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l'ayatollah du rock
11 juin 2015

[Radio Birdman] you just make it better

Date : jeudi 11 juin 2015

 

Les grosses chaleurs sont là, c’est une drôle d’idée que de retourner s’enfourner dans les transports en commun puis le Trabendo, il y aurait plus tranquille pour un jeudi soir, mais il faut assumer son addiction aux concerts, on arrive donc un peu ruisselant de sueur, et on prend le temps de sécher avec une petite binouze pendant la fin de la première partie…

Il est d’ailleurs rare que les premières parties se voient offrir beaucoup de temps de jeu, alors en arrivant 20 minutes après le début du set des Parlor Snakes, j’étais loin de m’imaginer qu’il me resterait encore une demi-heure pour tenter d'apprécier la musique du quatuor français. Une chanteuse qui n’utilise pas son clavier en permanence, un guitariste au son un peu difficile à entendre (trop saturé ?) et une section rythmique basse-batterie, rien que de très classique, et le premier titre que j’entends est bien énergique, assez efficace, et j’ai du mal à comprendre ce qui avait tempéré mon enthousiasme lors des précédentes prestations du groupe auxquelles j’avais assisté. Mais dès le morceau suivant, plus lent, plus mou, la sensation d’ennui commence à pointer son nez, et même si par la suite quelques poussées de clavier bien garage créent l'illusion, il est difficile de montrer plus qu’un intérêt sympathique envers le groupe, la voix de la chanteuse (évoquant plus Pat Benatar que Siouxsie) ne réussissant pas à faire passer à la musique un cran suffisant pour avoir envie d’en reprendre une couche supplémentaire. Comme les fois précédentes, ça se laisse écouter, mais on attend surtout la suite des festivités…

En septembre 2006, je découvrais les Radio Birdman sur scène, et repartais de la Maroquinerie avec la certitude de devoir étudier de très près la discographie des Australiens. Neuf ans plus tard, c’est avec sensiblement la même connaissance du groupe (proche du néant, donc) que j’attends impatiemment la confirmation que Rob Younger et Deniz Tek sont toujours au top, quarante ans après leurs débuts. Le public, pas très nombreux mais très motivé, est composé exclusivement d’aficionados, plus masculins que féminins, plutôt chenus mais pas grabataires, qui sont évidemment ravis de constater au fil des minutes que l’essentiel de la set-list est composée de titres anciens, le dernier album en date (2006) n’ayant droit qu’à deux petits morceaux, histoire de dire qu'il y en des des « nouveaux ». De quoi s’agit-il donc ? Si on prend en compte la voix de Rob, hésitant entre Iggy Pop et Stiv Bators, et la musique du groupe, jusques et y compris le clavier (belle cravate !) plutôt garage, on est dans une lignée découlant évidemment des Stooges, la présence parmi les spectateurs de membres éminents du rock’n’roll high energy made in France (Holy Curse, Dimi Dero, 3 Headed Dog…) accentuant la certitude de ne pas s’être trompé de salle de spectacle. Rob s’agite donc derrière son micro (lorsque celui-ci veut bien fonctionner), Deniz malmène sa guitare, mais leurs comparses ne sont pas en reste : le batteur fait le métier, accompagnant un Jim Dickson (échappé de la plupart des groupes australiens qui comptent ou ont compté) très sobre sur sa basse, tandis que le clavier fait lui aussi dans l’absence d’exubérance. Et le deuxième guitariste, me direz-vous ? Il est le parfait pendant de Deniz, capable autant de prendre la partie rythmique que d’assumer les montées en solo, il permet ainsi d’avoir devant les yeux un ensemble très équilibré. Pendant un peu plus d’une heure, c’est donc à des titres très incisifs, mais restant très mélodiques, que nos oreilles sont confrontées, avec en guise de petite surprise une très belle reprise, un peu inattendue (pour moi au moins) : auriez-vous imaginé que le shot by both sides de Magazine viendrait pointer ses riffs très anglais au milieu de sons si antipodiques ? Les spectateurs sont aux anges, la fosse bien dense ondule et sourit à qui mieux mieux, et les allers-retours vers le bar ne sont pas légion, preuve que personne ne veut risquer de rater une miette de ce qui nous est offert. Alors, lorsque le groupe quitte la scène, on comprend que la demande de rappel soit aussi prononcée, et celui-ci ne sera pas bâclé ! En effet, nous avons droit à buried and dead, une reprise d’un obscur groupe australien (the Masters Apprentices), mais aussi à la reprise finale des Stooges, comme la fois précédente. Ce coup-ci, ce n’est pas search & destroy, peut-être trop évident, mais un tv eye de derrière les fagots, qui vaut largement la version originale, et qui permet de boucler ces 80 minutes de manière magistrale : on en redemande, des concerts rock de cette qualité, exécutés par des anciens qui restent aussi généreux et humbles. Merci, et chapeau !

 

Set-list :

  1. Smith and wesson blues
  2. Do the pop
  3. Non-stop girls
  4. Descent into the maelstrom
  5. You just make it worse
  6. Alone in the endzone
  7. Crying sun
  8. Dark surprise
  9. Hanging on
  10. Burn my eye
  11. Time to fall
  12. Shot by both sides
  13. Man with golden helmet
  14. We’ve come so far
  15. Anglo girl desire
  16. What gives ?
  17. Aloha steve and danno
  18. Rappel : More fun
  19. Buried and dead
  20. 455 sd
  21. Tv eye

 

On se repose ce week-end, et ensuite c’est la grosse semaine : 999 mardi, L7 mercredi, Les Morts Vont Bien jeudi, et les deux ans de Danger Records vendredi et samedi, incluant un concert de Charles de Goal, il va falloir être en forme !

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