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l'ayatollah du rock
5 juillet 2019

[La Ferme Electrique #10] vendredi

Date : vendredi 5 juillet 2019

 

C'est vendredi, début du week-end, des congés scolaires, il fait beau, bref toutes les conditions sont réunies pour jeter les Franciliens sur les routes, y compris vers l'est, et on va donc mettre plus de 3 heures pour rejoindre Tournan-en-Brie - oui, pour une fois, on a changé le RER pour une voiture, et si ça vaut le coup pour le retour (on mettre juste 50 minutes...), l'aller est un peu synonyme d'enfer à quatre roues...

 

Au lieu de 17h15 comme prévu, c'est donc peu après 19h que l'on atteint la Ferme Électrique, pour la 10e édition de son festival, sold-out pour ce premier jour (les 40 places en vente au guichet sont parties dans le quart d'heure d'ouverture des portes), avec comme toujours un mélange de groupes que l'on connaît et d'autres que l'on maîtrise bien moins, voire pas du tout... En pénétrant sur le site, semblable aux années précédentes mais avec toujours de petites nouveautés (la plage, une vraie scène pour l'extérieur, une troisième crêpière, et on en oublie), on constate qu'on a déjà raté deux groupes (Canari et EggS), que le troisième est en route dans la Grange (Quinze Quinze) mais qu'on préfère aller faire la queue pour se réhydrater, on ne pourra donc guère en dire/écrire quoi que ce soit.

La première tentative musicale concerne la prestation des Os Noctambulos, à l’Étable, un habituel quatuor qui s'est muté en quintet pour l'occasion, puisqu'un joueur de guitare à plat (je ne sais toujours pas le nom officiel de cet instrument) s'est ajouté à la bassiste, aux deux guitaristes et au batteur. Pour être franc, on ne s'éternise pas devant la prestation du groupe "garage/psyché", non pas pour incompatibilité totale, mais parce que les sonorités des instruments, pris séparément, sont plutôt excitantes, tandis que leur conjonction ne me transporte guère.

Remarquez, on aurait pu rester dans l’Étable, car au même moment c'est Casse Gueule qui s'agite à l'extérieur, et on n'avait déjà pas adhéré au principe du groupe en début d'année à Clermont : du tout synthétique, des paroles qui en font rire certains, un énième degré qui ne me touche pas - contrairement à la foule qui s'est massée autour du groupe. Bref, c'est le moment de la pause casse-croûte, la soirée est encore jeune...

 

Le quatuor américain qui démarre son set dans la Grange est reconnu comme l'un des groupes phares ayant évolué du post-punk vers le post-rock, et c'est bien ainsi que Enablers va se présenter à nous : deux guitares, une batterie, un chanteur ô combien charismatique, des sonorités qui tirent vers la noise de manière excitante, mais assez rapidement on sent que cela devient de plus en plus technique dans le jeu, et donc clairement bien moins excitant pour moi. Peut-être faudrait-il d'abord apprécier le groupe en version studio pour pouvoir totalement le comprendre et l'aimer sur scène ?

 

Même si j'avais déjà entendu Enob, sur les diverses compilations préparées par La Ferme de la Justice, c'est la première fois que je vois le quatuor sur scène, et déjà visuellement il y a un truc : aux côtés du bassiste-chanteur, on retrouve un guitariste, un batteur, et un guitariste-percussionniste qui ajoute une touche sacrément intéressante à des morceaux qui mélangent pas mal de bonnes choses au départ. Il m'est d'ailleurs difficile de trouver des références évidentes, on sent que le groupe a trouvé et tracé son chemin de manière indépendante, et ce genre de "noise expérimentale" est vraiment extrêmement prenante, à ce détail près que lorsque le tempo se ralentit, j'ai tendance à lâcher un peu l'affaire. Il n’empêche que je suis tout de même assez bluffé par les morceaux les plus rythmés, et qu'il faudra sans doute suivre de près l'évolution du groupe - et se repencher de plus près sur les compilations pré-citées...

 

En revanche, il n'y avait pas de doutes en ce qui concerne le trio Le Singe Blanc, habitué des lieux et de nos sorties en concert, et qui va sur la scène extérieure mettre tout le monde d'accord en un tournemain. Il faut rappeler qu'il est excessivement compliqué de résister aux titres du groupe composé de deux basses et une batterie, avec les trois musiciens qui gèrent le chant, dans trois registres différents, mais avec toujours la même excitation chez les spectateurs. Le seul regret que l'on puisse avoir devant cette prestation, c'est que le public soit aussi dense devant la scène, et que l'on doive donc se contenter de se tenir à distance - tout est relatif, on doit être au maximum à 6 mètres de la scène... Une valeur sûre, évidemment, et qui aura évidemment contenté un public conquis d'avance, mais le groupe aura tout donné comme toujours, on ne sent pas de relâchement ni de prestation bâclée chez les Lorrains - vivement qu'ils reviennent sur Paname !

 

La tête d'affiche du jour est indéniablement Frustration, le quintet parisien revient lui aussi en terrain conquis, il n'y a qu'à voir l'impatience avec laquelle le public attendait l'ouverture de la Grange pour se précipiter vers les premiers rangs avant que la prestation ne commence, et dès les premières secondes, on sent un groupe au taquet, en dépit des facéties initiales du guitariste, le chanteur Fabrice est pour le moins en voix, et ses compères ne sont pas en reste, autant dire que les spectateurs vont devoir eux aussi se mettre au niveau - rassurez-vous, ce sera le cas, puisque la salle bougera 'jusqu'aux derniers rangs" (dixit Fabrice, et il n'a pas tort). Le groupe s'appuie sur une set-list que l'on qualifiera de classique, mais qui prendra ce soir une dimension supérieure, tant par la qualité acoustique du lieu que de l'intensité que les musiciens y mettent, on notera par exemple que la basse de Pat est sacrément mise en valeur aujourd'hui, et sur certains morceaux il en joue comme d'une guitare, ce qui offre un son bien particulier à des morceaux que l'on croyait pourtant connaître par cœur, après avoir vu le groupe presque une quarantaine de fois en concert... Le public, on l'a dit, est totalement réceptif à la musique et aux petites interventions de Fabrice, le groupe est ici comme à la maison, et la bienveillance qui règne en maître ici, tant du côté des spectateurs (même déjà légèrement imbibés pour certains) que des organisateurs (l'une des marques de fabrique du festival), permet de profiter à plein du concert sans craindre les bleus ou les contacts malvenus - on ne comptabilisera qu'une spartiate déchirée et une crise d'hypoglycémie, les deux événements étant indépendants l'un de l'autre. Pendant 65 minutes, c'est la folie sans fureur dans la Grange, et on assiste même au retour du slam de Junior, suffisamment à l'aise pour se jeter sur le public - et revenir à pied, le retour sur spectateurs n'était pas compris dans le tarif. Même s'il avait encore quelques titres en stock, le groupe termine sa prestation mémorable avec les deux titres de son dernier 45T, un extraordinaire the drawback précédant la reprise ultra-vitaminée du electric heat des Visitors. Cerise sur le gâteau, Fabrice nous annonce que le nouvel album du groupe va sortir en novembre, on n'a donc plus que quelques mois à attendre (mais on reverra le groupe sur scène à la Station début septembre pour l'anniversaire de la boutique Born Bad...).

Set-list :

  1. as they say
  2. midlife crisis
  3. dreams, laws, rights and duties
  4. we miss you
  5. no trouble
  6. uncivilized
  7. around
  8. it's gonna be the same
  9. empires of shame
  10. excess
  11. angle grinder
  12. minimal wife
  13. assassination
  14. too many questions
  15. mother earth in rags
  16. the drawback
  17. electric heat

 

Si Fabrice a incité les spectateurs à aller ensuite dans l'étable pour assister à la prestation de Keruda Panter, on n'y glissera qu'une oreille subreptice, puisqu'on sait d'avance qu'on est toujours hermétique au chant du groupe, et on se retourne plutôt vers la scène extérieure, où le duo sud-africain Make-Overs, composé d'une batteuse et d'un guitariste-chanteur, nous propose son garage-rock aux influences heavy voire grunge assez prononcées. C'est énergique à souhait, cela remue largement les spectateurs présents en nombre devant la scène, mais cela dépasse un brin mon degré de dureté, alors on décide d'en finir avec cette première journée, histoire d'avoir le temps de reprendre des forces pour profiter du lendemain - le festival n'est pas terminé, loin de là !

La suite, c'est donc dès ce samedi, avec le second jour de cette dixième édition du festival La Ferme Électrique.

 
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