[Stanley Kubi] travail, famille, batterie

Date : 29 juin 2007

Aalborg (prononcer "ôlborg", le double a se prononce ô) est la troisième ville du Danemark, l'une des plus septentrionales du pays, et accueille 5000 participants aux Jeux Européens du Sport d'Entreprise. Alors, juste avant d'y partir (plus pour faire de la figuration que pour la gagne, à vrai dire...), le réflexe est évidemment de regarder les éventuels concerts... A première vue pas grand-chose, sauf un lieu qui semble animé, nommé 1000fryd ("les 1000 plaisirs" en v.f.), et qui réserve de bonnes surprises !

Donc ce vendredi soir, après l'élimination sportive, on passe faire un tour aux 1000fryd, pour constater que c'est un café-musique sympa, autogéré, où la bière est bonne et peu chère (c'est rare au Danemark, où la vie est excessivement chère !), on décide donc d'y revenir pour le concert du soir...

Quand on arrive, l'étonnement est grand chez les Stanley Kubi, qui ne s'attendaient visiblement pas à retrouver des compatriotes à 1300 kms de Paris... Avec les 3/4 d'heure de retard classiques, les 5 musiciens entament leur set sur une scène assez grande, pendant que leur chanteur Macario décide de rester "au milieu" du public, qui ne s'élèvera pas à plus d'une vingtaine de personnes... Avec un trio basse/guitare/batterie habituel, agrémenté d'un tromboniste-second chanteur et d'un joueur d'épinette des Vosges (qu'il échangera parfois avec une mandoline), la musique ne peut être qu'étonnante, et ceux qui la découvrent ce soir ne cachent effectivement pas leur surprise : un mélange de punk (pour l'énergie non permanente), de jazz-folk (pour l'épinette, les moments calmes, les délires instrumentaux), d'expérimentation entre Zappa et the Ex, le tout accompagné des cris et vociférations malheureusement souvent perdus de Macario (si la voix se perd, le reste des musiciens sortira de scène heureux du son général) ! Pendant 3/4 d'heure, on a droit à une grosse majorité de morceaux inédits, qui ne déparent pas avec la discographie existante du groupe, et s'il y a des petites fautes, elles ne transparaissent pas pour le spectateur lambda... Autant dire que si les Kubi continuent ce genre de prestation lors de leurs 3 dernières semaines de tournée européenne, ils vont se faire une belle réputation !

Venus de N-Y pour partager la tournée européenne des Stanley Kubi, The USA is a monster est un duo pour le moins atypique : un guitariste immense aux dreadlocks imposants, aux pédales diverses, et au short incongru, et un batteur, qui joue de la basse du pied gauche, et gère les synthés sur son côté droit... tout en assurant le chant ! Pour être tout à fait honnête, la musique est très expérimentale, et comporte beaucoup de soli de guitare qui me laissent plutôt froid, mais dans le genre "j'ai toujours rêvé de jouer avec Franck Zappa", les deux Américains nous démontrent un savoir-faire impressionnant, et ils se mettent aisément dans la poche la majeure partie du public en un quart de tour et 3/4 d'heure... Si vous avez de genre d'aspiration, n'hésitez pas à chercher des sons et des infos sur leur page www.myspace.com/usaisamonster !

Après une petite nuit (les sympathiques palabres houblonnées se sont poursuivies jusqu'après la fermeture légale des lieux...), il faut songer à dormir quelque peu, car samedi c'est retour à Paris, avec une quinzaine d'heures de route en perspective...