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l'ayatollah du rock
16 juin 2015

[999] nasty nasty

Date : mardi 16 juin 2015

 

Mes craintes préalables concernant une affluence record à la Mécanique Ondulatoire s’avèrent malheureusement infondées, car même si la salle sera bien remplie, on n’aura pas droit à une densité impliquant sueur larmes et coups de coude, on estimera à une centaine de spectateurs maximum la jauge du soir. Dommage, il fait beau, la salle n'est pas encore trop surchauffée, et les bières sont fraîches…

Lorsque la première partie commence, on est loin de la centaine, mais le show doit commencer : les Dick Tracy Lords (un jeu de mots réservé aux plus de 18 ans) sont cinq, parisiens, et opèrent dans le punkrock, pour faire court. Pour faire un peu plus long, on a deux guitaristes, un batteur et un bassiste, et un chanteur très expressif, qui utilise tout le matériel à sa disposition pour occuper l’espace visuel, pendant que ses comparses tentent de se caser derrière lui sur la petite scène. Musicalement, l’ambition de jouer du "rock’n’roll high energy" est évidente, et se traduit par des morceaux à tendance heavy rock, en version légère, ou à ce qui s’apparente pour moi au chaînon manquant (il n’y en a pas qu’un seul, à vrai dire…) entre les Holy Curse et les King Size : de l’énergie, de la mélodie, des guitares incisives mais pas omniprésentes, et la plupart du temps cela passe bien le cap des oreilles. Quant au chanteur, dont la voix ne manque pas de rappeler celle des Buzzcocks, assez haut perchée, il risque à tout instant la fracture du crâne, tant ses sautillements à proximité de l’enceinte peuvent effrayer ses proches… Tout cela ne dure pas plus qu’une demi-heure, c’était plutôt agréable, mais on n’ira pas jusqu’à dire qu’on en redemande de manière expresse, cela manque un poil de ferveur (sur scène comme dans la salle) pour devenir illico aficionado.

Même pas le temps de remonter prendre l’air que les quatre musiciens composant 999 entament leur set, ils savent que les concerts ne doivent pas se terminer trop tard et veulent donc profiter à plein du temps qui leur est imparti. Le groupe anglais, qui officie de manière ininterrompue depuis bientôt 40 ans, se base d’ailleurs sur un chanteur et un guitariste d’origine, auquel on devrait rajouter le batteur si celui-ci n’était absent ce soir en raison d’une hospitalisation… Quant au bassiste, qui fête ses 59 ans ce soir, il n’est dans le groupe que depuis 1991, autant dire que seul le batteur remplaçant fait office de jeunot ! À la différence de leur prestation d’il y a 10 ans au Nouveau Casino (j’ai raté leurs plus récentes venues en région parisienne), ce soir nous n’avons pas droit qu’à un best-of réchauffé, il y a des titres presque récents, on pense par exemple à ce black flowers for the bride introductif, qui permet de constater que : a) Nick Cash gratouille un peu de la guitare b) cela n'apporte pas grand chose c) sa voix a perdu de sa justesse et d) le son de la basse d’Arturo est énorme, et risque bien de ne pas laisser beaucoup d’espace sonore aux autres instruments… Et ce ne sont pas les premiers titres qui vont remettre en cause cet a priori guère favorable : inside out et hit me sont quasiment massacrés, le son est proche de la bouillie, Nick ne semble pas vraiment concerné, et on en vient à se demander si on n’aurait pas dû rester chez soi. Heureusement, à partir de feelin’ alright with the crew, les choses s’améliorent grandement ! S’appuyant sur les spectateurs des premiers rangs très en verve, Nick reprend le dessus, quitte à oublier que la guitare est presque escamotée (celle de Guy Days, puisque Nick a abandonné la sienne pour l’instant), et le public dans son ensemble commence à se prendre au jeu. Le niveau remonte donc, pas forcément sur chaque morceau, mais cela reste correct, on remarque au passage que Guy doit se concentrer sur son jeu de guitare et éviter de chanter, et si lie lie lie ou titanic (my over reaction) étaient attendues et n’ont pas déçu, la surprise est plus importante sur last breath, là aussi on est dans le récent, mais ce titre se place au niveau des hits qui viennent de précéder, et que dire de tout ce qui va suivre ? En conservant l’essentiel des morceaux incontournables pour la fin, le groupe va d’autant mieux contenter ses fans qu’on en vient à oublier la balance peu réussie… Alors let’s face it emmène tout sur son passage, une version accélérée d’emergency accentue l’intensité du pogo, tandis que nasty nasty et homicide viennent liquider les derniers survivants. On vient d’en prendre pour 50 minutes, bien intenses sur les derniers 3/5 du set, mais ce n’est pas assez, alors le groupe embraye quasi immédiatement sur i’m alive (comment aurait-on pu s’en passer ?), et jette l’éponge en raison de l’heure limite de fin des concerts. C’est fini ? Ah, ben non, finalement à la demande de l’organisateur c’est my street stinks qui clôt la performance, histoire de quasiment terminer l’heure de set, et de permettre à chacun de remonter reprendre son souffle au niveau du bar. Et, les choses étant bien faites, c’est encore et toujours Nick Cash que l’on retrouve derrière le stand de merchandising, où l’on constate d’ailleurs une grande variété de t-shirts, vestes, chemises, voire cravates, à des tarifs défiant toute concurrence : punk un jour, punk encore et toujours quarante ans et quelques kilos plus tard ! Et on peut repartir satisfait, et même soulagé, car les dix premières minutes laissaient augurer quasiment du pire, alors que le groupe aura réussi à brillamment remonter la barre pour finir avec les honneurs.

 

Set-list (incomplète) :

  1. Black flowers for the bride
  2. Inside out
  3. Hit me
  4. Feelin’ alright with the crew
  5. Boys in the gang
  6. Little red riding hood
  7. The biggest prize in sport
  8. Lie lie lie
  9. Morceau inconnu
  10. Titanic (my over reaction)
  11. Last breath
  12. Let’s face it
  13. Morceau inconnu
  14. Emergency
  15. Nasty nasty
  16. Homicide
  17. Rappel : I’m alive
  18. Rappel 2 : My street stinks

 

La suite, c’est dès ce mercredi, au Bataclan, avec l’inconnu ou presque (pour moi) puisque ce sont les L7 qui viennent relever les compteurs.

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