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l'ayatollah du rock
15 mai 2015

[Le Singe Blanc] pas là, pas là, pas là pampa !

Date : vendredi 15 mai 2015

 

Plus de sept ans se sont écoulés depuis que j'ai mis les pieds aux Instants Chavirés pour la dernière fois, la salle montreuilloise demeure le temple de l'expérimentation sonore, et ce soir ne va pas déroger à la règle. Alors, même si je ne suis pas un spécialiste du noise ou de l'expérimental, mêlons-nous sans crainte à une foule de plus en plus dense (on frôlera le sold-out) qui va assister avec enthousiasme à trois concerts plutôt différents les uns des autres...

Le trio (basse-guitare-batterie) Uns est originaire de Limoges, est affublé de l'étiquette "devotional noise trio", ce qui se traduit effectivement par des envolées bruitistes impressionnantes (et purement instrumentales), entrecoupées de montées en puissance bien en place. En guise d'entrée en matière, c'est plutôt efficace, et si on ne fuit pas illico par peur de s'abîmer les tympans, on peut reconnaître que certains passages sont plutôt intéressants, certaines fulgurances nous emportent même, mais dans l’ensemble c'est un poil trop perché pour moi, et cela ne me touche pas plus que ça, sans doute par une déconstruction des morceaux trop inhabituelle pour mes critères classiques... Une quarantaine de minutes surprenante, donc, même si l'intérêt provient plus de l'effet de surprise que d'une découverte musicale fondamentale.

Remarquez, à tout prendre, le premier trio m'aura bien plus plu que le quatuor danois SVIN, qui échappera souvent à la deuxième partie de l'étiquette "
free jazz & punk rock" pour lorgner du côté de l'expérimental. La composition du groupe annonce pourtant la couleur : batteur et guitariste sont capables de faire tant dans le bruit que dans la finesse, pendant que le préposé aux claviers est capable de partir dans tous les sens. Quant au saxophoniste/clarinettiste, il fait plus penser aux jazzmen qu'aux Stooges ou à Gallon Drunk, ce qui peut expliquer que le tout me laisse assez parfaitement froid. Espérant jusqu'au bout être touché par un morceau ou une partie, je reste jusqu'au bout du set, mais rien ne m'émouvra dans les quarante minutes de cette prestation, qui aura en revanche visiblement convaincu la majorité du public présent : je vous l'ai dit, je ne suis pas dans mon élément habituel...

Heureusement, c'est pour la dernière partie que je suis venu jusqu'à Montreuil, et je ne vais pas le regretter : il est quasiment impossible de résister au "
drum'n babass" du trio lorrain Le Singe Blanc ! La composition du groupe déjà détonne : deux basses et un batteur (torse nu d'entrée de jeu, ses comparses attendront un moment avant de l'imiter), c'est rare, mais quand vous ajoutez que les trois musiciens sont chargés des parties vocales, y compris le batteur bien sûr, cela interpelle encore plus. Il faut dire également que les trois voix sont très différentes, donc complémentaires, et qu'il n'y a pas de leader vocal. Je dis vocal, mais c'est un peu exagéré, s'il y a parfois des mots que l'on devine, le plus souvent il s'agit d'onomatopées, voire de borborygmes, mais peu importe, et même tant mieux, cela correspond parfaitement à l'esprit du groupe. Car si les structures des morceaux sont très carrées (certains évoqueront le math-rock), elles s'éloignent suffisamment de tout ce qui peut être stéréotypé pour par exemple pouvoir évoquer la rencontre entre Cerrone et the Ex juste après avoir entendu ce que l'on pourrait assimiler à de la noise... En sus, le trio ne se prend pas au sérieux, l'ambiance est quasi festive, et dans la salle on en voit qui frôlent la transe, cette musique se ressent comme on veut, en intériorisant ou en s'agitant en tous sens, et le faux-départ après une demi-heure de set est bien entendu inacceptable pour l'ensemble du public. Le trio en remet donc une (très) grosse louche, sans accéder aux multiples demandes d'interprétation de pampa, ce qui désespère les organisateurs mais est tout de même anecdotique tant l'ensemble de la set-list est réussi ! À titre de comparaison avec le début de soirée, on pourrait simplement dire que dans Le Singe Blanc, seuls quelques rares instants ne sont pas enthousiasmants mais simplement bons.
Cerise sur le gâteau, après ces trois quarts d'heure décoiffants, on peut retrouver le groupe au merchandising, simple, sympa, et présentant des t-shirts pour le moins superbes, et pas chers... Vous l'aurez compris, si les Instants Chavirés ont quasiment fait le plein ce soir, c'est amplement mérité, et je conseille à chacun de faire attention au passage du Singe Blanc dans ses contrées, son efficacité est remarquable.

La suite, ce sera mercredi prochain au Petit Bain, avec le retour du Legendary Tigerman.

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Commentaires
S
Moi, je voudrais quand même dire un grand merci aux organisateurs Tout sourire qui ns ont si bien reçus, En veux tu ? En v'la. Merci pour les bonbons ! Idéal pour lutter contre la mauvaise haleine!
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S
Richie Valence serait content
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