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l'ayatollah du rock
9 décembre 2013

[Didier Super] cartman, sors de ce corps !

Date : lundi 9 décembre 2013

 

Lundi soir, la queue est immense devant le Trianon, heureusement c’est pour Stromae, et les probabilités que l’on se retrouve dans la même salle étant proches du néant, c’est jusqu’à la Cigale que l’on se pousse nos pas, avec un public bien plus aimable et sympathique d’aspect (je sais, il ne faut pas juger sur les apparences… mais des fois, c’est difficile de ne pas le faire !), et une ambiance qui sera tout aussi agréable tout au long de la soirée.

 

Pourtant, ce n’est pas forcément gagné d’avance, surtout pour Alexis Del Mastro, qui est accueilli, lorsque les lumières s’éteignent, par des « Didier, Didier ! », mais il ne s’en offusque pas, et en 25 minutes le bonhomme va réussir à se mettre les spectateurs dans la poche. De quoi s’agit-il ? En bref, Alexis est un comédien-musicien, qui fait le clown sur scène avec ses instruments, mais c’est plutôt en finesse que cela se passe, indépendamment de la destruction d’une guitare, on est plus dans le visuel d’un Tati que dans le gros humour qui tache... L’hommage à Boby Lapointe est évident, moins le rappel du slapstick, le nonsense anglais n’est pas très éloigné, bref après un temps d’adaptation les spectateurs se prennent au jeu, et il se crée alors un genre d’échange assez agréable, qui montre que le public est suffisamment ouvert pour apprécier un style qui n’a pas au demeurant pas grand chose en commun avec ce qu’il attend par la suite. Les appréciations positives des publics étant généralement rarissimes, on aura bien apprécié celui du lundi, qui n’aurait assurément pas rechigné devant quelques minutes supplémentaires, mais le timing étant ce qu’il est...

 

Car il ne faut pas attendre un quart d’heure avant que les lumières s’éteignent de nouveau, et que ne démarre la comédie musicale de Didier Super, “Et si Didier Super était la réincarnation du christ ?”... Honnêtement, j’estime que la comédie musicale est proche du pire de ce que l’humanité peut avoir inventé, y compris les classiques des années 50. Mais là, tous les repères sont mis à mal, même si les bases demeurent : un scénario indigent/débile, des chants horrifiques (ah, cette voix de crécelle de Dalila !), des musiques évoquant le pire du progressif (qui a parlé de pléonasme ?), des décors pitoyables (mais hilarants, il faut le dire, des slogans taggés à la mer et au cocotier de récup’), le tout au service d’un humour plus que décapant, qui n’existe plus guère à l’heure du politiquement correct, mais quelqu’un comme Desproges pourrait-il encore présenter certains de ses sketches sans avoir des dizaines de procès sur le dos ?? Alors oui, on rit, beaucoup, énormément, gras parfois, certains semblent honteux de rire, d’ailleurs, car entre misogynie, racisme, blagues sur les handicapés, pédophilie, zoophilie, inceste, pas grand chose ne nous est épargné, peut-être manque-t-il un poil de scatophilie dans le décor, et encore... Rien que la vision de Didier dans son sous-pull en lycra trop petit de 5 tailles remet en branle les zygomatiques, mais on tremble également lorsqu’il saute en BMX depuis une armoire, et on sourit lorsqu’on comprend pourquoi l’un des musiciens arbore un casque, et on s’esclaffe lorsque Didier double la voix de Fabrice, et on est heureux lorsque Dieudonné en prend (plusieurs fois) pour son grade... Car ceux qui trouvent plus que limite cet humour doivent sans doute se dire qu’il doit y avoir un fond de vérité dans ce qui sort de la bouche de Didier, et qu’il doit être un minimum raciste, un minimum antisémite, un minimum (un maximum ?) misogyne, bref que c’est une petite graine de beauf facho qui remplit (ou presque) la salle ? Soit je ne comprends rien à rien, et je devrais m’en vouloir d’être aussi aveugle, soit (je penche plutôt pour cette explication, qui rassure mon égo...) il s’agit simplement de x-ième degré, et ce genre d’humour me sied à loisir, alors qu’il peut froisser des susceptibilités (ce que je peux également concevoir).

Dans tous les cas, le groupe (car Didier est accompagné de deux musiciens, et trois comédiens) est au point, on sent que les reproches concernant le texte non appris ou les retards dans la scénographie font partie du spectacle, et on arrive même, après une première demi-heure tonitruante au cours de laquelle il n’est laissé que peu de répit, à retomber sur des moments où le côté “comédie musicale” reprend suffisamment le dessus pour agacer un brin, et j’irai jusqu’à supposer que cela fait partie des objectifs que Didier Super peut s’être fixés ! Pendant 1h30, donc, on retrouve l’essentiel du spectacle que l’on avait déjà largement apprécié à la Bellevilloise il y a trois ans, mais tout de même remis au goût du jour (un exemple : on a changé de président entre temps...), et si certaines scènes reviennent rapidement en tête, d’autres semblent avoir été rajoutées ou largement modifiées. Alors puisqu’il est hors de question de retranscrire intégralement ce genre de prestation, et que même des extraits ne suffiraient pas à donner une réalité à ce que nous avons vécu ce soir, je ne peux que vous conseiller (ou pas, je ne force pas les réfractaires !) d’assister à l’un ou l’autre des spectacles que Didier Super peut donner, en solo ou en groupe, le plaisir est globalement le même !

 

La suite ? Pour cette fin d’année, il y aura les deux soirs de New Model Army, la semaine prochaine. Pour l’an prochain, on peut d’ores et déjà compter sur Marvin, Olivensteins (ils n’arrêtent plus !), TV Smith et les Toy Dolls...

 

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