([Ovaires Drive #2]

Date : samedi 2 novembre 2019

L'an passé, la première édition du festival LadiYFest Ovaires Drive avait attiré pas mal de monde au Cirque Électrique, en ce samedi soir (on a zappé le vendredi soir) il semble également que les spectateurs aient répondu présent, avec un bémol tout de même : la notion de "prix libre" a tendance à se transformer en "je vide mon porte-monnaie de mes petites pièces", et les plus aisés ne sont pas les derniers à avoir des oursins dans les poches...

Le principe du festival, qui n'est pas que musical, est de montrer que les femmes sont savent faire des choses, alors il y a des ateliers, des stands, des spectacles, par exemple à l'heure où l'on arrive c'est Irma Zone qui est en scène, ou plutôt devant la scène du Nouveau Tigre, qui est plutôt bien remplie, avec pas mal d'enfants, la particularité étant que ce spectacle s'effectue sans micro, alors le public est assis, calme, studieux, tandis que Mme Irma ravit les petits et les grands - enfin, ceux qui réussissent à entendre, vu que du côté du bar il y a toujours un peu de vie. Il y a du rock (à la guitare électrique), de la télé, des sciences divinatoires, bref c'est plutôt bien fait, et ça plaît, tout simplement.

Dans la foulée, c'est Guertrude (car "la guerre est rude") qui grimpe sur scène, avec son accordéon, et si ses efforts pour faire en sorte que le public se rapproche de la scène sont finalement récompensés, c'est mérité, car on a l'impression que le public n'osait pas le faire... Pour le coup, on est dans la chanson réaliste (elle terminera son spectacle avec une reprise de Fréhel où sont mes amants ?), mais souvent bien modernisée, alors c'est parfois cru et sexuel, c'est souvent politique, c'est toujours social, autant dire que cela correspond exactement à l'esprit du festival, et on sent qu'une bonne partie du public s'est entièrement immergée dans ce show !

Une fois un spectacle de corde sous le chapiteau (je n'y ai pas assisté) terminé, c'est Kalicia Katakov qui s'y colle, seule derrière son clavier et avec la boîte à rythmes enregistrée dans le téléphone... Une fois les problèmes techniques résolus, elle nous présente son "emodarkopop", ce qui selon moi se traduit par des chansons relativement sombres, avec un son qui évoque tantôt Lene Lovich tantôt OMD, et qui sont nourries par un chant assez puissant, ce à quoi on ne s'attend pas forcément. Alors évidemment le concept a ses limites, on sent que de temps en temps la donzelle est limitée par sa solitude et le carcan de la boîte à rythmes (et je ne m'éternise pas sur certaines sonorités de clavier qui me taraudent parfois le cerveau), mais globalement cela reste souvent intéressant, et comme c'était un peu le concert qui m'avait poussé hors de chez moi en cette fête des morts, je suis rassuré de ne pas regretter de l'avoir fait !

Par la suite, c'est un quatuor suédois 100% féminin qui prend la scène d'assaut, les Vicious Irene tournent depuis 2001, et si leur punk est musicalement carré quoique plus proche de Discharge que du Clash (elles revendiquent la pratique du d-beat), le chant (partagé par la bassiste et les deux guitaristes) est plus souvent crié/hurlé qu'autre chose, et je dois avouer que ce soir ce n'est pas forcément ce que j'ai envie de me mettre dans les oreilles. Alors, sans fuir précipitamment, je prends du recul, pour constater que le pogo est très majoritairement l'apanage des hommes (il y a encore du boulot pour laisser les filles devant la scène !), et juste avant la fin du set je prends mes cliques et mes claques pour rentrer at home - on n'est pas d'ici, et les semaines à venir vont être chargées, au taf comme dans les salles de concert...

La suite, ce sera mercredi au Nouveau Casino avec the Murder Capital, ou la veille à l'International avec Dear Deer.