi soir, au Petit Bain, avec Peter and the Test Tube Babies (oui, ça va un peu changer...).
 
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