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l'ayatollah du rock
14 décembre 2023

[Plomb/pour X Raisons/Barren?] absolument

Date : jeudi 14 décembre 2023

 

C'est jeudi soir, et c'est de nouveau au Cirque Électrique que les choses se passent. Contrairement à la semaine passée, il ne pleut pas, et s'il ne fait pas bien chaud, on peut quand même trainer un peu dehors sans sentir la bronchite nous tomber directement dessus, ce qui est largement appréciable.

 

C'est avec le trio Barren? que ça commence, très vite la salle va bien se remplir, avec pas mal de jeunes dans le public, ça change un peu des concerts entre vieux, et ça va permettre à l'atmosphère de se réchauffer un brin, car finalement on se pèle un peu, mais le groupe n'est pas pour rien dans l'inflammation de la fosse, puisque dès les premières secondes l'anarcho-punk proposé s'avère excitant, addictif, et même les soucis techniques du guitariste n'arrivent pas à nuire à la tension qui monte. Une fois ces ennuis gérés puis réparés, avec l'aide de Vincent (Plomb), on peut profiter à plein de cette grosse demi-heure, qui confirme comme à chaque fois que ce qui est qualifié d'anarcho-punk va bien au-delà d'un genre habituellement assez stéréotypé, puisque le chant de Romain (basse) peut se faire suffisamment sombre pour qu'on songe sérieusement aux X-Mal Deutschland, les parties de guitare de Jean-Phi et la batterie de Jawad ajoutant à l'aspect très carré et costaud des morceaux, sans démonstration inutile ou agitation scénique, les musiciens jouent leurs parties de manière posée, mais réussissent à emmener l'ensemble des spectateurs avec eux, et ceux qui découvrent ce soir le groupe sont bluffés - et ce n'est pas uniquement du savoir-faire, les morceaux sont suffisamment variés pour que les 34 minutes ne semblent pas se répéter, et pas un seul instant on n'aura décroché, attention maximale et plaisir à l'avenant pour cette ouverture de soirée !

 

On sait également à peu près à quoi s'attendre avec Pour X Raisons, qui fête ce soir la sortie vinyle de son 3e EP (ainsi que d'un recueil écrit à quatre mains), le quintet (deux guitares, basse, batterie, chant) présente des morceaux loin de l'habituel couplet-refrain, les paroles sont pesées et écrites avec un très grand soin, le chant y est très adapté, entre scansion et éructations, tandis que les musiques évoluent du calme au plus excité/excitant, avec au passage une montée en puissance au fil des minutes. On s'est un peu éloigné du punk, à vrai dire, on se rapproche plus de certaines influences françaises des année s90 (certains y entendent pas mal de Noir Désir, par exemple), mais cela n'est pas forcément négatif, car outre le fait que cela peut éviter d'avoir des soirées à sens et son unique, les musiciens nous concoctent des compos intéressantes, là encore très variées, et si le groupe n'échappe pas non plus à la malédiction des soucis techniques (le bassiste doit changer de corde quasiment dès le début du set), cela n'interrompt pas la prestation, les autres musiciens n'allant pas se laisser démonter par un incident si mineur et habituel... La set-list est composée de nouveaux titres et d'anciens, bien sûr, au grand plaisir d'un public composé d'une bonne partie de fans, qui réagissent fortement à certains titres (correspondance, par exemple) et n'hésiteront pas après les presque 55 minutes à se rapprocher du merch' pour récupérer la précieuse galette qui aura été pour le coup très bien venue ce soir, tant la prestation du quintet aura été visuellement forte (K-No le chanteur viendra plusieurs fois dans la fosse), et musicalement puissante et touchante. Une release party très réussie, donc, et qui n'est pas encore terminée puisqu'il reste un groupe à l'affiche...

 

Cela fait un petit moment que je n'ai pas vu Plomb sur scène, et je découvre donc ce soir le nouveau batteur du groupe, qui semble s'insérer sans aucune difficulté au milieu de ses quatre partenaires (guitare, basse, chant, clavier), et là encore la prestation du groupe va être bluffante, tant elle va me sembler encore plus puissante qu'il y a 6 mois au Supersonic, chacun ayant monté son niveau d'un cran, du synthé désormais très fréquemment mis en avant au guitariste toujours aussi impressionnant, sans donner jamais l'impression de fournir le moindre effort, tandis que Nash la bassiste-choriste semble elle aussi encore plus à l'aise qu'elle ne l'a jamais été. Quant à Vincent, le chanteur, il paraît lui aussi libéré d'un poids (hormis lorsqu'il faut meubler pendant les accordages entre les morceaux, ce n'est pas facile de tenir le crachoir dans ces moments-là), pouvant accorder sa puissance physique avec un chant bien moins retenu qu'auparavant. Si le groupe a pu souffrir à ses débuts de comparaisons pas toujours bienvenues ni bienveillantes avec le grand frère Frustration, ce soir il faudrait être de très mauvaise fois pour vouloir continuer, tant Plomb s'est émancipé de cette tutelle, n'hésitant plus à se plonger dans un punk sans trop de "post", ce à quoi le public réagit immédiatement à grands coups de pogos et de slams (le chanteur lui aussi se fera porter sans ménagements par les spectateurs), que ce soit sur les morceaux récents (alarm, bright life) ou bien plus anciens (unity, daddy's gone mad) qui ont eu droit à une cure de jouvence et une dose de piment impressionnante. Là encore, le groupe va profiter à plein de la grosse cinquantaine de minutes qui lui sont accordées, le public en voudra encore et aura droit à son rappel, mais comme on est en semaine et qu'il faut continuer à maintenir de bonnes relations avec la salle (il n'y a plus tant de lieux ouverts au(x) punk(s) que ça sur Paris), on en finit avant 23h30 de cette soirée totalement réussie, qui aura montré trois facettes bien différentes de la scène actuelle, et qui aura permis de se préparer au week-end avec quelques heures d'avance... Pour Plomb (particulièrement, mais c'est le cas pour les deux autres groupes du soir), on attend avec impatience le prochain enregistrement, histoire de pouvoir en causer chez Konstroy, puisqu’on reprend (enfin) les directs début janvier sur Cause Commune.

 

La suite, ce sera probablement dès ce samedi soir, au Balto à Montreuil avec Louis Lingg et les Marteaux Pikettes.

 
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