Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
24 octobre 2014

[Rawdog release party] two for the show !

Date : vendredi 24 octobre 2014

 

Vendredi soir, milieu de vacances, temps gris, autant de raisons qui expliquent qu'on ne se bouscule guère à Mains d’œuvres, donc de l'autre côté du périph, même si le concept de la soirée est pour le moins alléchant...

En effet, sous le prétexte d'une sortie d'album, ce seront ce soir trois duos guitare-batterie qui se produiront devant nous, avec dans chacun des cas un guitariste et UNE batteuse, ce qui n'aura pas forcément été facile à dénicher, mais offrira des sets assez divers, et diversement appréciés par les spectateurs.
Cela démarre donc avec Rewinder, dont on manque le début mais qui ne manque pas d'énergie. Si je vous dis que le style revendiqué est de l'ordre du garage trash grunge, vous me répondrez "oui, mais encore ?", alors je vous expliquerai que la quarantaine de spectateurs présents peut voir des vidéos "home-made" sur le côté de la scène, qu'il y a un bon nombre de poupées pendues/déchiquetées/victimes de souffrances atroces qui garnissent le décor, et qu'en tout première approximation on pense à un genre de Blood Red Shoes (qui aurait inverti les rôles), en moins fin, particulièrement au niveau du chant qui revendique clairement la filiation avec le grunge de Seattle. La batteuse joue assez brutalement, le guitariste singe les guitar-heroes, et n'hésite pas à descendre dans la fosse, et si c'est parfois un peu outré, ça se laisse plutôt bien écouter et voir, même les t-shirts du groupe comportent un slogan rigolo ("Mainstream Killer"), alors on pardonnera la fin du set un peu caricaturale, où le guitariste prend en charge la batterie, tantis que la batteuse va casser la guitare, de manière à ce qu'il n'en reste plus rien ou presque, on en vient à espérer pour le groupe qu'ils ne font pas ça à chaque concert, car ça doit finir par être relativement onéreux... Menfin, c'est une introduction assez agréable, pas prise de tête, et qui permet de bien s'aérer les oreilles pour la suite.

D'ailleurs, il ne faut pas trop longtemps attendre avant d'assister au début du set de Rawdog, les héros de la soirée puisqu'il s'agit ce soir de fêter la sortie de leur album, "blurred", et la salle se remplit enfin un peu plus, on doit dépasser les 70 personnes, et cela démarre avec un duo guitare-piano, une balade sur laquelle la guitare est jouée à l'archet, et où la voix d'Audrey est noyée sur une avalanche de réverb. Car j'ai oublié de vous le préciser, il s'agit de l'un des nouveaux projets de l'ancienne batteuse de Sheeduz, dont je vous ai narré les aventures en long en large et en travers, et c'est également pourquoi je me retrouve à St-Ouen pendant que d'autres ont déjà trouvé les bras de Morphée. Cette balade est un peu abimée par le son du piano, trop saturée, et la fin du morceau est d'ailleurs gâchée par un envoi intempestif de boîte à rythmes, ce qui ne sera malheureusement pas le seul souci technique du concert.En effet, Audrey souffrira d'un certain nombre de problèmes liés à sa batterie, qu'elle rejoint dès la fin du premier titre, et cela créera des interruptions du set qui n'aideront pas à créer une ambiance durable, le guitariste devant souvent meubler en attendant que les solutions soient trouvées et que cela puisse continuer.
Cependant, on entend quand même de la musique, et cela permet de constater que le jeu de batterie d'Audrey reste très évolué, très loin de la brutalité primaire du premier groupe, tandis que le guitariste n'en fait jamais trop avec son instrument, il reste assez sobre, et cela offre des morceaux, qualifiés de grunge pop, plutôt plaisants, même si je suis souvent bien plus convaincu lorsque cela s'énerve un peu, car les parties ou titres plus calmes laissent la possibilité aux voix de prendre plus d'ampleur. Et c'est à mon sens le point faible du groupe, que le chant soit en solo ou en duo, en français ou en anglais, on sent qu'il y a moins de virtuosité qu'avec les instruments réciproques des protagonistes, et si cela n'est pas trop problématique, on dira qu'un chant plus affirmé et maîtrisé serait un sacré plus ! Dans un autre registre, l'apport d'un deuxième guitariste, l'espace d'un titre, permet d'offrir bien plus d'ampleur au titre en question, et si on est globalement satisfait au bout des 3/4 d'heure, on sent que le tout peut encore s'améliorer. Cela n'a aucun rapport avec le dernier souci annoncé, qui concerne le manque de CD au stand merchandising, faute de livraison dans les temps par le fabriquant allemand : encore un coup de Merkel, on n'en doute pas !

Étant donné que j'ai vu le groupe pour lequel j'étais venu jusqu'ici, j'envisage sérieusement de reprendre rapidement les transports en commun, mais je veux tout de même tester le dernier duo, nommé Klink Clock, et d'entrée la vision d'une batteuse debout derrière ses rares fûts interpelle. Lorsqu'au bout de quelques secondes on s'aperçoit qu'elle n'arrête pas de s'agiter, tandis que son comparse à la guitare fait de même, on commence à envisager de rester un peu plus, et dès qu'on entend la voix de la batteuse, la décision est prise : on va rester jusqu'au bout ! Car le rock garage annoncé est ici très varié, partant d'un genre de rockabilly survitaminé à un blues sale et crampsien qui reste brut, primal, et qui titille nos instincts les plus bas... On citait la voix, haut perchée, parfaite, elle est associée à un genre d'arrogance bien venue, d'attitude exubérante qui colle totalement à la musique jouée, et s'il fallait évoquer un groupe, cela pourrait être les Kills, mais on serait assez loin de la vérité, puisqu'on pense également pas mal aux Subways ou aux Blood Red Shoes, bref de quoi bien bouger ("les popotins", dit Jenny) et en prendre plein les mirettes et les esgourdes ! On constatera également que même lorsque le rythme s'adoucit, les compositions demeurent excellentes, et on comprend que la salle ne se soit pas vidée après Rawdog, les initiés savaient qu'il fallait rester. On l'aura compris, j'ai pris une énorme claque, et je vous invite à prendre la même si vous en avez l'opportunité...

La suite, ce sera dans mois de deux semaines au Cabaret Sauvage avec les Raveonettes, le départ d'un mois de novembre bien rempli...
Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 207
Publicité