[Peter and the Test Tube Babies] my lucky night

Date : mercredi 30 octobre 2019

L'avantage de connaître les horaires de passage des groupes, c'est que ça peut éviter d'arriver trop tôt, et de devoir attendre sans trop se rapprocher du bar, comme en ce mercredi soir au Petit Bain, vu que la pinte à 7,50€ inciterait plutôt à devenir potomane... Le seul inconvénient est souvent pour le groupe de première partie, car une partie du public à tendance à soit le zapper par principe, soit à arriver après sa prestation si le spectateur sait à quoi s'attendre...

Et c'est un peu le cas ce soir, puisque la fosse sonne nettement le creux lorsque The Mercenaries arrive sur scène. La dernière fois que je l'avais vu sur scène, il y a deux ans au CICP, le quintet guitare-basse-batterie-clavier-chant était accompagné d'un toaster, absent ce soir, mais l'idée globale du groupe n'a pas forcément beaucoup évolué, puisqu'on se retrouve assez souvent devant des morceaux ska-punk, clavier oblige, avec deux voix qui se complètent plus ou moins, puisque le fait que la chanteuse force très largement dessus la plupart du temps apporte assez peu d'intérêt, en contrepoint de la voix du guitariste-chanteur. Sans cracher dans la soupe, puisque le groupe fait plutôt bien le job, on note tout de même quelques instants où l'on sent que le clavier n'est pas en harmonie avec le reste du groupe - on ne s'attardera même pas sur ses simili-solos -, et on constatera sur un titre sans clavier qu'on entend nettement que ça chante rudement faux à l'occasion ! De manière générale, je trouve le clavier trop présent, et les morceaux trop peu innovants à mon goût, ce qui fait que la quarantaine de minutes passe tranquillement, mais sans beaucoup d'enthousiasme - on le remarque également au niveau de la fosse, qui ne s'agite guère, en dépit des appels du guitariste. Bref, sans la cautionner, je comprends l'attitude de certains qui se débrouillent pour arriver juste avant la fin de ce set...

Le temps de changer le plateau, et les lumières s'éteignent, la vidéo en arrière-fond commence à diffuser des scènes de films d'horreur, la musique qui sort des enceintes pourrait bien provenir de la BO d'Halloween, et on se souvent soudain que Peter & the Test Tube Babies a annoncé que le concert de ce soir serait un concert d'Halloween, on n'est donc pas trop surpris de découvrir le quatuor déguisé pour l'occasion, le batteur en Chucky tandis que les autres sont masqués sans que je reconnaisse forcément les références... Pour le coup, la salle est désormais bien remplie, pas pleine mais pas loin, il faut dire qu'en ce moment même une partie des spectateurs potentiels sont au Chinois avec les Demented Are Go - le plaisir des programmations débiles sur la même soirée ! Très vite, on va comprendre que Peter et ses bébés éprouvettes (sortis des éprouvettes depuis un certain temps, tout de même) sont en forme, et dès moped lads on sait que la set-list va contenir à peu près tous les titres attendus ou espérés. Le punk classique mais efficace va régner en maître pendant 80 minutes (rappel compris), les trois musiciens font ce qu'il faut pour offrir un écrin sonore à Peter, qui entre les morceaux ne cesse de parler, en anglais, mais il sait se faire comprendre, on retrouve des blagues habituelles sur les Français (du genre " vous n'êtes pas déguisés pour Halloween ? Ce n'est pas grave, car vous les Français êtes vraiment trop moches"), un peu de provoc à deux boules ("Suce ma bite ? Plus tard..."), mais aussi de l'actualité ("I only have two words : Fuck Brexit !" pour introduire keep britain untidy) ou des références personnelles qu'on peut prendre ou non au pied de la lettre ("mon mariage avec une Française" pour présenter my unlucky day). Si le groupe nous avait semblé solide il y a quelques mois à l'AJB, ce soir c'est encore le cas, Peter est d'ailleurs presque sobre (ceci explique-t-il cela ?), et le public réagit à fond devant cette set-list qui frôle la perfection. Avant que le groupe ne quitte la scène, le triptyque maniac/banned from the pubs/blown out again met tout le monde d'accord, si par hasard certains étaient encore un poil réticents, le dernier morceau s'étirant à l'envi pour nous achever.

Le public ne se contente évidemment pas de cette set-list, alors après quelques minutes d'impatience le groupe revient sur scène, et entame son rappel presque en acoustique, mais elvis is dead sera achevé en électrique bien énervé, bien sûr, et Peter pose ensuite une question : "qui va reconnaître le prochain morceau ?". Je dois avouer que je ne suis pas l'heureux gagnant, en dépit des trémolos bien particuliers que Peter émet sur ce titre, mais comme le groupe tire sa révérence sur un september encore sacrément carré, quand les lumières se rallument on ne croise que des visages souriants autour de soi, le groupe a assuré parfaitement et répondu à toutes les attentes, et on peut se rentrer chez soi heureux, on n'a plus qu'à se prendre sa tisane (oui, le corps n'a pas résisté aux différences de températures de ces derniers temps) et se coucher avec un sacré souvenir dans les oreilles !

Set-list :

1. moped lads
2. run like hell
3. the jinx
4. never made it
5. my unlucky day
6. every second counts
7. in yer face
8. up yer bum
9. spirit of keith moon
10. none of your fucking business
11. the queen gives good blow jobs
12. keep britain untidy
13. keys to the city
14. shake my world
15. maniac
16. banned from the pubs
17. blown out again
18. Rappel : elvis is dead
19. ??
20. september

La suite, ce sera au pire mercredi prochain, avec The Murder Capital au Nouveau Casino (oui, la salle existe encore...), mais d'ici-là on ira peut-être au Cirque Électrique pour le festival Ovaires Drive, ou à l'International avec Dear Deer, tout dépendra de l'état de santé...