[Didier Super] avortine

Date : 11 octobre 2008

Le Point Virgule est un café-théâtre renommé de longue date, comportant une salle très intime (pour ne pas dire petite !) assez bien remplie, et où les spectacles alternent et se succèdent à vitesse grand V !

Il est donc 19h pétantes lorsque Didier Super arrive sur scène et commence à malmener son public, car il faut bien dire que le principe du spectacle est de mettre chaque spectateur mal à l'aise, à un moment ou un autre... Si les adeptes du politiquement correct ne peuvent que se sentir mal en ce lieu, c'est bien que le comédien-chanteur se refuse à la moindre auto-censure, et utilise l'humour noir, grinçant, méchant, plein de mauvaise foi et de mauvais goût, n'hésitant pas à s'en prendre à tous les tabous : handicaps divers, religions, pauvreté, beauferie générale, pédophilie, homosexualité, rien ne nous est épargné, et on voit que certains rient jaune... Si Didier commence en chantant avec sa guitare tenue par du chatterton, au bout d'un certain temps on se rapproche nettement du one-man-show, avec la montée sur scène d'une jeune fille (pour l'humilier, bien sûr !), des envois de capotes à l'aide d'un aspirateur-souffleur, des apartés avec le préposé aux lumières et au son, et on comprend (en tout cas, j'espère que chacun fera la différence) la distinction entre grossièreté et vulgarité que tente de faire passer le nordiste ! Vu qu'il n'y a pas possibilité de durer plus d'une heure dans la salle, le spectacle se continue dans la rue, avec pour accélérer la sortie des spectateurs un titre de Carla B. pour nous faire fuir les lieux, et c'est donc une dizaine de minutes détonantes à l'extérieur qui closent la soirée, avec des passants (piétons ou motorisés) estomaqués, et c'est ainsi que s'achève le show, laissant partir le public la banane aux lèvres, et des rimes simples mais entêtantes plein la tête ! Bref, sans rien changer à ses habitudes, le douaisien réussit une fois de plus à se mettre une salle dans la poche, et à faire rire de tout avec un léger sentiment honteux, ce qui est sans nul doute le but...

Mardi, le retour des Cranes à la Loco.