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l'ayatollah du rock
10 juin 2023

[Screaming Females] fall asleep

Date : samedi 10 juin 2023

 

Il est assez rare que j'assiste à des concerts au Supersonic le samedi soir, je suis donc un peu surpris de constater qu'il y a déjà beaucoup de monde avant que le premier concert n'ait démarré, en semaine on est généralement plus tranquille au moins jusqu'au deuxième groupe, là la température est déjà trop élevée en début de soirée, et ne va pas baisser avant... qu'on ressorte de la salle après les concerts !

 

C'est un tout jeune quatuor qui entame la soirée à 20h30 : Coal Noir est composé d'une guitariste-chanteuse, d'une bassiste-choriste, d'un guitariste et d'une batteuse, et si le groupe affiche Post punk glam dark en guise d'étendard musical, je vais très vite comprendre qu'on ne met pas vraiment les mêmes sonorités derrière ces dénominations. En effet, le son produit par les quatre musiciens me ramène plutôt du côtés des 90's, et si pas mal de références me viendront à l'esprit au fil des 35 grosses minutes de set, c'est celle de Lush qui sera pour moi la plus prégnante, on a connu largement pire, mais on reste tout de même très loin du post-punk... On doit avouer que c'est plutôt bien fait, en dépit de quelques maladresses, et d'un chant pas toujours totalement assuré, mais il me manque la petite étincelle qui fait que je rejoins le côté enthousiaste du public (pour le coup, je suis un peu seul à rester sur la réserve), et si je suis bien incapable de reconnaître la reprise exécutée (a priori, ce n'est pas le this is not enough de Conflict), l'enchaînement des deux derniers titres (crash puis dead zone) m'interpelle un peu : sont-ce des références à David Cronenberg ? D'ailleurs, le petit démarrage raté sur le dernier titre, qui est le seul moment où l'on n'a pas l'impression que tout se déroule à la perfection, est plutôt un point positif pour moi, puisqu'il humanise un peu le groupe, qui ne m'aura pas totalement convaincu mais en aura tout de même estomaqué plus d'un autour de moi.

 

On est en terrain plus connu avec Rawdog, puisqu'on a reçu le trio (guitare-basse-batterie) le mois dernier à Konstroy, et aussi déjà vu le groupe plusieurs fois sur scène. On n'est donc pas surpris de l'aspect très grunge qui surgit de la guitare de Mike et de la batterie d'Audrey, on est ce soir content que la basse (le groupe était resté en duo guitare-batterie pendant près de dix ans) trouve de plus en plus sa place sur scène et dans le son des morceaux, cela permet de peser un peu plus et d'offrir plus de libertés à Mike. Grunge ne signifie pas que le groupe oublie ses racines punk, puisqu'il y a de l'énergie ici, ô combien, et comme la set-list s'appuie sur une large majorité de titres en français, ceux qui découvrent la musique peuvent en même temps comprendre la plupart des paroles, y compris quand les chansons ne sont pas présentées par les musiciens. Bien sûr, j'ai plus de mal lorsque les morceaux s'étirent, et vont lorgner du côté de Led Zep, par exemple, mais c'est un seul titre, je prends sur moi, et me revigore avec un sur la route sur lequel les influences blues peuvent également ressurgir. On peut supposer que les spectateurs qui étaient venus pour Coal Noir auront été un peu bousculés, mais l'accueil est tout de même globalement bon, julia semble particulièrement appréciée, et sur le final file-moi ton gun, le groupe profite de l'absence d'invité sur scène pour demander la participation du public, qui n'hésite donc pas à donner de la voix avant de laisser les musiciens quitter la scène avec le sentiment d'un devoir plutôt bien accompli.

 

Si je me suis laissé tenter par l'aventure Supersonic en ce samedi soir, c'est aussi pour tester la tête d'affiche, puisqu'on m'a dit beaucoup de bien des Américains (New Jersey) de Screaming Females, un trio guitare-chant/basse/batterie présenté comme faisant du post-punk. Assez rapidement, je comprends que cette appellation est totalement erronée, la notion d'indie-rock est à a fois plus neutre et plus adaptée selon moi, et si c'est le chant qui marque immédiatement les esprits, c'est que la guitariste nous emmène là où on ne s'attendait pas à aller, c'est-à-dire qu'on assiste à une improbable rencontre entre Janis Joplin et Isabelle de 10 Petits Indiens, ce qui n'est pas pour me déplaire. Malheureusement, cette démonstration vocale s'avère souvent une compensation à une certaine misère musicale, basée sur des sons de guitare plutôt heavy voire hardrock qui ne peuvent me convenir, ainsi par moments je perçois certaines influences provenant de chez Pat Benatar, mais avec moins de qualité que dans les versions originales qui datent de 40 ans... On le rappelle, le solo de guitare est un acte de droite, individualiste, qui n'a pas sa place dans le punk ni dans le post-punk, on peut donc d'ores et déjà retirer l'appellation accolée au groupe. Par ailleurs, si certains titres sont tout de même à peu près écoutables, j'ai globalement un sentiment d'ennui qui m'envahit, et si je reste jusqu'au bout (y compris pour le rappel de deux titres), je ne conserverai pas un souvenir impérissable de ces 55 minutes qui m'auront très largement déçu.

 

La suite, ce sera probablement pour la fête de la musique (au Holy Holster Bar, sans doute), on fait une semaine off qui va reposer les oreilles.

 
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