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l'ayatollah du rock
19 novembre 2022

[USA Nails/The Eurosuite] que sont-ils devenus ?

Date : samedi 19 novembre 2022

 

Si Razibus nous propose beaucoup de choix en ce samedi soir, c'est la direction du Cirque Électrique qu'on emprunte, avec à l'affiche une valeur relativement sûre et deux groupes inconnus, on prend donc 2/3 de risques, mais avec tout de même une belle confiance...

 

C'est un quatuor anglais qui débute la soirée, un léger poil après l'horaire annoncé : The Eurosuite est annoncé comme mélangeant punk, no wave, synth-punk et noise, et d'entrée de jeu on semble comprendre où on nous emmène, puisque le trio guitare-batterie-machines qui accompagne le chanteur nous propose un noise-punk assez brutal, puissant, et pour tout dire totalement bluffant. Juste avant de commencer, le guitariste a troqué son t-shirt et son jean contre une robe (s'il est plus à l'aise comme cela, on ne va pas l'en empêcher), et le chanteur fait l'effort (louable) de s'exprimer régulièrement en français pour présenter certains titres, du premier i am annoncé comme "je suis" (on est d'accord) à the bag ("l'histoire d'un sac que j'avais trouvé dans la cour de l'école", pas sûr que ce soit une chanson très engagée), mais l'essentiel est dans ce qui nous est proposé musicalement, car après deux premiers titres très tendus le groupe évolue sensiblement, on a ainsi droit à un titre quasiment gothique, et à d'autres choses sur lesquelles on peut avoir un sentiment d'éparpillement, non que cela soit désagréable mais on est plus convaincu lorsque cela bastonne - il faut tout de même noter que les morceaux, mêmes ceux qui tabassent, sont toujours très variés et inventifs, et si le chant est parfois hurlé (le chanteur a une légère tendance à "manger le micro"), le fait que tout ne soit pas hyper convaincant n'empêche personne de passer un excellent moment. Et comme la fin du set permet de revenir sur les sonorités qui nous avaient conquis en début de set, on adresse un satisfecit global aux musiciens pour cette grosse demi-heure qui aura placé la soirée sur d'excellents rails - le merch' sera l'objet de pas mal de sollicitations, c'est souvent une bonne preuve d'appréciation de la part des spectateurs !

 

On change radicalement de style avec les pantinois de WSM (sans doute pour "awsome"), puisque si le premier titre ne semble pas s'opposer à l'appellation "shoegaze-noise" annoncée, très vite je me rends compte que ce que nous propose le trio guitare-basse-batterie me perd, tant dans cette volonté d'harmonies vocales (à deux ou à trois) qui ne me parlent ni ne me convainquent guère que dans des envolées musicales qui m'apparaissent au mieux ambitieuses, mais plutôt boursouflées voire pompeuses. L'exemple qui me semble le plus frappant est celui d'un titre annoncé comme un slow par le guitariste, et qui effectivement s'avère chiant comme un slow, en dépit de toutes les envolées électriques que le groupe y injecte, et si une bonne partie du public est très enthousiaste, je semble ne pas être le seul à ne pas avoir de regrets lorsque le trio annonce ne pas pouvoir jouer un morceau pour des raisons et problèmes techniques. Au bout de ces plus de 35 minutes, je reste loin d'être convaincu (on ne peut pas toujours l'être), et ne peut m'empêcher de faire le lien avec le sweat de Metz porté par le guitariste, me souvenant à quel point j'étais resté imperméable à la prestation des Canadiens en 2015 au Point FMR, même si les deux groupes n’œuvrent pas exactement dans le même terrain de jeu...

 

Mais c'est surtout pour le dernier groupe que je me suis déplacé jusqu'ici ce soir, tant j'avais été bluffé par USA Nails à la Ferme Électrique il y a une petite paire d'années, puis en remontant petit à petit le fil de la discographie des Londoniens. C'est un quatuor (2 guitares/basse/batterie) au sein duquel on reconnaît le bassiste (qui chante dans The Eurosuite) et l'un des guitaristes (batteur dans The Eurosuite), autant dire que la tournée est optimisée pour limiter les frais, et qui démarre pied au plancher avec un noise-punk parfois mâtiné de post-punk, sur lequel l'énergie est omniprésente, et où les deux chants des deux guitaristes se complètent à merveille - ici on alterne plus qu'autre chose, et c'est bien, c'est simple et cela ne cherche pas à faire dans l'harmonie mal placée... Qu'on évacue tout de suite le point qui n'a pas évolué depuis quatre ans : non, les morceaux ne s'enchaînent pas à vitesse grand V, il y a souvent quelques secondes prises pour se réaccorder, pour boire un coup ("il y a beaucoup à boire sur scène, autant pour se déshydrater que pour se réhydrater" précisera le leader-guitariste du groupe) et tout simplement pour récupérer, tant les musiciens se donnent à fond dans un genre qui n'est pas de tout repos. Comme chez leurs cousins de Eurosuite, les morceaux ne sont pas normés, il y a des variations tant à l'intérieur des morceaux qu'entre eux, certains sont très rythmés et saccadés tandis que d'autres sont presque posés (j'ai bien dit "presque"), et si le chanteur principal semble inquiet du pogo qui s'est installé d'entrée de jeu devant la scène (il sera rapidement rassuré, il n'y a pas de violence gratuite), il semblera apprécier l'ambiance qui règnera tout au long des trois quarts d'heure que durera cette prestation. Au final, on aura repris une énorme claque, 4 ans après, et si on repartira sans t-shirts (uniquement des manches longues, cela ne me va pas au teint), les CD (5€ l'album...) seront eux du voyage retour, histoire de pouvoir encore replonger dans cette atmosphère trépidante et addictive que nous avons tant appréciée ce soir !

 

La suite, ce devrait être mercredi au Supersonic avec le retour d'Empereur, avant d'enchaîner Lydia Lunch jeudi, Gilla Band samedi, Crime and the City Solution dimanche puis Cure lundi : oui, on se reposera quand on sera morts...

 
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