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l'ayatollah du rock
19 janvier 2019

[Unpleasant Grrrl's Meeting festival]

Date : samedi 19 janvier 2019

 

L'avantage du Cirque Électrique, c'est qu'on peut profiter de la terrasse quand il fait bon, pour reposer un peu les oreilles lorsqu'elles sont fatiguées des concerts. En ce samedi, il fait bien trop froid pour ne profiter réellement, seuls les fumeurs se sentiront obligés de mettre les Docs dehors tout au long du festival prévu de 14h à minuit, ce Unpleasant Grrrl's Meeting festival offrant des groupes ayant le point commun d'avoir au moins une femme au chant.

 

En arrivant avec un quart d'heure de retard sur l'horaire annoncé pour le début des concerts, on se retrouve avec une demi-heure d'avance, et ne croyez pas que le retard accumulé au départ sera rattrapé dans la journée, ce n'est jamais le cas, et cela aboutira a des concerts qui parfois se dérouleront au même moment entre le Nouveau Tigre et l'Anti-Club... Il y a déjà du monde dans la salle lorsque j'arrive, les spectateurs n'auront pas attendu pour venir, et c'est donc devant un public plutôt attentif (et éloigné de la scène) que Ici Paris inaugure le festival. Le nom est connu, puisque le groupe a eu son petit succès au début des années 80, ce soir ne restent que le batteur et le guitariste de la formation d'origine, tandis que la chanteuse est la fille de la deuxième chanteuse, et que le bassiste et la claviériste sont également de nouvelles pièces. Maintenant que les présentations sont faites, de quoi s'agit-il ? Présenté comme "pop/punk/rock" ou comme "Yéyé Punk Cyber Galactique", le quintet s'appuie sur une guitare bien rentre-dedans qui accompagne des parties qui semblent bien plus molles, particulièrement lorsque le clavier est mis en avant (ce n'est pas tout le temps le cas). Le son, ne nous le cachons pas, est très 80's, avec des envolées parfois twist un peu inattendues pendant ce festival connoté punk, mais ce n'est pas forcément désagréable, et la voix de la chanteuse, loin d'être insupportablement fausse comme certains en font courir le bruit, est d'une teinte acidulée qu'on a connu dans la chanson française en général, et qui par cette particularité est plutôt intéressante. Cela dit, je ne m'enflamme pas non plus à l'écoute de la prestation, c'est sympa, gentillet, mais je n'en ferais pas mon disque de chevet non plus.


Dans la même salle, après le temps imparti au changement de plateau, c'est un quartet parisien qui s'installe, avec un bassiste devant la scène et tournant le dos au public tandis que ses trois comparses féminines (guitare-batterie-chant) occupent la scène : Mary Bell possède son lot d'aficionados, il faut dire que son "Grunge / post-punk / riot" fait montre d'une belle énergie, et que souvent le chant évoque les belles heures des riot grrrls de Portland ou d'Olympia. Ce qui réfrène considérablement mon enthousiasme, c'est toujours ce son très grunge au niveau de la guitare, que je n'arrive toujours pas à dépasser, alors je me carapate avant la fin du set, histoire de trouver de la place dans l'Anti-Club, car le Cirque Électrique continue de se remplir, et que les salles vont bientôt être bondées.


Je n'avais encore jamais entendu parler des Fangs on Fur, un quatuor (guitare-basse-batterie-chant) en provenance de Los Angeles, et je dois avouer qu'au-delà de l'apparat (maquillage à la Adam Ant, présence scénique, particulièrement de l'imposant bassiste), la musique "Anarcho-Bat Death Punk" développée est d'une puissance et d'un attrait que je n'imaginais pas en entrant dans la salle. On flirte avec le gothique, le punk, le post-punk à l'occasion, mais surtout les musiciens (et la chanteuse) profitent à plein de la demi-heure (seulement...) qui leur est accordée, on ne perd pas de temps en poses ou à se regarder le nombril, les titres plus puissants les uns que les autres s'enchaînent, la section rythmique bien carrée permettant au guitariste de faire ce qu'il faut pour offrir un superbe écrin à la chanteuse énergique mais sans trop d'agressivité. Le seul regret concerne donc la brièveté de cette performance, la chanteuse m'avouera également être restée un peu frustrée de ce temps si court, il n'empêche que rien que pour ce laps de temps, il fallait venir au Cirque Électrique aujourd'hui !


Difficile de se remettre de ce qui vient de nous arriver, alors on retourne au Nouveau Tigre pour tester Avale, un duo messin basse-batterie féminin, qui attire sacrément l'oreille dès les premières notes. Ici, on est plus dans le post-punk, d'une belle qualité on l'a dit, il est impossible de rester de marbre devant ces intros obsédantes, le seul bémol étant qu'on a parfois envie que ces intros débouchent sur une guitare bien acérée, ce n'est évidemment jamais le cas, et cela nous frustre donc un brin. Mais on ne crachera pas dans la soupe, ce qui nous est proposé reste tout de même quelques coudées au-dessus du tout-venant musical actuel !


On ne s'éternisera pas vraiment devant Mental Distress, un quatuor hardcore de Strasbourg mené par un trans, ce qui n'est pas si fréquent, y compris dans le milieu punk. Musicalement, cela me laisse un peu froid, je ne m'éternise donc pas dans l'Anti-Club, je retourne manger ma barquette de frites en attendant la suite des festivités...


J'avais raté Litige lors du festival Ovaires Drive de juin au même endroit, ce soir il est hors de question de commettre la même erreur, et effectivement on comprend mieux les louanges qui peuvent accompagner le quatuor lyonnais depuis quelques temps. De quoi s'agit-il donc ? Je dirais d'un mélange très efficace de punk de rock français, parfois teinté eighties, avec une chanteuse dont la voix bien particulière peut m'évoquer la façon de chanter des Foune Curry. Cerise sur le gâteau, si les morceaux opèrent dans des styles variés, on trouve des modulations au sein même des titres, ce qui n'autorise pas l'inattention des spectateurs. Bref, après la révélation Fangs on Fur, on a ici notre deuxième découverte de valeur du festival - le billet est rentabilisé !


Je ne vais pas tourner longtemps autour du pot en ce qui concerne la prestation de Totenwald, un quatuor berlinois dont les deux chanteuses sont ultra lookées, et qui fait dans le "dark punk" : si musicalement cela le fait plutôt pas mal (le mélange de basse et guitare sur la boîte à rythmes, auquel s'ajoute le saxophone de la seconde chanteuse), cela est un brin gâché par l'attitude scénique, principalement par la chanteuse. Je m'explique : le décorum fait partie du jeu dans cette scène, je ne le nie pas, mais lorsque cela est trop sérieux (la chanteuse se coiffe sur scène avant le set, puis ira se maquiller vers la batterie en cours) et surtout sans énième degré, j'ai tendance à décrocher - peut-être les albums me sembleront-ils très bons ? Par ailleurs, le groupe passera beaucoup de temps à faire des réclamations auprès de l'ingé-son, qui fait ce qu'il peut avec le matériel à sa disposition, et cela ne laisse pas non plus une excellente impression. Comme en sus la basse est régulièrement saturée - de manière à devenir insupportable-, on repart de l'Anti-Club avec un sentiment pour le moins mitigé.


En entrant dans le Nouveau Tigre, on comprend que Mon Dragon a démarré son set bien avant la fin de Totenwald, ce qui explique qu'on ne s’éternisera pas sur le sujet. De ce que j'en ai entendu, il y a un petit côté trop métallique à mon goût, mais je n'y ai tout de même pas non plus entendu de crust... Ceux qui ont été attentifs en parleront bien mieux !


Même chose en ce qui concerne Bluttat : la mise en place du groupe allemand dure des plombes, les problèmes techniques concernant le sampler empêchant le groupe de commencer à l'heure, alors quand je me rends compte que cela ressemble, les 15 premières secondes, à un classique groupe hardcore, je décide de ne pas m'éterniser, je commence à fatiguer et à avoir mal au dos, je ne tiens pas à devoir lutter contre les pogos sans être dans les meilleures conditions...


L'une des raisons pour lesquelles je me suis précipité pour acheter ma place et venir ici aujourd'hui, c'est la présence à l'affiche de Rubella Ballet, un groupe anglais estampillé "anarcho-goth" formé en 1979. Et dès le début du set, je sais que je ne me suis pas trompé, musicalement c'est du très haut niveau, on retrouve plein d'excellentes choses flirtant avec le punk, le goth, bref il n'y a rien à jeter. Malheureusement, et j'en suis fort marri, la voix de la chanteuse (je ne parlerai pas de sa coiffure...) me fait passer alternativement de la simple douleur au supplice, et vous comprendrez que, n'ayant pas forcément le goût du martyre, je décide de jeter l'éponge bien avant la fin du set. Cela ne remet pas en cause la discographie du groupe, bien entendu, en revanche il serait assez improbable que je retourne voir le groupe s'il revenait dans nos contrées. Et comme il se fait tard, et que j'ai du mal à tenir debout, j'abandonne les lieux avant la fin, je ne verrai donc ni All This Mess, ni les Violators, que j'avais pourtant coché sur ma liste...

 

On se repose un peu avant de retourner au Cirque Électrique ce jeudi, avec Le Singe Blanc à l'affiche.

 
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