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l'ayatollah du rock
22 octobre 2022

[The Oppressed] skinhead times

Date : samedi 22 octobre 2022

 

Comme prévu, on se pointe au Hangar à Ivry en ce samedi soir, sans vraiment se presser car ce n'est pas forcément le début qui m'a attiré ici, mais cela signifie simplement qu'on va avoir raté une dizaine de minutes de la prestation du premier groupe...

 

Et de fait, sans s'en vouloir de ne pas avoir été présent dès le début (ce qui aurait été compliqué, d'ailleurs, vu le monde et le temps mis pour rentrer dans la salle), il faut bien avouer que si la oï/street-punk du quintet parisien Gonna Get Yours n'est pas forcément ma tasse de thé préférée, ce soir le set est extrêmement carré, et la salle très bien remplie réagit avec ferveur aux titres qui lui sont proposés. J'ai un petit regret, celui de constater que la plupart (la totalité ?) des titres sont en anglais, cela ajoute à la difficulté de comprendre les textes, mais on ne peut nier que c'est extrêmement bien fait, sans pain vraiment audible, et au vu des pogos incessants qui agitent les spectateurs devant la scène, nul doute que l'objectif du groupe est largement atteint, et que je ne suis pas le seul à avoir été agréablement surpris (je ne parle pas de la partie du public conquise d'avance; bien sûr).

 

Les spectateurs sont encore partis goudronner leurs poumons lorsque La Fraction démarre son set, pied au plancher avec pas d'enfant, l'un des titres-phares du dernier album "de l'autre côté" qui sera intégralement interprété, le quatuor n'allant chercher que 3 titres plus anciens (pas perdue, la boîte et le temps qui passe) pour satisfaire ses fans de longue date. Le trio guitare-basse-batterie est un support solide pour le chant de Magali, qui tout en présentant rapidement chaque morceau ("une chanson d'amour" par ci, "ce morceau parce qu'on n'aime pas l'extrême droite" par là...) ne perd pas de temps : il faut profiter à plein des trois petits quarts d'heure accordés, alors ça enchaîne, sans souci technique autre qu'une voix qui s'abîme au fil des minutes, et le public qui a compris que le set était entamé ne tarde pas à remplir de nouveau la salle. Pour le coup, les textes sont tous en français, bien écrits et pertinents, même si parfois difficilement audibles (la vitesse du phrasé n'aide pas forcément), il n'empêche que ce punk à la française est très appréciable (et apprécié), on sent que les spectateurs se réjouissent à chaque fois de revoir le groupe sur scène après une demi-douzaine d'années d'absence scénique et discographique. C'est rentre-dedans mais pas facile, la musique et les textes évitent les écueils habituels du slogan et du binaire basique, et lorsque le groupe arrive au bout de son set (augmenté de deux titres en rappel - sans avoir quitté la scène, là non plus il ne faut pas perdre de temps !), après avoir rendu hommage à Steve Bennett trop tôt disparu, on n'aperçoit autour de soi que des sourires, chacun était content d'être là, et la soirée n'est pas encore terminée...

Set-list :

  1. pas d'enfant
  2. le gris
  3. pas perdue
  4. tout va bien
  5. la boîte
  6. terre damnée
  7. la cuisine
  8. les silences
  9. trop vieux pour mourir jeunes
  10. les démons
  11. de l'autre côté (voix limite)
  12. la croisée des chemins
  13. le temps qui passe

 

Car c'est un mythe qui est présent pour enfoncer le clou de cette soirée, puisque The Oppressed œuvre dans la oï antifasciste depuis plus de 40 ans, et avant même de démarrer on sait que le quatuor n'est pas là pour déconner : Roddy (chanteur guitariste d'origine) arbore un t-shirt "Antifa", son jeune bassiste (je reste persuadé de l'avoir vu récemment avec un autre groupe...) porte un "Good night white pride" qui ne laisse pas plus de doutes sur l'orientation du groupe, et dès work together on sait où on a mis les pieds : de la oï classique, mais pas que, puisqu'on aura quelques incursions du côté reggae/ska avec des reprises un peu aiguisées et vitaminées du monkey man (Toots & the Maytals) ou de skinhead girl (Symarip), histoire de faire danser un peu plus calmement des spectateurs déchaînés et ravis. Si les deux guitaristes sont d'origine, la section rythmique est bien plus jeune, mais on sent une réelle osmose entre tous ces Gallois, même lors de faux départs (sur victims ou government out) il n'y a pas de reproches à l'un ou à l'autre, et les deux plus anciens se connaissent tellement par cœur qu'on croit qu'ils ont chorégraphié leurs prises de bière tant ils ont des gestes coordonnés voire identiques...

Le groupe est engagé, on l'a bien compris, mais il le rappelle à chaque instant ou presque, puisque chaque morceau est présenté avant d'être exécuté, de crucify the police (besoin d'explication ?) à sleeping with the enemy ("if you've got a nazi friend then you're a nazi", ça a le mérite d'être clair !), en passant par fuck em all (il y a du monde dans ce "all") ou football violence (ah, le hooliganisme anglais...), mais c'est vraiment le thème de l'antifascisme qui est le plus mis en avant, avec par exemple the afa song ou nazi skinhead, une relecture légèrement modifiée au niveau du refrain du flares & slippers des Cockney Rejects... On aura même droit à la reprise du living with unemployment des (Newtown) Neurotics (un classique dans la liste des reprises de punks anglais), ce qui me comble particulièrement, et si le chanteur aura râlé un brin (pour la forme) parce qu'il n'y avait pas assez de lumière sur scène pour lire la set-list, ce sont bien les seules secondes de pseudo énervement que l'on aura pu relever pendant ces 70 minutes sacrément efficaces, punchy, revigorantes, vous pouvez trouver encore pas mal d'autres qualificatifs tous positifs au bout de cette soirée totalement réussie - encore plus qu'espéré, je dois l'avouer ! Et terminer sur government out,c'est le moyen de se mettre tout le monde dans la poche, tant ce slogan est universel...

Set-list :

  1. work together
  2. leave me alone
  3. monkey man
  4. urban soldiers
  5. crucify the police
  6. sleeping with the enemy
  7. joe hawkins
  8. skinhead times
  9. ultra violence
  10. fuck em all
  11. run from you
  12. skinhead girl
  13. don't look back
  14. living with unemployment
  15. victims
  16. football violence
  17. i don't wanna
  18. white flag
  19. nobody's fool
  20. the afa song
  21. nazi skinhead
  22. government out

 

La suite, ce sera probablement mercredi, au Supersonic, avec un nouveau test de Kitano Graffiti, qui ouvrira pour un groupe australien que je ne connais pas encore mais qui semble faire envie...

 
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