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l'ayatollah du rock
6 juillet 2019

[La Ferme Electrique #10] samedi

Date : samedi 6 juillet 2019

 

Après une nuit de sommeil réparatrice, on retourne du côté de Tournan-en-Brie, pour la seconde journée de la 10e édition du festival de la Ferme Électrique. Comme la veille, les organisateurs ont laissé 40 places à la vente au guichet, et celle qui s'insère dans la queue à 16h05 (les portes ouvrent théoriquement à 16h30) est 37e, autant dire qu'il ne fallait pas traîner en route !

 

Aujourd'hui, la jauge a été réévaluée à la hausse, et on sentira une densité de spectateurs effectivement bien plus importante que la veille, cela reste humain mais il ne faudrait pas continuer à accroître le nombre d'entrées, le festival y perdrait pas mal de son côté tranquille et agréable...

La journée des concerts commence dans la Grange, avec La Famille Grendy, un groupe plutôt nombreux sur scène (au moins deux guitares, une basse, une batterie, un mélodica, entre autres joyeusetés), dont le "Rock de Grenier échangiste" s'appuie sur des harmonies vocales pas toujours faciles à entendre, et quelques envolées de guitares qui me semblent gratuites. Je ne m'attarde pas devant la scène, je ne m'attarde pas non plus sur le groupe.

 

Je n'ai jamais entendu parler de Fleuves Noirs quand je pénètre dans l’Étable, mais il ne me faut pas longtemps pour me rendre compte que ce que le groupe lillois nous propose est totalement bluffant. À partir d'instruments classiques (guitare, basse, batterie, percussions), le quatuor nous emmène dans un univers où les larsens sont foison, où les boucles de voix perturbent l'oreille du spectateur lambda, et où les rythmiques tribales nous font entrer dans un sorte de transe, mais plus à la mode du Singe Blanc qu'à celle d'un groupe new age ! Si on remarque un danseur assis en permanence sur un ballon sauteur en arrière plan, on s'y habitue d'autant plus vite que les morceaux ne nous laissent pas le temps de rêver, la réverbération permanente dans le chant y est également pour beaucoup, et si on avoue avoir un mal fou à comprendre les paroles, on s'en passe aisément pour cette prise de contact. Le chanteur, dont la voix subit pas mal d'effets, emploi à l'occasion un bugle (si je ne me trompe pas d'instrument), mais ce n'est pas le plus important dans ce set, qui nous aura offert la meilleure découverte du week-end - on va se jeter sur l'album 5 titres pour vérifier qu'en version studio la claque est la même !

 

On laisse les tourangeaux de Yachtclub jouer dans la Grange, on en profite pour reprendre des forces, et on retourne dans l’Étable, où Lèche Moi vient nous offrir une prestation du niveau attendu, c'est-à-dire que le duo mixte nous bluffe une fois de plus, s'appuyant sur les titres désormais bien connus de son album "A6", de la reprise du jennifer's veil (Birthday Party) aux titres originaux, avec un démarrage très australien qui dérive peu à peu au fur et à mesure que l'électro s'insère. Évidemment, la chanteuse (qui gère également les machines) attire l’œil et l'oreille, dans une attitude provocatrice (dans le sens d'une arrogance bienvenue et qui cherche à provoquer des réactions dans le public), symbolisée par le titre irrécupérable, agressif à souhait, ou le plus "lyrique" libera me. Mais il ne faut pas oublier la présence de Mika, guitariste mais également chanteur/hurleur à l'occasion, son timbre rauquissime ne peut laisser froid, et s'il laisse scéniquement la part belle à sa compagne, il ne fait aucun doute que le groupe est un duo à parts égales. On retiendra pour la bonne bouche le lent mais obsédant hôtel mon désir, mais en fait à aucun moment on ne se pose la question d'une baisse d'intensité : lorsque le groupe annonce son dernier titre, c'est la désolation dans le public, et on veut bien croire que le désappointement n'est pas que de façade. On peut également comprendre que le groupe ne cherche pas à empiéter sur les horaires, puisque Mika a encore une prestation à nous offrir ce soir...

 

Lorsqu'on sort, on comprend que The Scaners a terminé son set, prévu en même temps que Lèche Moi sur la scène extérieure, on se console rapidement en se souvenant que le groupe ne nous avait guère transporté au Petit Bain en mars, et on jette une oreille rapide et non avertie sur ce qui se passe dans la Grange : Le Sacre du Tympan est en pleine activité, dans une formation qui donne l'impression de comporter beaucoup de musiciens, propose des morceaux dans une forme qui me semble très cinématographique version jazzy, autant dire que je préfère me poser dans un transat en attendant la suite, il n'est pas encore 21h et le programme à venir est encore chargé...

 

À propos de programme, c'est Bruit Noir qui suit dans l’Étable, pour le coup il fallait absolument arriver dès l'ouverture de l'accès, car la salle se remplit suffisamment vite pour ne plus permettre un accès qu'aux forceps, perso je n'ai pas envie de faire d'efforts pour aller tester le groupe dont tout le monde parle ces derniers temps, j'attendrai une prochaine occasion...

On se rabat donc - sans regret, on avait prévu de venir écouter ce qui se passe sur la scène extérieure - sur Pupusse et Patrack, un duo composé de Mika (que l'on a vu deux heures plus tôt avec Lèche Moi) au chant/déclamations et à la guitare, et Patrick Müller, un bidouilleur spécialiste de la musique électro-acoustique, et si le projet en duo est basé sur le thème de la dépression nerveuse, on doit avouer que cela se ressent. En effet, si cela repose beaucoup sur la voix de Mika, l'ensemble nous emmène, via des sortes de mantras, dans des univers sombres mais desquels on ne cherche pas forcément à se détacher, c'est extrêmement impressionnant et prenant, et si l'assistance est relativement clairsemée devant le duo, les présents en auront pris pour leur grade, il s'agit du genre de prestations qui ne laissent pas indifférent, cela vous remue et s'il s'agissait réellement de la dernière scène en commun du duo (annonce préalable au festival), on est heureux d'avoir pu y assister !

 

La suite, c'est bien plus grand public, puisque le trio Zombie Zombie nous offre/inflige à grands coups de synthés/machines (oui, il y a bien une batterie et de temps en temps une trompette, mais c'est très synthétique dans l'ensemble !) des morceaux qui transportent la Grange. Pour ma part, après avoir testé, je décide de prendre du recul, voire de l'éloignement, c'est bien trop éloigné de moi pour me toucher positivement...

 

Après avoir attendu tranquillement (il n'y a plus de concerts qui se déroulent concomitamment), on entre dans l’Étable, où le duo havrais Dick Voodoo est à pied d’œuvre. C'est la troisième fois que je vois le groupe, et le verdict est toujours à peu près le même : à partir du moment où je ne suis pas vraiment fan de Suicide, et des duos chant/machines en général, il m'est difficile de m'enthousiasmer pour ce qui se passe sur scène, même s'il est vrai que le chanteur a une belle présence physique. Mais cela ne m'incite pas à en dégoûter les autres, je préfère quitter les lieux en catimini, et profiter du temps imparti pour faire la queue au bar pour rendre les verres consignés - cette année, le bar était accessible mais avec pas mal de patience...

 

Sur la scène extérieure, c'est Fumo Nero qui enchaîne, le duo synthpop à l'italienne s'avère plutôt original, mais je n'irais pas jusqu'à dire que j'accroche au concept. Pour être franc, il n'est pas loin de minuit, et je commence un peu à saturer, alors on se pose dans l'un des multiples canapés, et on fait comme les autres : on comate en attendant la suite...

 

C'est dans la Grange que cela se passe, et si j’avais un doute sur le fait d'avoir déjà ou non assisté à un concert de Le Réveil des Tropiques, ce n'est pas sur les quelques minutes d'écoute que la mémoire m'est revenue (en fait, j'avais déjà vu/entendu le groupe ici-même en 2013), mais le résultat pour moi reste assez constant : le post-rock (globalement) est trop progressif pour moi, cela manque d'énergie et il y a trop de savoir-faire pour me contenter, alors plutôt que d'attendre encore une heure que les derniers concerts de la soirée se passent, avec une probabilité faible que j'y trouve mon compte, on reprend la direction de Paname. Si on doit faire un bilan, il est comme toujours ici globalement positif, même si j'ai peut-être le sentiment d'avoir fait moins de découvertes intéressantes ou enthousiasmantes que les années précédentes. Dans tous les cas, on prend rendez-vous pour la onzième édition, il n'y a plus que 360 jours et quelques à patienter...

 

La suite, ce sera ce mardi, au Supersonic, avec le retour des Morts Vont Bien.

 
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