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l'ayatollah du rock
8 juillet 2023

[La Ferme Électrique #12] samedi

Date ; samedi 8 juillet 2023

 

Pour ce deuxième jour de la Ferme Électrique, les conditions d'accès sont meilleures, que ce soit en transports en commun ou par la route, il y a donc déjà pas mal de monde en arrivant sur les coups de 18h, soit une bonne demi-heure avant le début des concerts du jour.

 

C'est un quatuor qui désamarre la programmation musicale du jour, en mode "concert sauvage", c'est-à-dire hors des deux scènes mais au milieu du public en extérieur, et la prestation de Electric Vocuhila va attirer du monde, avec des spectateurs qui vont également se montrer actifs. En début de set, les musiciens (batterie/basse/guitare/sax et orgue) vont présenter leurs morceaux, basés sur des influences africaines (congolaises ou malgaches) largement mâtinées de free jazz, ce n'est pas forcément ma tasse de thé mais quand ça évoque Lizzy Mercier Descloux (trop rarement à mon goût; et sans paroles) cela se laisse écouter, même si assez rapidement je trouve le temps un peu long. Et d'un coup, avec l'arrivée devant la scène de danseurs de capoeira (ou du moins ça y ressemble fort), on a l'impression que le groupe devient le backing band des danseurs, ce qui ne peut que relancer l'attention des spectateurs, et semble redonner un nouveau souffle aux musiciens. C'est très efficace, d'ailleurs, puisque le groupe jouera pendant plus d'une heure et demi, semblant ne jamais vouloir (ou devoir, c'est selon votre appréciation de la chose) en finir, reportant le début des concerts sur les scènes de quelques minutes. Bon, ce n'est pas désagréable, mais c'est quand même beaucoup trop long pour moi...

 

Une fois réfugié devant la scène de l'étable, on constate que les deux musiciens de Grand Veymont se font face, chacun assis derrière son clavier assorti de machines à bidouilles, et c'est parti pour ce qui va s'avérer un unique morceau (de plus de 50 minutes) constitutif ce que le groupe nomme du "krautrock de salon", et qui se traduit musicalement par des successions de parties instrumentales ou parfois doucement chantées. La chanteuse ne se contente pas de ses claviers, elle utilise parfois une flûte traversière (à une main, ce n'est pas facile), dont les parties sont triturées comme le seront celles de la trompette dont usera plus tard son acolyte, le morceau s'étire, semble sur le point de s'arrêter avant de repartir dans une autre direction, ou un prolongement, et le public très attentif (ou à moitié assoupi) a fait le choix, pour sa partie la plus proche de la scène, de s'asseoir (voire s'allonger), histoire de minimiser la déperdition d'énergie dans une salle qui flirte avec la fournaise. Tout cela est extrêmement électronique, même les quelques percussions en fin de set ne modifieront guère ce sentiment de langueur qui imprime le morceau, et si j'assiste d'un bout à l'autre de la prestation, c'est au départ pour vérifier que le deuxième morceau ne change pas totalement la donne par rapport au premier, puis après une demi-heure, me rendant compte qu'il n'y aura pas de deuxième morceau, j'attends d'entendre l'utilisation faite des deux fûts de batterie. Bref, cela peut également être considéré comme ma séance de masochisme auditif de la journée, j'en connais beaucoup qui ont quitté les lieux bien avant moi...

 

On sort de la salle en surchauffe pour prendre un peu l'air devant la scène de la grange, où The Married Monk entame directement son set. J'avais déjà vu le groupe sur scène, mais c'était il y a quasiment 20 ans, et je n'en avais pas forcément conservé un souvenir ému, et ce n'est pas encore aujourd'hui que je deviendrai fan absolu de ce que nous proposent les quatre musiciens (deux guitares, basse, batterie), car si dans les morceaux proposés vont régulièrement se trouver des instants appréciables, cela ne dure généralement pas le temps complet d'un titre, la faute à un chant légèrement faux peut-être, à des variations sonores quasi-permanentes d'un morceau à l'autre, ou plus simplement à un ensemble qui m'évoque souvent la vision d'un The Fall en plus mou... Cependant, il faut noter les excellentes reprises que j'ai pu reconnaître, le siamese twins de Cure et le beat on the brat des Ramones n'étant reconnaissables qu'à leurs paroles ou presque, tant ces deux titres sont déconstruits, ralentis à l'extrême, autant dire bien loin de leurs versions originales - l'intérêt d'une reprise, en somme !

 

Retour dans la chaleur de l'étable, avec le quatuor canadien Wine Lips, qui démarre tambour battant un set incandescent, le trio de poilus aux torses nus(deux guitares, une basse) placé en avant de la scène laissant la batteuse en fond de scène. Les premiers titres sont énergiques, rentre-dedans, mais au bout d'un moment le ton s'alourdit un brin, on voit les headbangers donner de la chevelure, chose qui m'est proscrite depuis bien longtemps, et ma calvitie n'en est pas la seule responsable... Un morceau typé hard-rock 70's plus loin, comme si le punk n'avait pas balayé ce genre d'anomalies à la même époque, et le groupe reprend sa marche en avant, avec une formule efficace en live, même si on finit pat s'apercevoir que la formule est recyclée titre après titre, et que l'effet de (bonne) surprise du début s'estompe au fur et à mesure qu'on constate qu'il ne s'agit probablement qu'un énième avatar de cette scène qui mélange garage-punk et psyché, certains citeront les Oh Sees en guise de groupe étendard, pour ma part je n'attends pas la fin du set pour aller respirer à l'extérieur, c'est bien fait mais il n'y a vraiment rien de nouveau sous le soleil !

 

On ne sera pas non plus surpris d'apprendre que mon avis sur les Oi Boys n'aura pas changé après cette prestation, puisque le quatuor messin déjà vu au Chinois l'an passé s'appuie toujours autant (et cela ne va pas changer avec le nouvel album, en cours de finalisation) sur un clavier omniprésent... Cela signifie pour moi une certaines décrédibilisation de titres pourtant post-punk voire carrément punk aux textes sombres et intelligents, avec un chant (à deux) qui parfois évoque Camera Silens, et si je réussis désormais à écouter le premier album éponyme du groupe sans trop souffrir, cette version live m'est assez difficile. C'est frustrant, il faut bien l'avouer, car en sus le groupe se permet de reprendre Syndrome 81 (avec dans les rues la nuit du groupe brestois), ce qui confirme le bon goût des musiciens, il va donc falloir que je continue à travailler sur mon traumatisme claviérique, histoire de ne plus rester le dernier à ne pas succomber à la dernière petite merveille venue de l'Est...

 

En écoutant quelques secondes de Head 1st sur internet avant de venir à Tournan, je m'étais dit que le groupe vaudrait sans doute le coup d'oreille. Une fois dans la salle de l'étable, avec une encore plus difficilement supportable malgré un public loin d’être aussi dense que pour les précédents concerts, il ne faut pas longtemps pour comprendre que le quatuor av être pour moi LA découverte de ce second jour, tant le groupe de Nancy et Metz (j'en connais qui vont hurler à l'impossibilité de concilier ces deux origines) va faire preuve de qualités et de variété dans les styles abordés. Certains vont parler d'un mélange de punk, d'indie rock et de new wave, j’ajouterais un aspect un poil noise, dans tous les cas, que les rythmes soient élevés ou les morceaux plus calmes, il n'y a pas de temps morts ni de moments d'ennui, le chant des deux guitaristes (l'un d'eux œuvrait avec The Married Monk il y a quelques minutes à peine) se complète à merveille, bien accompagné par les chœurs de la bassiste,  et surtout il y a toujours quelque chose de nouveau et d'intéressant qui apparaît dès qu'un morceau démarre, et d'apprendre après la fin de la prestation que le groupe recèle d'anciens Toxic Kiss (apprécié sur scène vers 2007-2008) n'est qu'une bonne explication du haut niveau qui règne en permanence ici. À preuve, le dernier titre, qui pourrait nous perdre puisqu'il est relativement long, réussit avec talent à retomber sur ses pattes, histoire de clore en beauté ce moment puissant qui promet pas mal pour l'avenir !

 

On attend un bon moment avant que les cinq membres (deux guitares, basse, clavier, batterie) de Chester Remington n'entament leur set, histoire de ne pas rater une nouvelle découverte en rentrant trop tôt, mais au bout de deux morceaux, je constate que l'ensemble très foutraque, qui va piocher un peu dans tous les sens, en s'appuyant sur trois chanteurs (les deux guitaristes et le claviériste) n'est pas forcément de mon goût, peut-être à cause de l'heure tardive, plus probablement parce que c'est justement trop varié pour moi, j'ai du mal à trouver des repères, et donc je quitte les lieux en catimini, abandonnant aussi l'idée de découvrir ce que peut donner le duo Ding Dong - hors de question d'attendre encore une heure sans être sûr que c'est pour mon bien !

 

La suite, ce sera très probablement mercredi au Supersonic avec Badaboum.

 
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