Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
23 août 2015

[Eco-Festival du Cabaret Vert] dimanche

Date : dimanche 23 août 2015

 

C'est dimanche, il pleut, et ça va durer un bon moment, alors on ne va pas se précipiter pour aller au Festival du Cabaret Vert, on va tenter de rester à l'abri le plus longtemps possible...

Alors puisqu'on est à Charleville-Mézières, autant faire un peu de culture, et direction le Musée Rimbaud, où la plus surréaliste des visites nous attend. En effet, le musée rénové a été inauguré fin juin, mais les travaux n'étaient pas encore réellement terminés... Ils ne le sont toujours pas aujourd’hui, ce qui explique qu'on a l'impression de rentrer dans un bâtiment en travaux : c'est le cas ! Notre guide, très impliquée, nous explique ainsi que tant que les travaux ne seront pas achevés, la mairie a décidé de continuer ceux-ci le matin, et d'ouvrir le bâtiment en visite gratuite l'après-midi. Résultat, entre quelques rares tableaux ou photographies exposés aux murs et un petit diaporama provenant de l'architecte, on a droit à une visite virtuelle ("ici, il y aura...", "dans cette pièce se trouveront...") qui paradoxalement est loin d'être barbante, elle donne même une sacrée envie de revenir lorsque tout sera réellement en place, mais on gardera sans doute longtemps cette expérience en mémoire !

Le temps de se prendre des boissons chaudes sur la Place Ducale, et il faut tout de même rejoindre le Festival, qui en ce dimanche fait encore le plein, en dépit d'une météo défavorable mais avec des tarifs limités à 5 euros l'entrée... On est en retard, on n'a rien vu du set d'Amélie McCandless, en revanche on est bien devant la scène Zanzibar pour entendre Puts Marie démontrer que les Helvètes sont capables, deux morceaux d'affilée, de tenter d'imiter still loving you, ce qui peut être considéré comme une performance mais s'apparente plutôt de la torture psychologique. Résultat, on se réfugie au cinéma, après une longue attente (il pleut, on vous l'a dit, et on n'est pas les seuls à rechercher un abri), un petit passage au Temps des Freaks est écourté par une belle averse, et on se revigore en alternant tarte au maroilles et salade au lard, d'une haute qualité l'une comme l'autre, en attendant avec impatience que la nuit commence à tomber...
Entre temps, c'est Kitty, Daisy & Lewis qui occupent Zanzibar, les trois frères et sœurs m'attirant l'oreille car je sais que Mick Jones a produit l'un de leurs albums... Alors, comment dire ? On remarque qu'ils alternent positions sur scène et instruments, qu'ils sont accompagnés (par des parents ?), qu'ils invitent un tromboniste sur scène, et qu'ils jouent, plutôt bien à ce que je suis capable de juger, un genre de country-folk qui bien entendu ne m'emballe guère. Bref, sans en espérer grand chose, j'attendais un poil mieux, mais je m'en remettrai !

Sans doute échaudé par les trois premiers jours du festival, je n'ai même pas tenté le rock de Sens Unique, ni le hip-hop de Tyler the Creator, mais ai cherché (et trouvé) une bonne place pour assister au concert de Hubert-Félix Thiéfaine, la tête d'affiche très attendue de cette ultime journée. Surfant sur un dernier album en date qui ne montre pas vraiment de baisse de qualité chez notre glorieux ancien, les 7 titres interprétés ce soir en seront une belle preuve, et c'est d'ailleurs avec deux nouveaux titres que HFT démarre son set, entouré d'un beau groupe (deux guitaristes, basse, batterie, claviers) qui saura le cas échéant redonner une deuxième jeunesse à des morceaux que l'on croyait parfois intouchables. Bien sûr, l'homme maîtrise mieux ses productions les plus récentes, ce qui explique les quelques petits problèmes de timing que l'on peut détecter sur errer humanum est ou autoroutes jeudi d'automne, mais cela n'est pas bien grave, même le temps se met au beau, on a droit à un (double) arc-en-ciel, et si certains avaient des doutes sur le chanteur, il suffit d'entendre sa voix intacte pour être rassuré, l'intensité est encore là, la justesse également, et ce n'est donc pas parce qu'on est en festival qu'on a une prestation au rabais ! En étudiant la set-list, on constate d'ailleurs que si le dernier album est bien mis en avant, on a droit en parallèle à une belle revue discographique, puisque des titres sont extraits de 10 des 17 albums studio, avec quelques surprises au passage, d'autoroutes jeudi d'automne à femme de loth, et si alligators 427 (composé "au retour d'une manifestation à Fessenheim") est incontournable, la très belle je t'en remets au vent (en version solo avec sa guitare acoustique) était quasiment inespérée. Alors, tandis que lorelei sebasto cha demeure encore longtemps en tête, bien après la fin du set, 113e cigarette sans dormir reste une vraie réussite, qui nous ramène bien loin dans le temps, tout comme bipède à station verticale qui a conservé sa nervosité et son punch. Encore deux nouveaux titres et le groupe quitte la scène, après 85 minutes d'une prestation intense, assez émouvante mais très professionnelle, et lorsque chacun revient en scène, tout le public s'attend à pouvoir reprendre en chœur la fille du coupeur de joints, seul titre à la fois populaire et que personne n'imagine absent de la set-list. Mais, ô bonheur, il faudra encore attendre, puisque avant cela c'est les dingues et les paumés qui nous est offerte, autant dire que l'on est sacrément gâtés ce soir, et si la fin est donc assez classique, il n'y a au bout de ces 98 minutes guère de place pour le moindre regret, peut-être à la rigueur peut-on estimer que Lucas (le fils, guitariste) pourrait parfois s’épargner (et nous aussi, au passage) des envolées guitaristiques un peu longuettes, mais qui soyons francs ont toujours été de mise lors des prestations de Thiéfaine, quels que soient les gratteux utilisés au fil des différentes périodes. On ne retiendra donc que du bon de ce set, on osera même dire que c'était encore meilleur qu'espéré !

Set-list :
  1. En remontant le fleuve
  2. Amour désaffecté
  3. Errer humanum est
  4. Médiocratie
  5. Confessions d'un never been
  6. Angélus
  7. Karaganda (camp 99)
  8. Autoroutes jeudi d'automne
  9. Femme de loth
  10. La ruelle des morts
  11. Alligators 427
  12. Je t’en remets au vent
  13. Stratégie de l'inespoir
  14. Lorelei sebasto cha
  15. 113e cigarette sans dormir
  16. Bipède à station verticale
  17. Sentiments numériques revisités
  18. Résilience zéro
  19. Rappel : Les dingues et les paumés
  20. La fille du coupeur de joints

Par la suite, étant donné que l'électro de Fakear ne m'attire évidemment guère, on n'a plus qu'à en finir avec cette 11e édition du festival, qui s'il n'aura pas vraiment généré de coup de foudre musical (en dehors des prévisibles Slaves, Toy Dolls et Thiéfaine, pour lesquels on avait pris nos billets, d'ailleurs), n'en demeure pas moins un événement pour le moins éminemment sympathique, le temps clément ayant sans doute aidé à subir les longueurs de certaines prestations scéniques, mais les différents et très agréables divers espaces sont très intelligemment pensés, et pourraient sans doute nous inciter à revenir dans le futur, pour peu que l'électro se fasse un peu moins omniprésente dans la programmation.

Pour la suite des festivités, cela devrait reprendre avant la mi-septembre, avec probablement BA 13 à la Mécanique Ondulatoire...

-
Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 273
Publicité